La Source des femmes
La Source des femmes est un film belgo-italo-marocano-français1 réalisé par Radu Mihaileanu. Cette comédie dramatique a fait partie de la sélection du festival de Cannes 2011.
Histoire :
Leila, une jeune femme enceinte, chute en revenant de la source et fait une fausse couche. Cet événement lui fait réfléchir à la condition des femmes et Leila s'évertuera dès lors de persuader les autres femmes du village que c'est aux hommes qu'incombe la pénible tâche de chercher l'eau à la source dans la montagne ou de la faire venir au village . Pour arriver à leur fin, les femmes décident de faire la grève de l'amour... La guerre est rapidement déclarée entre les sexes, à l'exception du mari de Leïla, un instituteur, et d'un ex-amoureux, journaliste, par le biais duquel la délivrance viendra aux femmes sous la forme d'une dénonciation publique qui conduira les autorités à installer l'eau courante au village.
le thème traite de la condition féminine dans un village montagnard, d'autres thèmes sont abordés comme :
-les mariages arrangés, surtout pour les très jeunes filles, la virginité avant le mariage (Leila s’est fait « recoudre »), la répudiation et la contraception
- la violence conjugale, y compris le viol par le mari
- l'extrémisme musulman, la montée du fondamentalisme religieux, l'interprétation du Coran et le port du hijab (le voile)
- l'accès à l'eau et les conséquences de son manque sur la biodiversité
- la scolarisation et l'éducation
La venue des touristes occidentaux et la présence d’une administration lourde et corrompue est également illustrée dans le film.
Le personnage principal est paradoxalement la musique et les chants en darija, dialecte utilisé par la population marocaine. Les scènes où les femmes progressent dans leurs revendications sont la plupart rythmées par leurs chants.
-Leila, originaire du désert, est toujours considérée comme étrangère au village et lance l'idée d'une grève du sexe. C'est la seule femme du village qui sait lire.
-Loubna, sœur cadette de Sami et très proche de Leila, elle est folle d'une série mexicaine à laquelle elle doit le surnom d’Esméralda, elle a soif d'avoir accès à l'éducation, est déçue par un amour qui lui échappe et finit par choisir de quitter le village et de devenir à son tour une étrangère.
-Rachida qui n'attend qu'une chose, que la grève se termine.
-Vieux fusil, femme autoritaire à la voix grave qui n'a pas sa langue dans sa poche et réplique aussi vite que l'on dégaine une arme, elle seconde Leila depuis le lancement de la grève du sexe et fédère les femmes du village autour de Leila.
-Sami, mari de Leila et instituteur du village, il rêve d'un accès à l'éducation pour tous et prône l'entente dans le village entre tous.
-Hussein, père de Sami et de Loubna, aime aussi bien son fils que Leila, sa belle-fille, dont il admire le courage. Il est conscient du conflit qui habite la communauté villageoise et désire y mettre un terme.
-Fatima qui, au contraire de son mari Hussein, déteste Leila. On apprend vers la fin du film qu'elle a été mariée à 13 ans à Hussein, qui n'était pas l'homme qu'elle aimait, et a eu son premier fils à 14 ans.
- Karim, l'ami de Sami qui lui avouera en pleurant qu'il voulait devenir écrivain mais que son père lui a interdit de poursuivre sa scolarité, tant ses résultats étaient inférieurs à ceux de Sami, le premier de la classe.
-L'imam, qui découvre qu'il y a plusieurs lectures possibles du Coran.
Au début du film, un carton indique que c'est un conte dont l’histoire se situe « quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ».
En réalité, le film est tourné à Warialt, un village marocain situé près de la petite ville de Ouarialt (où se situe la scène finale du film), au sud de Marrakech et à proximité de Moulay Brahim.
Le film s'inspire de différentes sources :
-La révolte des femmes d’un petit village de Turquie qui, pour obtenir l'eau courante, ont employé la même technique de la grève du sexe.
- Lysistrata d'Aristophane, une comédie antique où une femme appelle à la grève du sexe pour faire cesser la guerre entre Athènes et Sparte.
- La Source des femmes est un remake implicite du film allemand russophone sorti en 2008 de Veit Helmer, Absurdistan
Distribution
Leïla Bekhti : Leila
Hafsia Herzi : Loubna
Hiam Abbass : Fatima
Saleh Bakri : Sami
Biyouna : Le vieux fusil
Sabrina Ouazani : Rachida
Karim Leklou : Karim
Mohamed Majd : Hussein
Mohamed Tsouli : L'imam
Omar Azzouzi : Cheikh
Zinedine Soualem, son nom figure au générique final, avec mention en remerciements
Quelques critiques :
Le Figaroscope - Jean-Luc Wachthausen
Un film plein de charme et de tendresse, lumineux conte oriental en forme de déclaration d'amour à la femme musulmane.
Le Journal du Dimanche - Barbara Théate
Une fable féministe et universelle, un appel joyeux et chaleureux à la tolérance porté par des actrices inspirées et émouvantes.
Première - Christophe Narbonne
En définitive, "La source des femmes" illustre l'esprit du printemps arabe (même s'il lui est antérieur), qui a vu une jeunesse unie contester pacifiquement un pouvoir inique. Mihaileanu n'ignore pas le principe de réalité et, ce faisant, rejoint encore l'actualité.
Cahiers du Cinéma - Charlotte Garson
Derrière une galerie de portraits à l'exotisme gênant (les passages chantés et dansés notamment), affleure bientôt le souci premier du réalisateur de "Train de vie" : prôner un islam et un sexisme modérés, lui qui n'est ni musulman ni femme.
Chronic'art.com - Par Vincent Garreau
Jamais le film ne se défait de son affreuse littéralité, ni de sa pesanteur éducative, sous l'autorité de laquelle les personnages, pauvres faire-valoirs, n'en finissent pas de prendre des poses dans l'effort, dans la joie, dans la tristesse.
Personnellement, j'ai apprécié ce film qui a la qualité de ne pas être muet et malgré les clichés se laisse apprécié de bout en long !
J'ai lu pas mal de critiques qui encensent le film et d'autres qui le descendent en flèches, ce qui me fait repenser à Leila qui expliquait à l'imam que le Coran pouvait être lu de différentes façons ! Pour ce film c'est la même chose .
D'ailleurs s'il fallait faire confiance aux critiques pour aller voir un film, les salles fermeraient toutes !
Sources :
http://fr.wikipedia.org
http://www.allocine.fr
http://www.lemonde.fr