Pour la Wallonie, le compte à rebours à commencé, elle a 10 ans pour se redresser car, suite à la réforme de l’État, les transferts nord-sud vont diminuer
NAMUR Avec la réforme de l’État, les Régions et communautés, plus autonomes, devront assumer davantage les conséquences positives et négatives de leurs décisions. Et les transferts nord-sud, qui jusque-là permettaient à la Wallonie de sortir la tête de l'eau, vont diminuer. Pour la région, le compte à rebours a commencé, elle a 10 ans pour se redresser. Y arrivera-t-elle ? Que faut-il faire ?
"Actuellement, nous bénéficions du transfert nord-sud, mais on sait que dans 10 ans le pouvoir d'achat des Wallons va diminuer de 5-6%" a mis en garde Pierre Pestieau, professeur d'économie à l'ULg, sur la plateau de Mise au Point (RTBF) ce dimanche. Pessimiste, il rappelle que la Wallonie, à l'inverse de la Flandre, fait partie des régions les moins développées d'Europe, au même niveau que le Portugal et la Grèce. La faute à qui ? Aux travailleurs ? La Wallonie serait-elle trop fainéante ?
"Il faut travailler plus et plus longtemps. Si on se croise les bras on ne peut pas produire de richesses", lance Laurent Minguet, chef d'entreprise. Mais Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, rappelle le cas grec. "Selon une étude, les Grecs étaient de ceux qui travaillaient le plus longtemps..." Pour le syndicaliste, il s'agit de prendre certaines initiatives comme celle d'aller vers les jeunes et de leur expliquer quels sont les métiers d'avenir et les niches pour entreprendre.
Eric Mestdagh affirme pour sa part que la Wallonie manque de personnel à valeur ajoutée, alors que Marie-Kristine Vanbockestal, administratrice générale du FOREM met en avant les atouts de la région. "La Wallonie a des terrains et des réserves de main d'œuvre pour attirer les entrepreneurs" affirme-t-elle. Cependant, "la main d'œuvre n'est pas prête, les jeunes manquent de qualification et de compétence."
Sur le plateau Corine Barella, chômeuse, fustige ceux qui visent les travailleurs comme étant la source du problème. "Les entrepreneurs ne créent pas assez d'emploi et les salaires ne sont pas assez attractifs" se justifie-t-elle. Travailleurs, chefs d’entreprises, politiques, tous sont visés, tous se renvoient la balle.
D'ailleurs, Pierre Pestieau pointe du doigt un autre problème de la Wallonie. "La gouvernance de la Wallonie et de la Communauté française montrent d’énormes lacunes. On a un besoin d'infrastructures (ex: route). On doit faire un inventaire de ce qui pourrait être fait et gagné". Le professeur d’économie de l'Ulg propose notamment de calculer ce que rapporterait la suppression du circuit de Francorchamps, de la moitié des ministres, des communautés....
De son coté, Laurent Minguet appelle la Wallonie à favoriser les richesses telles que l'agriculture, l'innovation, la technologie, mais également à acheter moins à l'étranger, tel que le pétrole.
Carsid, le dernier haut-fourneau wallon a fermé ses portes, doit-on laisser tomber la Sidérurgie? Non explique le secrétaire général de la FGTB wallonne. "On ne peut pas développer une région uniquement avec des PME, il faut des entreprises structurantes telle que la sidérurgie", conclut-il.
L. Be.
© La Dernière Heure 2012 - http://www.dhnet.be/infos/economie/article/390490/wallonie-il-faut-travailler-plus-et-plus-longtemps.html
Alors d'accord ou pas d'accord !
NAMUR Avec la réforme de l’État, les Régions et communautés, plus autonomes, devront assumer davantage les conséquences positives et négatives de leurs décisions. Et les transferts nord-sud, qui jusque-là permettaient à la Wallonie de sortir la tête de l'eau, vont diminuer. Pour la région, le compte à rebours a commencé, elle a 10 ans pour se redresser. Y arrivera-t-elle ? Que faut-il faire ?
"Actuellement, nous bénéficions du transfert nord-sud, mais on sait que dans 10 ans le pouvoir d'achat des Wallons va diminuer de 5-6%" a mis en garde Pierre Pestieau, professeur d'économie à l'ULg, sur la plateau de Mise au Point (RTBF) ce dimanche. Pessimiste, il rappelle que la Wallonie, à l'inverse de la Flandre, fait partie des régions les moins développées d'Europe, au même niveau que le Portugal et la Grèce. La faute à qui ? Aux travailleurs ? La Wallonie serait-elle trop fainéante ?
"Il faut travailler plus et plus longtemps. Si on se croise les bras on ne peut pas produire de richesses", lance Laurent Minguet, chef d'entreprise. Mais Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, rappelle le cas grec. "Selon une étude, les Grecs étaient de ceux qui travaillaient le plus longtemps..." Pour le syndicaliste, il s'agit de prendre certaines initiatives comme celle d'aller vers les jeunes et de leur expliquer quels sont les métiers d'avenir et les niches pour entreprendre.
Eric Mestdagh affirme pour sa part que la Wallonie manque de personnel à valeur ajoutée, alors que Marie-Kristine Vanbockestal, administratrice générale du FOREM met en avant les atouts de la région. "La Wallonie a des terrains et des réserves de main d'œuvre pour attirer les entrepreneurs" affirme-t-elle. Cependant, "la main d'œuvre n'est pas prête, les jeunes manquent de qualification et de compétence."
Sur le plateau Corine Barella, chômeuse, fustige ceux qui visent les travailleurs comme étant la source du problème. "Les entrepreneurs ne créent pas assez d'emploi et les salaires ne sont pas assez attractifs" se justifie-t-elle. Travailleurs, chefs d’entreprises, politiques, tous sont visés, tous se renvoient la balle.
D'ailleurs, Pierre Pestieau pointe du doigt un autre problème de la Wallonie. "La gouvernance de la Wallonie et de la Communauté française montrent d’énormes lacunes. On a un besoin d'infrastructures (ex: route). On doit faire un inventaire de ce qui pourrait être fait et gagné". Le professeur d’économie de l'Ulg propose notamment de calculer ce que rapporterait la suppression du circuit de Francorchamps, de la moitié des ministres, des communautés....
De son coté, Laurent Minguet appelle la Wallonie à favoriser les richesses telles que l'agriculture, l'innovation, la technologie, mais également à acheter moins à l'étranger, tel que le pétrole.
Carsid, le dernier haut-fourneau wallon a fermé ses portes, doit-on laisser tomber la Sidérurgie? Non explique le secrétaire général de la FGTB wallonne. "On ne peut pas développer une région uniquement avec des PME, il faut des entreprises structurantes telle que la sidérurgie", conclut-il.
L. Be.
© La Dernière Heure 2012 - http://www.dhnet.be/infos/economie/article/390490/wallonie-il-faut-travailler-plus-et-plus-longtemps.html
Alors d'accord ou pas d'accord !