Tout le monde a l'impression de savoir ce qu'est un déchet. "C'est un objet que l'on destine ou que l'on jette à la poubelle", répondra sans doute le premier venu. Il n'aura pas tout à fait tort. Les restes de repas ou la paire de vieilles chaussures usées qu'on y jette sont des déchets.
Alors, qu'est-ce qu'un déchet? Il existe en fait une définition très précise du déchet, qui nous est donnée par la loi: "Est un déchet tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit… que son détenteur destine à l'abandon". Nous générons en permanence une multitude et une grande diversité d'objets auxquels s'applique cette définition. On peut classer tous ces déchets par catégories, lesquelles peuvent varier en fonction de leur nature, de leur provenance ou encore de leur caractère plus ou moins toxique.
Législations et pénalités :
Juridiquement, les déchets sauvages sont la résultante d'un abandon de déchets. L'abandon et l'incinération sauvage de déchets constituent une infraction. Ils sont donc passibles de sanction :
- à la fois au regard de la législation wallonne
- et au regard des règlements communaux.
Qu'est-ce qui n'est pas permis ?
Le fait de se débarrasser de ses déchets, hors des lieux et conteneurs destinés à cet effet, constitue dans tous les cas une infraction. Que ce soit en rue, en forêt, dans la campagne, à côté d'une bulle à verre, dans ou aux abords d'un parc à conteneurs, sur un chemin du Ravel, sur un parking d'autoroute, ou sur le site d'un événement, abandonner ses déchets, c'est tout simplement interdit.
De même, incinérer des déchets dans son jardin, dans un brûle-tout, sur un chantier, . est interdit.
30 septembre 2010 - Arrêté du Gouvernement wallon réglementant l'usage des poubelles, conteneurs ou récipients placés sur le domaine public régional (M.B. 26.10.2010)
Article 1er. Les poubelles, conteneurs ou récipients placés sur le domaine public régional sont mis à disposition de l'usager pour y déposer les déchets générés exclusivement lors d'un déplacement sur ledit domaine.
Ne peuvent y être déposés les déchets industriels et les déchets dangereux tels que définis à l'article 2, 4° et 5°, du décret du 27 juin 1996 relatif aux déchets.
Art. 2. Lorsqu'aux points de collecte, des dispositifs de tri sélectif des déchets sont mis en place, les usagers du domaine public régional sont tenus de :
- trier les déchets suivant les différentes catégories désignées sur les dispositifs;
- déposer dans le dispositif désigné chaque catégorie de déchet.
Le tri concerne les catégories de déchets suivantes :
- papier-carton : tous les déchets constitués exclusivement de papier ou de carton propre et sec ainsi que de contaminants en faible quantité tels que fenêtres sur enveloppes, papier collant, agrafes,...;
- PMC : les bouteilles et flacons en plastique (P), les emballages métalliques (M) et pour cartons à boissons (C);
- verre : les emballages vides en verre débarrassés de leurs couvercles, bouchons, emballages et enveloppes, éventuellement distingués en verre blanc et verre coloré;
- déchets organiques : les déchets de cuisine, petits déchets de jardin, langes d'enfants, litières biodégradables pour animaux, cendres froides de bois non traités, nappes, mouchoirs et serviettes en papier, papier essuie-tout, cartons souillés;
- déchets résiduels : déchets ne pouvant faire l'objet d'une collecte sélective.
Les catégories sont désignées par l'apposition de l'un ou des moyens suivants :
- le libellé de la catégorie comme définie ci-dessus;
- les pictogrammes figurant en annexe.
Des instructions additionnelles de tri ou de présentation des déchets triés peuvent également être mentionnées sur ou à proximité des dispositifs.
Art. 3. Le Ministre qui a le Domaine public régional routier dans ses attributions et le Ministre qui a le Domaine public régional des voies hydrauliques dans ses attributions, sont chargés, chacun pour ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté.
Qui constate l'infraction ?
Ce sont les agents constatateurs. Ils sont désignés par les conseils communaux - agents communaux ou intercommunaux. Ils constatent l'incinération des déchets des particuliers et les dépôts de déchets ménagers, ou inertes, de petite taille (sacs poubelles abandonnés, petits dépôts dans des lieux divers,.).
Pour des infractions de grande ampleur, ou lorsqu'une expertise technique est nécessaire, c'est la Division de la Police de l'Environnement qui intervient.
Que risque-t-on?
DE DEVOIR REMETTRE EN ETAT ET, SAUF EN CAS DE TRANSACTION, DE PAYER UNE AMENDE INFLIGEE SOIT PAR UN JUGE, SOIT PAR UN FONCTIONNAIRE SANCTIONNEUR.
De 100 euros à . un million d'euros ! Voilà ce que la législation régionale peut prévoir comme amende pénale.
Une amende administrative peut aussi être appliquée dans ce cas, non pas par le tribunal, mais par un fonctionnaire appelé « fonctionnaire sanctionneur ». Ici la législation régionale prévoit une fourchette de 50 à 100.000 euros qui tient compte notamment de la gravité de l'infraction.
Les pictogrammes utilisés pour identifier les catégories de déchets sujettes à collecte sélective sont les suivants :
Les déchets ménagers :
Ce terme regroupe l'ensemble des déchets que nous produisons dans le cadre de notre vie quotidienne et familiale: emballages plastiques, restes de repas, boîtes de conserve, vieux vêtements, etc. En Belgique, on produit plus ou moins 1,6 kg de déchets par jour et par personne, soit plus de 550 kg par an !
Les déchets industriels :
Il faut distinguer deux sortes de déchets industriels :
- Banals :
Sont considérés comme des déchets industriels banals ("DIB") les vieux papiers, les cartons ou les emballages, les plastiques qui sont rejetés en quantités très importantes par les entreprises. Les chutes de bois non traité, les pièces mécaniques d'un moteur, les anciennes moquettes d'un appartement rénové, les invendus d'un marché à plein vent appartiennent aussi à cette catégorie des DIB. Ces déchets ne sont pas dangereux en tant que tels, mais peuvent provoquer des nuisances quand ils sont abandonnés sans précaution particulière et n'importe où.
- spéciaux :
Ils contiennent des éléments toxiques et représentent un réel danger pour la santé et pour l'environnement. Ce sont par exemple les solvants, les vernis, les colles, les goudrons, les bains d'électrolyses. Ces déchets font l'objet d'une réglementation particulière et doivent suivre des filières de collecte et de traitement spécifiques.
Les déchets inertes :
Comme leur nom l'indique, ces déchets ne changent pas. Ils ne se décomposent pas et ne se dégradent pas. Ils sont constitués par les gravats de démolition (briques, blocs de béton, terre, panneaux de vitres…). Ils ne sont pas dangereux, mais compte tenu de leurs volumes et de leurs quantités, ils représentent des risques de dégradation des paysages.
Il existe aussi des déchets d'activités agricoles qui proviennent des élevages ou des cultures, des déchets d'activités de soins, dont certains sont considérés comme à risques, ou encore les déchets nucléaires.
Pour valoriser nos déchets, on ne peut plus les collecter en mélange. Pour pouvoir être recyclés, ceux-ci doivent en effet avoir été préalablement triés.
Collaborer au triage et donc au recyclage, permet la réutilisation de plus de la moitié des objets destinés a être détruits.
Mais comment faire pour séparer par matériau ces milliers de tonnes de déchets ménagers qui sont ramassés chaque jour? Cela nécessite la mise en place des collectes sélectives et la participation des usagers, qui doivent effectuer un tri primaire de leurs déchets. Cela demande juste un tout petit peu d'organisation. À la maison, il suffit d'installer 2 poubelles, ou des sacs, à côté de sa poubelle habituelle. L'une sert pour tout ce qui est plastique et métal, comme les cannettes, les conserves, les bouteilles de soda, les tétra packs. Une autre sert pour les emballages pour tout ce qui est papier, carton, emballages cartons,… La dernière, "la poubelle normale", sert pour les déchets ordinaires, non recyclables, qui seront valorisés énergétiquement, ou pour une partie, mis en décharge.
Et le verre, où va-t-il ? Recyclable à l'infini, il ne peut être mis avec le reste. Il a le droit à un ramassage spécial, conçu rien que pour lui.
Qu'ils soient en bas de notre immeuble ou placés en ville, des conteneurs sont là pour que y nous déposions toutes nos bouteilles.
Il y a aussi, pour tout ce qui est déchets naturels, le compostage.
Pour tous les déchets que nous ne pouvons pas mettre dans notre poubelle, parce qu'ils sont trop gros, trop encombrants ou tout simplement polluants, nous pouvons aller dans une déchetterie. En fonction de leur nature, les matériaux apportés (gravats, vieil électroménager, meubles...) y sont également répartis dans différents conteneurs.
Le traitement des déchets avec valorisation
Le verre
Le seul recyclage possible pour le verre, c'est le verre! C'est pour cela qu'il est déposé distinctement des autres matériaux dans des conteneurs spéciaux. Le verre est un matériau recyclable à 100 % et, en plus, indéfiniment. Avec une bouteille de verre ou un bocal en verre, on peut refaire la même bouteille ou le même bocal. Le recyclage du verre connaît une seule limite: la couleur. Le verre blanc ne peut être fabriqué à partir d'un verre coloré. A l'avenir, il est envisageable que le tri par couleur s'impose, comme c'est déjà le cas dans certains pays d'Europe.
Le verre est le plus ancien des matériaux recyclés. Son recyclage a débuté après le premier choc pétrolier pour réaliser des économies d'énergie. Car, chaque tonne de verre traité et broyé (calcin) permet une économie totale d'énergie de 100 kg de fuel par rapport à la fonte des matières premières entrant dans la composition du verre.
Dans les années 80, la récupération du verre après usage pour le recycler a trouvé une deuxième motivation : la nécessité de limiter le volume des déchets ménagers. En 2003, un emballage en verre sur deux est récupéré et recyclé.
Le recyclage du verre diminue d'environ 12 % le poids des déchets ménagers à éliminer. Recycler le verre permet d'éviter cette mise en décharge et aussi de fabriquer du verre neuf en évitant le prélèvement sur la nature des matières premières entrant dans sa composition.
Les Plastiques
Les bouteilles en PVC et en PET :
Le polychlorure de vinyle ou chlorure de polyvinyle est un polymère thermoplastique de grande consommation, amorphe ou faiblement cristallin, connu généralement sous le sigle PVC (de l'anglais polyvinyl chloride). Il est composé de deux matières premières : à 57 % de sel et à 43 % de pétrole.
Brûler du polychlorure de vinyle dégage majoritairement de l'acide chlorhydrique en présence de la vapeur d'eau contenue dans l'air. À l'heure actuelle, toutes les usines d'incinération d'ordures ménagères homologuées sont munies de filtres anti-acides, car il y a des chlorures dans de nombreux déchets. Brûler des déchets en plein air est une atteinte grave à l'environnement. En outre, la combustion du PVC génère des dioxines et furanes en quantité variable suivant les conditions de combustion.
Pour reconnaître du PVC, il faut l'exposer à une flamme. Si celle-ci devient verte, il s'agit bien de PVC. Les fumées piquent les yeux (dégagement d'acide chlorhydrique HCl) et la flamme s'éteint d'elle-même.
Le PVC est la seule matière plastique d’usage courant constituée par plus de 50 % de matière première d’origine minérale existant à profusion dans la nature.
Cinq milliards de bouteilles plastiques transparentes sont consommées chaque année en France. Ces bouteilles appartiennent à deux grandes familles de plastiques qui, une fois récupérés, ne subissent pas le même traitement.
- La première grande famille comprend les bouteilles en PVC (Polychlorure de Vinyle) jusqu'alors composant essentiel des bouteilles d'eaux minérales plates. La proportion de bouteilles en PVC diminue actuellement.
- Le PVC est progressivement remplacé par le PET (Polyéthylène Terephtalate), nouveau matériau plus résistant et moins polluant, qui constitue la deuxième grande famille de plastique. Le PET a d'abord été exclusivement employé pour les boissons gazeuses, comme les sodas ou les limonades, car il est imperméable au gaz et il résiste à la pression.
Le PET, ou polyéthylène téréphtalate, abrégé aussi en PETE, est le matériau le plus utilisé pour les bouteilles d'eau gazeuse. Apparu en 1992, le PET a remplacé le PVC à la fin des années 1990, pour les bouteilles d'eau, réduisant d'un tiers le poids des bouteilles (30 g pour une bouteille de 1,5 litre en PET, contre 50 g pour une bouteille en PVC de même capacité).
Les bouteilles en PET sont élaborées par formage à chaud d'une préforme. Celle-ci est réalisée par injection.
Le PET fait suffisamment barrière aux gaz pour conditionner l'eau gazeuse.
Les bouteilles en PET sont susceptibles de relarguer des traces de trioxyde d’antimoine, utilisé comme catalyseur lors de la polymérisation du PEHD. Toutefois, les valeurs maximales mesurées sont de l'ordre de 0,5 μg/l, soit dix fois moins que la norme européenne qui est de 5 μg/l d'antimoine.
Pour distinguer facilement une bouteille de PVC, d'une bouteille de PET, il suffit de regarder leurs fonds. Le fond d'une bouteille de PVC ne comporte pas de pastille, tandis que celui d'une bouteille de PET en a une. Ces deux familles de bouteilles ont pour caractéristiques communes d'être légères, solides, insensibles aux infiltrations et aux bactéries. De plus, elles offrent de parfaites conditions d'hygiène et conservent les propriétés des boissons qu'elles contiennent.
Une fois vidée de leur contenu, les bouteilles plastiques récupérées grâce aux collectes sélectives mises en place par les communes adhérentes du SYCTOM sont prises en charge par l'un de ses centres de tri. Là, les bouteilles en PVC et en PET sont aplaties et mises en balles séparément. Une balle est constituée avec quelque 15000 bouteilles de plastique.
Les balles plastiques sont ensuite acheminées vers les installations de régénération. Une fois les corps étrangers écartés (papier et bouchon), les bouteilles en PVC sont broyées, lavées et à nouveau broyées. Après cette opération, la poudre de PVC régénérée obtenue est prête pour la fabrication de nouveaux produits.
Cette poudre sert notamment à fabriquer des tubes et tuyaux employés dans le bâtiment, des câbles, des revêtements de sol, des contreforts de chaussure, des vêtements...Le recyclage de vingt-sept bouteilles en plastique permettent de tricoter un pull.
De son côté, le PET est lavé, séché, puis réduit en fibres. Le PET régénéré est principalement utilisé pour le rembourrage de vêtements ou de couettes, la fabrication de nouveaux emballages comme des barquettes ou des boîtes à oeufs... Une partie de ce PET sert également à fabriquer des laines polaires.
Les flacons et bouteilles en PEHD :
Le PEHD (Polyéthylène Haute Densité) est le matériau opaque employé pour produire les bouteilles ainsi que les flacons de lait, de lessive et d'adoucissant.
Après un tri méticuleux qui permet d'éliminer les bouteilles indésirables, les flacons en PEHD sont broyés, lavés à chaud, puis, mis en granulés. Avec la matière obtenue, on fabrique, entre autres, des bidons de lessive et les gaines rouges qui servent à protéger les câbles électriques dans la rue.
Une tonne de PET recyclé représente 0,61 tonne de pétrole brut et 0,2 tonne de gaz naturel et 10,96 MWh soit 2,29 tonnes d’équivalent CO2 évitées.
Pour le PEHD, cela représente 0,51 tonne de pétrole brut et 0,31 tonne de gaz naturel et 7,98 MWh soit 1,53 tonne d’équivalent CO2 évitée.
Au total, 21% des emballages plastiques sont recyclés.
Cycle du recyclage du plastique (PET et PEHD). © Somergie
Le Papier :
Les journaux, les magazines et le papier :
Après leur passage en centres de tri, les journaux, magazines et prospectus sont pressés et rassemblés en balles ou livrés en vrac à une papeterie qui fabrique du papier journal.
Les critères de tri à respecter pour constituer le stock à recycler sont très stricts:
-A leur arrivée, les balles de journaux et de magazines sont examinées scrupuleusement. Si du papier teinté dans la masse (chemises, sous-chemises, dossiers cartonnés...), est mélangé à nos lectures favorites, le chargement est renvoyé au centre de tri! Heureusement, cela n'arrive que très rarement.
-Les journaux et magazines sont ensuite broyés dans beaucoup d'eau à laquelle on ajoute du savon.
-Après plusieurs bains, l'encre disparaît et laisse une pâte suffisamment blanche pour permettre la fabrication de papier journal.
Aujourd'hui, on utilise autant de papier usagé que de bois pour fabriquer du papier neuf. Trois fois plus d'énergie est nécessaire pour fabriquer une tonne de pâte à papier à partir du bois, que pour en fabriquer une à partir de vieux papiers.
Le carton d'emballages :
Compressés en balles en centres de tri, papiers et cartons d'emballage sont ensuite acheminés vers une papeterie, où ils sont transformés en pâte cellulosique (40% de balles de papier carton et 60% de caisses carton).
-Les emballages récupérés sont brassés dans l'eau et passent après dans différents filtres.
-Après séchage, les fibres obtenues sont transformées en feuilles de papier ou de carton qui sont enroulées en bobines.
Les briques ou emballages pour liquides alimentaires (jus de fruit, lait) :
les balles de briques alimentaires sont envoyées dans une papeterie. Comme il s'agit d'emballages composites, les différents éléments qui les composent sont séparés.
Les 3 matériaux composant la brique alimentaire sont : le carton, le polyéthylène (plastique) et l'aluminium
-Les fibres de cellulose (le carton) sont extraites et utilisées sur place : elles entrent dans la composition de papier qui servira à confectionner du papier toilette et du papier d'essuyage industriel.
-Certaines papeteries développent, avec d'autres industriels, le recyclage des autres composants (le plastique et la faible part d'aluminium) pour la fabrication de pièces en plastique recyclé.
Sources :
http://www.afblum.be
http://environnement.wallonie.be
http://www.alapoubelle.be
http://fr.wikipedia.org
http://www.eco-sapiens.com
http://www.futura-sciences.com