DANGER MORTEL POUR LE CHIEN ET LE CHAT : LA PERMETHRINE
Qu'est-ce que la Permethrine ?
La Perméthrine est un pesticide pyréthrinoïde.
Les pyréthrinoïdes sont des produits chimiques organochlorés, organofluorés ou organobromés dont la structure générale est similaire aux pyréthrines, composés naturels présent dans les fleurs du pyrèthre ou des chrysanthèmes. Les radicaux carbonés étant remplacés par des composés halogénés.
Les pyréthrinoïdes sont produits par halogénation de produits intermédiaires comme la cyperméthrine à partir d'halogénoalcanes.
Ils sont utilisés comme insecticides, et comme répulsifs pour moustiques et pour serpents.
En général, ils sont détruits par la lumière solaire et par l'atmosphère en un à deux jours, mais ont un impact sur les animaux à sang froid (poissons, abeilles, etc). Ils sont très toxiques pour les chats et les chiens. D'autre part les autres solvants utilisés peuvent modifier la chimie et la toxicité des propriétés cumulées des substances utilisées (effet cocktail).
Pyréthrinoïdes de type I :
Nom N° CAS
Alléthrine 584-79-2
Bifenthrine 82657-04-3
Perméthrine 52645-53-1
Phénothrine 26002-80-2
Resméthrine 10453-86-8
Sumithrine
Téfluthrine 79538-32-2
Tétraméthrine 7696-12-0
Pyréthrinoïdes de type II (possèdent un groupement α-cyané):
Nom N° CAS
Cyfluthrine 68359-37-5
Cyhalothrine 68085-85-8
Cyperméthrine 52315-07-8
Deltaméthrine 52918-63-5
Fenvalérate 51630-58-1
Fluméthrine 69770-45-2
Fluvalinate 69409-94-5
Tralométhrine 66841-25-6
Formule développée de la permétrhrine
Apparence : liquide visqueux ou cristaux, jaune brun a bruns.
Formule brute : C21H20Cl2O3 [Isomères]
Usage
Elle est utilisée comme insecticide chimique, de la famille des pyréthrinoïdes. La cible de cet insecticide est le système nerveux des insectes.
Son usage s'est répandu depuis la fin du XXe siècle en raison de sa dégradation relativement rapide, et donc de son pouvoir polluant moindre que celui de produits comme le DDT ou le lindane.
Elle est utilisée par vaporisation directement sur les vêtements, sur les moustiquaires, sur les mammifères (sauf le chat) et leur environnement.
Elle est utilisée pour tuer ou éloigner les insectes (fourmis, moustiques, mouches, poux, puces, cafards, etc.) et les arachnides (araignées, scorpions, sarcoptes, tiques, etc.). Les solutions aqueuses de perméthrine résistent à plusieurs lavage du linge.
La perméthrine est également largement utilisée en épandage autour des habitations contre les termites. Elle est aussi utilisée en vaporisation, notamment par les exterminateurs, pour la destruction des nids de guêpes et de fourmis dans les habitations ou à proximité de celles-ci.
Enfin, elle est aussi utilisée sous forme de pommade pour le traitement de la gale.
La perméthrine a une odeur caractéristique proche de l'huile de lin.
Toxicité
Comme les autres pyréthrinoïdes, la perméthrine est neurotoxique. Sa toxicité chez l'homme n'est pas encore classée, mais elle est très toxique pour de nombreux animaux, et en particulier les chats et les animaux à sang froid comme les batraciens ou les insectes.
Chez les mammifères, l'absorption cutanée est très lente en comparaison de la dégradation de la perméthrine par le corps, et notamment par le foie. De même, l'absorption digestive est très faible. Le risque toxique est donc mineur pour les mammifères dans les conditions de dosage normal, à l'exception du chat.
La perméthrine n'est pas tolérée chez le chat; elle provoque des symptômes type convulsion, hyperesthésie, hyperthermie, hypersalivation, pertes d'équilibre… Ces symptômes sont réversibles à condition d'être traités à temps, sans quoi l'empoisonnement peut être fatal.
Cette intolérance est due à un défaut en glucuronyltransférase, une enzyme de détoxification commune chez les autres mammifères (ce défaut rend également le chat intolérant au paracétamol et à de nombreuses huiles essentielles). L'utilisation d'antiparasitaires externes à base de perméthrine est donc formellement contre-indiquée chez le chat.
Les poissons et batraciens sont également très sensibles à la perméthrine.
Les oiseaux y sont quant à eux résistants.
Intoxications chez l'animal
En 2008, le Centre Antipoisons a été reçu 2.756 appels concernant une intoxication chez l’animal. Ces appels proviennent pour 37% de médecins vétérinaires.
Les agents en cause dans les intoxications chez l’animal sont, par ordre décroissant, les pesticides/biocides/engrais (43% des appels) suivispar les médicaments (23% des appels) et les produits ménagers (20% des appels).
Dans la catégorie des pesticides/biocides, les raticides anticoagulants restent une cause fréquente d’intoxication grave chez le chien.
Les chats sont très sensibles à l’intoxication par la perméthrine. Une cinquantaine d’appels pour intoxication à la perméthrine chez le chat ont été reçus en 2008.
Le Centre a été consulté 54 fois pour une intoxication à évolution mortelle chez l’animal. Dans 33% des cas le décès a été mis en relation avec une exposition à un produit appartenant à la catégorie pesticide/biocide/engrais. (Rapport du Centre anti poisons belgique).
Exemple d'expérience sur la toxicité de la perméthrine sur les abeilles :
Des abeilles butineuses individuellement identifiées ont été traitées avec une dose sub létale de perméthrine dans un nourrisseur et leur comportement a été ensuite observé dans une ruche d'étude (transparente NDT).
Les abeilles adultes ont exprimé, après le traitement, une augmentation significative du temps d'auto nettoyage, des danses tremblantes, des plissements abdominaux, des tournoiements et des nettoyages de l'abdomen en se frottant l'une à l'autre les pattes de derrière. Par contre, les abeilles non traitées ont consacré un temps plus important à la marche, à la visite dans les cellules, au nourrissement et ont effectué plus de vols de butinage.
La conclusion fut que les abeilles traitées ne retournaient pas à la ruche car elles étaient exposées à de basses températures et mourraient à cause de la toxicité accrue de la perméthrine à ces températures. Blum et Kearns (1956) démontrèrent que la toxicité de nombreuses pyréthinoïdes augmentait à basses températures. Au champ, cela pourrait vouloir dire que de grandes quantités d'abeilles exposées à la perméthrine meurent à l'extérieur des ruches, là-même où un apiculteur ou un scientifique n'observe pas cette mortalité, même s'il est équipé d'un compteur d'abeilles mortes à rentrée de la ruche.
Symptômes
Les symptômes apparaissent quasiment systématiquement après une exposition (97 % des chats exposés). Les signes cli-niques surviennent en général 3 heures après exposition mais cela peut aller jusqu'à 72 heures. Les symptômes les plus représentés sont liés à une augmentation de l’activité musculaire
(88 % des cas) : convulsions, contractions, tremblements ou fasciculations musculaires.
On rencontre en moindre proportion : hyperthermie, détresse respiratoire, vomissements, diarrhée, hypersalivation, anorexie et tachypnée.
Malgré le traitement instauré, ces symptômes persistent assez longtemps :
39 heures en moyenne pour les convulsions et 32 heures pour les tremblements.
Traitement
Il n’existe pas d’antidote spécifique.
– Lavage abondant à l’eau tiède (l’eau chaude augmentant la diffusion du produit) et au savon ou shampoing des chats ayant subi une exposition cutanée.
Séchage rigoureux pour éviter l’hypothermie. Port de la collerette si possible. Il est souvent difficile de laver des animaux en convulsion. Cela
dit, la dose toxique étant faible, un lavage rapide est nécessaire. En effet, il ne suffirait que de 100 mg/kg pour provoquer des symptômes pouvant être mortels.
Conclusion
La perméthrine est un neurotoxique très agressif chez le chat.
Etant donné le nombre important d’intoxications annuelles, la prévention et l’avertissement des propriétaires ne semblent pas assez pratiqués par les vendeurs de ces traitements anti-parasitaires.
Fiche d'info vétérinaire (PDF)
ICI
Il existe en Europe une directive européenne sur la sécurité de produits :
- Chaque produit doit comporter les annotations nécessaires à l'infromation du consommateur.
- Si les produits comportants de la permethrine ne comportant pas d'indication concernant les animaux il faut le signaler aux autorités compétentes du pays en question.
Un site à consulter : ICI
Sources :
http://www.depecheveterinaire.com
http://cliniqueveterinaire.online.fr
http://lesverts-lavie.over-blog.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.beekeeping.com