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Donna Summer - Reine du Disco - RIP

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Donna Summer

Donna Summer - Reine du Disco - RIP  Donna_10

Donna Summer, nom de scène de LaDonna Andrea Gaines (née le 31 décembre 1948 à Dorchester, un quartier de Boston et morte d'un cancer le 17 mai 2012 à Key West en Floride), est une chanteuse disco américaine. Elle est un mythe de la musique disco des années 1970 et 1980. Ses plus grands tubes sont Love to Love You Baby, I Feel Love (reprise par Beyoncé, Jimmy Somerville, John Frusciante des Red Hot Chili Peppers, Kylie Minogue, Madonna durant son Confessions Tour et David Vendetta en 2007), Last Dance (Grammy Award en 1978 dans la catégorie Best R&B vocal performance female), Hot Stuff (Grammy Award en 1979 dans la catégorie Best rock vocal performance female et célébré en 1997 dans le film The Full Monty), Could It Be Magic (reprise en français avec Le temps qui court par Alain Chamfort puis par les Enfoirés en 2006 ; inspiré du prélude no 20 de Chopin), On The Radio et She Works Hard For The Money. Elle a vendu plus de 130 millions de disques.

Biographie

Née dans une famille de sept enfants, elle chante dès l'âge de dix ans en tant que soliste dans le chœur de son église. En 1967, elle abandonne l'école pour devenir chanteuse professionnelle et fait ses débuts avec Crow, un groupe de rock blanc qui joue dans les clubs de Boston et parfois de New York. C'est dans cette dernière ville qu'elle restera, dans l'espoir de remplacer Melba Moore qui avait abandonné son rôle dans Hair. Ce qu'on lui proposera sera un rôle dans la version allemande : à 19 ans, elle part donc pour l'Europe où elle jouera de nombreuses comédies musicales. En 1968, elle a chanté en allemand dans Haare, version allemande de Hair, puis en 1970 dans Ich bin Ich et en 1971 dans Godspell. Elle a aussi participé à cette époque à Showboat et à Porgy & Bess. Elle joue sous le nom de Donna Gaines et même de Gayn Pierre pour Ich bin Ich et Godspell.

Parallèlement, elle enregistre des chansons avec un groupe intitulé The Veith Marvos Red Point Orchestra, dont fait aussi partie Liz Mitchell, future chanteuse de Boney M. Ils ont enregistré un disque composé de neuf chansons où Donna Summer n'est parfois que l'élément d'un chœur (1973). Ce disque sera amplement réédité par la suite sous de nombreux titres, sans l'autorisation de la chanteuse (sous 32 versions différentes, avant des remixes en 1992 puis en 1999).

Son premier single date de 1971 et est sorti chez MCA/Decca. Il s’agit de Sally Go 'round the Roses avec en face 2 So Said the Man, deux titres co-écrits et réalisés par Vincent Malouney. Suit en 1973 If You Walkin' Alone et sa face B Can't Understand, deux chansons blues-rock. Elle y apparaît sous le nom de Donna Gains. Le disque est sorti chez Philips. Puis elle participe aux chœurs de l'album Hard Labor de Three Dog Night (mais son nom n'apparaît pas sur le disque sorti chez Dunhill en 1974).

Depuis Mannheim, où elle se marie avec le peintre autrichien Dieter Sommers, elle répond en 1974 à une annonce demandant une choriste. Ceci conduit à sa rencontre avec Pete Bellotte et Giorgio Moroder. Son premier 45 tours, sorti aux Pays-Bas chez Lark, est Denver dream, écrit par Bellotte, avec en face 2 Something's in the wind écrit par Moroder et Bellotte (1974). Les chansons sont dans la lignée des « Story Songs » à la Cher, genre de petits mélodrames de 3 minutes. Ce genre est idéal pour Summer qui, venue de la comédie musicale, se définit comme une actrice qui chante.

Donna Summer - Reine du Disco - RIP  Donnas10


Avec Pete Bellotte et Giorgio Moroder, elle enregistre un album, Lady of the Night (contenant Lady of the Night, Born to Die, Friends, Full of Emptiness, Domino, The Hostage, Wounded, Little Miss Fit, Let's Work Together Now et Sing Along (sad song)). Ce album est aussi sorti aux Pays-Bas, chez Groovy en 1974. Le single The Hostage a un certain succès en France (no 2), en Belgique et aux Pays-Bas (no 1), malgré son sujet sinistre. En effet ce disque parle d'une femme dont le mari a été enlevé et la chanson se termine par un abrupt « The funeral is tomorrow ». Lancé ensuite en Allemagne, il est interdit de passages radio mais il devient ensuite no 1 au milieu d’un fait divers (un enlèvement politique). L'album est un échec. Écrit par Moroder/Bellotte et réalisé par Pete Bellotte, il est tout aussi noir que le simple, particulièrement la chanson-titre. Summer y chante avec sa voix naturelle des chansons de variétés aux influences flamenco (Lady of the night), folk (Born to die), pop (Friends), country (Domino)… Par la suite, l'album a été réédité à titre de curiosité en 1976 aux Pays-Bas chez Prominent tandis qu’en 1977 Lady of the night et The hostage apparaissent sur la compilation Star gold allemande de Summer. Une chanson a été récupérée pour l’album suivant, Full of emptiness, la seule où Summer chante avec la voix de tête qu’on lui connaîtra par la suite ; c’est incidemment la meilleure chanson de l’album. L'album est suivi du simple Virgin Mary avec Pandora's Box en face 2, paru chez Groovy en 1975 aux Pays-Bas.


Un titre supplémentaire connaît par la suite une bonne fortune, Love to Love You. C'est à l'origine un simple uniquement sorti en Europe (chez Groovy aux Pays-Bas avec Need-a-Man Blues en face 2). Ce titre court devient Love to Love You Baby et dépasse le quart d'heure après que lors d'une fête privée le patron de Casablanca, Neil Bogart, avait été obligé de le passer et de le repasser à la demande de ses invités. Les réalisateurs artistiques de Summer lui concoctent alors une nouvelle formule qui aboutit à l'album Love to love baby (1975) où la chanson-titre est remixée. Le succès, testé d'abord dans les discothèques françaises, est immense et cette chanson fait date de par l'audace du concept : pendant plus de 16 minutes, Summer soupire des paroles clairement érotiques alternant avec de longs moments dévolus aux choristes et aux musiciens (basse, synthétiseur, violons) sur fond de grosse caisse envahissante, lente et sourde. C'est le triomphe d'une petite production incluant à peine une quinzaine de personnes, qui a enregistré le disque en deux mois (mai-juin 1975). Mais c'est surtout le triomphe d'un concept né sous la houlette de deux réalisateurs artistiques - Pete Bellotte et Giorgio Moroder - et l'apparition d'un son immédiatement identifiable par son utilisation du synthétiseur -le son de Munich (Parallèlement Levay et Kunze lançaient les Silver Convention qui avec leur no 1 Fly Robin Fly procèdent de la même école qui a inventé l'Eurodisco). Love to love you baby devient un énorme hit dans les boîtes gays et marque l'avènement du disco tandis que de nombreuses radios refusent de la passer vu son caractère trop sexuel. Néanmoins c'est le début du raz-de-marée Donna Summer. Love to love you baby rentre dans les listes américaines en décembre 1975 et devient la meilleure vente pendant quatre mois. Classée no 2 en février 1976, elle dépasse rapidement le million de ventes. Au Royaume-Uni, elle est classée le 17 janvier 1976 et monte jusqu'à la cinquième place. Le 19 février le simple est disque d'or aux États-Unis tout comme le lp du même nom (no 6 R&B et no 11 pop). Love to love you baby est aussi le cinquième simple le plus vendu de Summer tout au long de sa carrière. Il existe trois versions sensiblement différentes du LP : la version parue chez Oasis et distribuée par Atlantic, une autre édition, chez Casablanca (qui remplace la reprise de Full of emptiness et The hostage par Virgin Mary) et enfin une troisième avec The hostage et Lady of the night. Full of emptiness est un titre repris de Lady of the night. Le 45 tours est lui sorti avec Need-a-man blues en face 2 ou avec une deuxième partie de 3:27 du hit –la première faisant 4:57.

Les albums suivants, A Love Trilogy et Four Seasons Of Love, parus tous deux en 1976, montrent une grande fidélité à l’égard de Love to Love You Baby. Ces deux LP sont aussi disques d'or. Le premier single tiré de A Love Trilogy est une reprise de Barry Manilow, Could It Be Magic, qui sur l'album est précédée d'une sulfureuse intro, Prelude to Love. Cette version très réussie est cependant beaucoup plus commerciale que la version originale. Suit Try Me, I Know We Can Make It, morceau de près de 18 minutes, condensé en un peu plus de 4 minutes pour le single. (On la retrouvera par la suite, avec Could It Be Magic sur la bande originale du film Looking for Mr Goodbar). La réalisation artistique était jusqu'alors surtout le fait de Pete Bellotte, mais à partir de maintenant, Giorgio Moroder prend plus d'importance déclarée. Le single suivant, Spring Affair, est tiré de l'album Four Seasons Of Love : il reprend la pochette de l'album où on la voit alanguie sur un croissant de lune. Il existe plusieurs pressages différents du simple : avec Come with me ou Winter melody en face 2, ou alors la chanson avec une partie sur chaque face au Mexique. Four seasons of love est un album bien ficelé et plaisant mais on ne peut s'empêcher de trouver ces chansons préfabriquées, comme Winter Melody, le simple suivant. La chanson la plus réussie de l'album est le succès de discothèque Summer fever (face 2 du 45 tours Winter melody au Mexique). Un argument de vente supplémentaire : un calendrier de 1977 avec des photos de la belle est inclus dans le LP.

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Elle est surnommée par ses détracteurs « le sexe chantant » tandis que pour d'autres, c'est « la plus belle voix noire depuis Aretha Franklin » et, pour la promotion de ses disques, « The First Lady of Love », ironiquement transformé par certains en « The First Lady of Lust ». À la fin de l'année, elle sort un album (appelé lui aussi Love To Love You Baby) avec en face 1 Love To Love You Baby et en face 2 Try Me I Know We Can Make It, toutes deux en versions intégrales. Dorénavant, elle prend une part de plus en plus active à l'écriture des chansons : Love To Love You Baby', Try Me I Know We Can Make It, Prelude To Love et tout l'album Four Seasons of Love sont co-écrits par elle et ses réalisateurs artistiques. Four Seasons of Love est d’ailleurs le plus solide de tous les « concept albums » de Summer, une formule à laquelle elle tient au moment de faire un lp mais qui s’avère souvent bancale pour une chanteuse devant son succès aux discothèques et aux radios. Celle-ci est d’autant plus bancale que les concepts ne sont guère qu'un vague fil directeur. Et encore ; Four Seasons of Love n’a que peu à voir avec les Quatre Saisons de Vivaldi ou l’oratorio Les Saisons de Haydn. Néanmoins, lors de l’élaboration de l’album les références sont là, non pas dans la musique, mais dans l’image qui va avec. Sur le calendrier, on a quatre photos de Summer (dont deux sont déjà connues puisqu’il s’agit de la pochette de l’album). Pour représenter l’hiver, on la voit encapuchonnée de fourrure avec de la fausse neige dans le style des films hollywoodiens de Noël. Deux larmes coulant sur ses joues complètent le tableau ; il va sans dire que Summer est très maquillée et que le maquilleur n’a lésiné ni l’ombre à paupières dorée ni sur le rouge à lèvres brillant. Pour le printemps, elle porte une robe qui se veut XVIIIe siècle et elle fait de la balançoire, en référence à la fois à Vivaldi et à Fragonard. Les photos de l’été et de l’automne sont moins liées à la saison en soi puisque l’on a la couverture du disque pour l’été (Summer sur son croissant de lune, dans la grande tradition des Pierrots kitschs) et l’arrière de la pochette pour l’automne (Summer avec la robe blanche de Monroe dans Sept ans de réflexion).Ceux qui ont eu l’idée du calendrier n’ont pas tellement joué sur l’image sexuelle de Summer, sur son corps ou sur des poses provocantes ; de ce point de vue, on peut comparer les photos de Summer avec celles de Four new seasons une obscure adaptation disco de Vivaldi faite en France en 1978 par The Philarmonics : sur la pochette de l’album, quatre photos montrent un mannequin en maillot de bain –même en hiver !- ouvrant la bouche et dansant devant des tableaux de facture classique mais inconnus des musées.

Au début de 1977, Summer enregistre trois simples sans Moroder-Bellotte : une apparition dans Shut Out, un 45 tours en duo avec Paul Jabara, un ancien de Hair (sur Shut Out de Jabara), une autre dans Old Fashioned Girl, titre des Brooklyn Dreams (sur leur album Brooklyn Dreams), et Down, Deep Inside, qu'elle co-écrit avec John Barry pour le film The Deep, la première incursion de Casablanca dans le cinéma. Shout Out est suivi sur l'album de Paul Jabara du même titre de Heaven Is a Disco où elle chante aussi. Old Fashioned Girl est anecdotique. Down, Deep Inside enfin, s’est classé no 3 disco et no 5 en Angleterre malgré sa relative insignifiance. Donna Summer ne s’est pas vraiment intéressée à ce titre surtout que le compositeur John Barry n’y connaissait rien au disco et que Casablanca voulait un autre Love To Love You Baby, attitude dont Summer commençait à se lasser. Cette chanson existe en version LP, en une version ralentie assez peu heureuse (A Love Song) et en version rallongée. Le 45 tours allemand existe en vinyl bleu. Le film, une sorte de « sous-Dents de la mer », n'est pas resté dans les mémoires.


Le tournant d'I Feel Love


Elle co-écrit toutes les chansons de l'album suivant (sauf une reprise) qui est I Remember Yesterday, album où son style évolue. Ici chaque chanson représente une époque de la musique populaire américaine, des années 1920 au « futur ». De cet album disque d'or, elle tire trois singles, I Remember Yesterday, Love's Unkind et I Feel Love (la chanson symbolisant avec adéquation le son du futur). À l'origine face 2 du simple Can't We Just Sit Down (And talk it over), no 20 soul, I Feel Love mènera une carrière indépendante à partir d'un no 1 disco (trois semaines en juillet) et d'un no 1 en Angleterre. En novembre il est no 6 pop et no 9 r'n'b. Il se vend aux États-Unis à plus d'un million d'exemplaires. Comme d'habitude, un titre, ici le remarquable I Feel Love, occulte quelque peu le reste de l'album. I Feel Love existe aussi en une version rallongée de deux minutes supplémentaires, sans grand intérêt vu qu'elle en répète simplement la dernière partie (système inauguré avec Down, Deep Inside, chanson avec laquelle elle partage d'ailleurs le maxi). I Feel Love sera néanmoins un classique du disco et Patrick Cowley la remixe pour Disconet (le maxi sortira même officiellement en 1982) tandis que Jimmy Somerville et Marc Almond la reprennent en 1984, en attendant de nombreuses reprises et des remixes en 1995.

La méthode choisie par Moroder et Bellotte laisse perplexe et l’idée de concept, qui a apparemment présidé à l’élaboration du disque, est bien mince. Le premier titre est I Remember Yesterday, rappelant les années 1940 des « big bands » et Glenn Miller. Suit Love's Unkind, assez difficile à placer chronologiquement mais qui représenterait plutôt les années 1950. Back In Love Again rend hommage aux Supremes et à la Motown des années 1960. La face se termine par I Remember Yesterday (reprise), procédé de répétition irritant qui n’apporte rien. La face 2 contient Black Lady (les années 1920), Take Me (le disco des années 1970), Can't We Just Sit Down (And talk it over) (la ballade apparemment intemporelle) et I Feel Love (le futur). Comme on le voit, le fil chronologique n’est pas des plus convaincants surtout que l’uniformité de l’orchestration n’aide pas à bien faire les différences entre les styles. Les deux seules chansons à échapper au moule sont les deux dernières, qui ont d’ailleurs partagé le même 45 tours. Can't We Just Sit Down (And talk it over) est une carte de visite honorable pour prouver que Donna Summer sait chanter au-delà des soupirs et de la petite voix de ses trois premiers albums. De plus, cette chanson, qui est une reprise de David Soul (le blond de la série télévisée Starsky & Hutch l’avait sortie peu avant sur son album de 1977) est assez jolie. L’autre chanson qui marque est bien sûr I Feel Love. Mais n’est-il pas ironique de voir que cette chanson qui a eu en effet un rôle fondamental dans les styles à venir de la musique pour danser se trouve sur un album dévolu à des genres musicaux passés ? D’ailleurs on peut se demander si Donna Summer se souvient bien d’hier, de son propre passé, puisque ce disque s’inscrit sous une double rupture : elle montre qu’elle sait chanter (ce qui n’allait pas de soi auparavant) et elle inaugure le disco sans instruments autres que des synthétiseurs.

En Angleterre un 12" est édité avec Back In Love Again, Try Me, I Know We Can Make It et Wasted. Un 45 tours de cette chanson sort en Allemagne chez Atlantic avec l’inédit A Man Like You en face 2. Le 45 tours allemand connaît un nouveau pressage en 1978 avec I Remember Yesterday en face 2.

Can't We Just Sit Down (And talk it over) est aussi sorti en 45 tours promotionnel chez Casablanca aux États-Unis avec deux versions sensiblement différentes sur chaque face : une version de 3:42 et une autre de 3:56. Parallèlement Casablanca sort au Mexique un 45 tours avec quatre titres, système qui sera repris par la suite. On y trouve Love To Love You Baby, I Feel Love, Try Me, I Know We Can Make It et Take Me.




Consciente de son aspect très marqueté, elle tentera de le faire voler en éclats en 1979 avec le double album Bad Girls qui élimine enfin le « syndrome Love to Love You ». Cet album marque un intéressant renouveau musical tout en gardant la même réalisation artistique. Bad Girls est surtout le premier album de Summer réalisé avec soin ; ses prédécesseurs avaient en effet été réalisés plus hâtivement. Elle classe deux très bons simples no 1 coup sur coup, Hot Stuff et Bad Girls, qui se vendront chacun à plus de deux millions d'exemplaires aux États-Unis. Hot Stuff, sera no 1 pop pendant trois semaines et no 3 R'n'B tandis que Bad Girls, lancée avant que Hot Stuff n'atteigne le no 1 pop, sera no 1 pop pendant cinq semaines et no 1 R'n'B une semaine. Les deux chansons, mixées en continu pour les discothèques, seront ensemble no 1 disco pendant sept semaines le 26 mai. Hot Stuff est d'ailleurs le simple le plus vendu de Summer, suivi de près par Bad Girls. Neil Bogart, patron de Casablanca, lui avait cependant déconseillé de lancer Hot Stuff, trop rock, et avait proposé à Summer de le laisser à Cher, chanteuse du même label, qui sortait d'un no 2 disco (no 8 pop), Take Me Home (Donna Summer garda Hot Stuff mais Cher en enregistra un clone réalisé par Moroder pour le film Foxes : Bad Love). Puis suivra l'excellent Dim All the Lights, no 2 vendu à un million d'exemplaires. L'album Bad Girls est de tous le moins monolithique et comme le reconnaît Giorgio Moroder, son travail de réalisateur artistique le plus intéressant. On est toujours dans le « concept album » mais il faut avouer que l’idée directrice, les prostituées, n’est guère suivie de manière constante tout au long de l’album. Ce sera un album de platine. À côté des gros tubes disco superbement efficaces (avec une pointe de rock pour Hot Stuff), on trouve des slows joliment agencés (ceux de la troisième face dont There Will Always Be a You qui servira à de nombreuses faces 2 de simples), et des titres synthétiques au rythme hypnotique, héritiers d'I Feel Love sans en être des clones (ceux de la quatrième face dont Sunset People, simple suivant et sa face B Our Love). L'album contient aussi My Baby Understands où Donna Summer fait ses premières armes en production sur un de ses albums avec J. Köppers, sous la houlette de Moroder/Bellotte.

Une curiosité : le slow All Through the Night, co-écrit par Summer et Bruce Roberts, se retrouvera sur deux des trois albums du chanteur (Cool Fool en 1980 et Intimacy en 1995)

Il existe aussi un simple édité au Mexique avec la version longue de Dim All the Lights (A media luz) en face 1 et celle de Heaven Knows (El cielo sabe) en face 2. Leurs durées sont repectivement de 7:10 et 8:20. Au Brésil le 45 tours de Hot Stuff a Heaven Knows en face 2. Au Japon la face 2 est Bad Girls. Aux Pays-Bas McArthur Park est réédité en 45 tours avec Hot Stuff en face 2. Bad Girls est éditée avec On My Honor en face 2 mais en Angleterre les deux faces sont inversées –un autre simple anglais, promotionnel celui-ci est On My Honor avec en face 2 With Your Love». Au Canada la face 2 de Bad Girls est Hot Stuff. En Espagne Our Love est édité en 45 tours avec Sunset People en face 2. En 2003 l’album est réédité en double cd avec la maquette de Bad Girls et neuf versions longues de I Feel Love à On the Radio.

En 1980 Summer quitte Casablanca à qui elle fait un procès et signe chez Geffen records dont elle est la première artiste. Ce nouveau label distribué par la Warner est celui de David Geffen. Son premier album chez Geffen, The Wanderer, est l'adieu au disco –il louche vers le rock- mais c’est aussi la dernière réalisation de Moroder/Bellotte pour Summer. La chanson-titre, dansante et bien ficelée, sera classée no 3 aux États-Unis, avec plus d'un million de ventes, mais pas en Angleterre. Parallèlement Casablanca sort une autre compilation disco, couvrant la période 1977-1979, Walk Away (no 54 R&B et no 50 pop). La chanson-titre, extraite de Bad Girls, n'est classée que no 36 malgré son excellence et le renfort d'un remix promo pour les discothèques –cette chanson avait déjà profité du no 1 disco commun à tous les titres de l’album en 1979. Une version longue de 8:30 refera surface en 1992, un peu plus longue que celle du maxi commercialisé qui fait 7:15. Les deux ont en commun des paroles supplémentaires que l’on ne trouve pas sur la version d’origine de l’album. Le 45 tours quant à lui propose en face 2 Could It Be Magic de 1976. Au Mexique Walk Away est couplé avec Spring Affair, The Way We Were (du disque en public de 1978) et Rumour Has It.

Déjà en 1980 Donna Summer est assimilée à son âge d'or, même si elle a mutiplié les déclarations et les actes pour le rejeter. C'est la fin d'une époque et les autres simples de The wanderer seront assez mal classés en 1981 : Cold Love sera no 33 et Who Do You Think You're Fooling no 40. Il faut dire que The Wanderer est fait de mélodies louchant vers le rock et réinterprétant Hot Stuff, si l'on excepte le synthétique Grand Illusion. Elle change d'ailleurs fondamentalement (comme le montre le gospel I Believe In Jesus) et commence à mettre en avant ses récentes convictions religieuses de « born-again Christian », ce qui est mal accepté de son public traditionnel. The Wanderer se vend cependant bien (onzième simple le plus vendu de sa carrière) et Cold Love se maintient honorablement (à la dix-septième place, juste avant Walk Away, dix-huitième). L'album est disque d'or.

En 1980 elle enregistre deux titres avec Brooklyn Dreams : A Lover In The Night et I Won't Go (sur l'album du même nom du groupe). En 1981 elle participe aux chœurs de l'album Fugitive kind, de Bruce Sudano, son mari, auquel elle vient de donner une fille, le 5 janvier 1981, Brooklyn Sudano actuellement actrice, vue notamment dans la série Ma famille d'abord dans le rôle de Vanessa Scott.

Mais la fièvre disco retombe. Donna va planter son mentor allemand pour travailler avec d’autres producteurs tels que Quincy Jones. She Works Hard For The Money est son dernier grand hit.



C'est à cette époque qu'elle redécouvre la religion et devient une fervente chrétienne. Elle récuse alors ses années disco et fait le serment de ne plus jamais interpréter son tube Love to Love You Baby qu’elle juge désormais obscène.



Polémique

Lors d’une tournée en 1983, Donna Summer va déclencher une controverse avec des propos violemment homophobes, qui lui coûtera l’amour réputé inconditionnel de son public gay. Au tout début de l’épidémie de sida, elle aurait déclaré sur scène: «J’ai vu le démon de l’homosexualité s'immiscer en vous… le sida est votre péché. Maintenant ne vous méprenez pas; Dieu vous aime. Mais pas tels que vous êtes maintenant.»

Les fans homos auxquels elle doit tant tournent alors le dos à la diva du disco. La musique de Donna Summer est bannie des clubs gays. En 1985, elle tente un mea culpa maladroit dans une interview au magazine gay The Advocate:

Crayons brisés

«Il est très difficile pour moi de croire que cette terrible incompréhension existe toujours. Depuis le tout début de ma carrière j’ai reçu un formidable soutien et une profonde amitié de la part de la communauté gay. Ça me préoccupe beaucoup de pouvoir être cataloguée comme homophobe... Mon moyen d’expression est la musique, tout ce que je peux demander c’est de la compréhension car mes véritables sentiments ont été déformés. En tant que chrétienne, (…) ce n’est pas mon rôle de juger les autres. (…) Le sida est une tragédie pour l’humanité. Un traitement doit être trouvé et chacun d’entre nous doit y contribuer»

Ce n'est que par la suite qu'elle niera avoir tenu de tels propos. Mais entre elle et le public gay, plus rien ne sera jamais comme avant. En 2008, la chanteuse sortait un ultime album, Crayons, qui connu un relatif succès. Depuis plusieurs mois, elle travaillait sur un nouvel album auquel elle n’aura pas eu le temps de mettre la touche finale. Aujourd’hui encore, lorsqu’une diva comme Kylie Minogue, Beyoncé ou Madonna veut transformer l’un de ses shows en dancefloor, elle n’a qu’à piocher dans le répertoire de Donna Summer.

En 2000, elle participe à la BO de Naturally Native avec Dreamcatcher puis à un disque de gospel de Darwin Hobbs, Vertical, avec le titre When I Look Up. Ensuite, elle continue avec la chanson The Power of One, extraite du film Pokémon 2 : Le Pouvoir est en toi, et amplement remixée. Grâce aux remixes, en particulier ceux de Jonathan Peters, ce titre se classe no 2 dance. D'autres titres en 2000 : Elizabeth Recitative, When The Dream Never Dies (avec Crystal Lewis), Mary And Elizabeth Recitative, I Cannot Be Silent (extraits de la BO de The Child of the Promise réalisée par Michael Omartian), Rosie Christmas (co-écrit par Summer et réalisé par Ric Wake pour Another Rosie Christmas) et Take Heart (pour The Mercy Project). Cette même année elle participe au concert Divas 2000 en l'honneur de Diana Ross. Elle y reprend un standard de Miss Ross Reflections, ainsi que Bad Girls et pour la première fois en live Love Is The Healer, sortie l'année précédente sur l'album Live & More Encore !.

Toujours dans les chansons isolées qu'elle a chantées ici et là, elle sort en 2001 Someone to Watch Over Me de Gershwin sur l'album Keeping the Dream Alive.

En 2003 sort une autre compilation : The Journey avec deux inédits réalisés par Giorgio Moroder, le partenaire de la grande époque : That’s The Way et Dream's a Lot Theme (I Will Live For Love). Sur certaines éditions, un CD supplémentaire (non-crédité sur la pochette) propose un autre inédit, la chanson You’re So Beautiful.

En 2005 sort le maxi I Got Your Love qui se classe bien dans les charts de musique pour danser : n°4 des « Club play » et no 2 en ventes de maxis. Toujours en 2005 sort le single Power of Love remixé par Hani Num et plus tard par Offer Nissim. Encore en 2005 Almighty remixe l'éternel I Feel Love sous le label Almighty.

Son album de 2008, Crayons, au son pop et dansant est un gros succès ((no R&B et (no 17 pop) avec trois (no 1 « US Club play », I'm a Fire (février 2008), Stamp Your Feet (avril 2008), Fame (The game) (novembre 2008) et Sand On My Feet est lui (no 30 AC (juillet 2008). Il existe trois versions de l'album : celle avec douze titres distribuée aux États-Unis, celle avec un titre supplémentaire (le bon It's Only Love) pour l'Europe et enfin une version dite « Circuit City exclusive » pour les États-Unis qui rajoute un remix de I'm a Fire aux treize précédents. Il s'est vendu autour de 100 000 exemplaires de l’album.

En août 2010, elle lance le single To Paris With Love.

Elle meurt le 17 mai 2012 des suites d'un cancer du poumon qui aurait été déclenché, selon la chanteuse, par les poussières toxiques émanant du World Trade Center le 11 septembre 2001.



Donna Summer - Reine du Disco - RIP  Donnas12

Discographie

-1974 : Lady of the night (Lady of the night / Born to die / Friends / Full of emptiness / Domino / The hostage / Wounded / Little miss fit / Let's work together now / Sing along (sad song))
-1975 : Love to love you baby (Love to love you baby / Full of emptiness / Need-a-man blues / Whispering waves / Pandora's box / Full of emptiness (reprise))
-1976 : A love trilogy (Try me / I know / We can make it / Try me, I know we can make it / Prelude to love / Could it be magic / Wasted / Come with me)
-1976 : Four seasons of love (Spring affair / Summer fever / Autumn changes / Winter melody / Spring reprise)
-1977 : I remember yesterday' (I remember yesterday / Love's unkind / Back in love again / I remember yesterday (reprise) / Black lady / Take me / Can't we just sit down (and talk it over) / I feel love)
-1977 : Once upon a time... (Once upon a time / Faster and faster to nowhere / Fairy tale high / Say something nice / Now I need you / Working the midnight shift / Queen for a day / If you got it, flaunt it / A man like you / Sweet romance / (theme) Once upon a time / Dance into my life / Rumour has it / I love you / Happily ever after / (theme) Once upon a time)
-1978 : B.O. Thank God it's friday (With your love / Last dance / Je t'aime (moi non plus))
-1978 : Live and more (Once upon a time / Fairy tale high / Faster and faster to nowhere / Spring affair / Rumour has it / I love you / Only one man / I remember yesterday / Love's unkind / The man I love / I got it bad and that ain't good / Some of these days / The way we were / Mimi's song / Try me, I know we can make it / Love to love you baby / I feel love / Last dance / MacArthur park / One of a kind / Heaven knows / MacArthur park (reprise))
-1979 : Bad girls (Hot stuff / Bad girls / Love will always find you / Walk away / Dim all the lights / Journey to the centre of your heart / One night in a lifetime / Can't get to sleep at night / On my honor / There will always be a you / All through the night / My baby understands / Our love / Lucky / Sunset people)
-1979 : On the radio - Greatest Hits Volume I & II (On the radio / Love to love you baby / try me, I know we can make it / I feel love / Our love / I remember yesterday / I love you / Heaven knows / Last dance / MacArthur park / Hot stuff / Bad girls / Dim all the lights / Sunset people / No more tears (enough is enough) / On the radio (long version))
-1980 : The Wanderer (The wanderer / Looking up / Breakdown / Grand illusion / Running for cover / Cold love / Who do you think you're foolin' / Nightlife / Stop me / I believe in Jesus)
-1982 : Donna Summer (Love is in control (finger on the trigger) / Mystery of love / The woman in me / State of independence / Livin' in America / Protection / (if it) Hurts just a little / Love is just a breath away / Lush life)
-1983 : She work hard for the money (She works hard for the money / Stop, look and listen / He's a rebel / Woman / Unconditional love / Love has a mind of its own / Tokyo / People, people / I do believe (I fell in love))
-1984 : Cats without claws (Supernatural love / It's not the way / There goes my baby / Suzanna / Cats without claws / Oh Billy please / Eyes / Maybe it's over / I'm free / Forgive me)
-1987 : All systems go (All systems go / Bad reputation / Love shock / Jeremy / Only the fool survives / Dinner with Gershwin / Fascination / Voices cryin' out / Thinkin' bout my baby)
-1989 : Another place and time (I don't wanna get hurt / When love takes over you / This time I know it's for real / The only one / In another place and time / Sentimental / Whatever your heart desires / Breakaway / If it makes you feel good / Love's about to change my heart)
-1991 : Mistaken identity (Get ethnic / Body talk / Work that magic / When love cries / Heaven's just a whisper away / Cry of a waking heart / Friends unknown / Fred Astaire / Say a little prayer / Mistaken identity / What is it you want / Let there be peace)
-1994 : Christmas spirit (White christmas / The christmas song / O come all ye faithfull / Christmas is here / Christmas medley / I'll be home for christmas / Christmas spirit / Breath of heaven / O holy night / Lamb of God)
-1996 : I'm a rainbow (originellement prévu pour 1981) (I believe (in you) / True love survives / You to me / Sweet emotion / Leave me alone / Melanie / Back where you belong / People talk / To turn the stone / Brooklyn / I'm a rainbow / Walk on (keep on movin') / Don't cry for me Argentina / A runner with the pack / Highway runner / Romeo / End of the week / I need time)
-1999 : LIive & more encore ! (MacArthur park / This time I know it's for real / I feel love / On the radio / No more tears (enough is enough) / Dim all the lights / She works hard for the money / Bad girls / Hot stuff / My life / Last dance / Love is the healer / I will go with you (conte partiro))
-2008 : Crayons (Stamp your feet / Mr. music / Crayons / The queen is back / Fame (the game) / Sand on my feet / Drivin' down Brazil / I'm a fire / Slide over backwards / Science of love / Be myself again / Bring down the reign / It's only love)

Donna Summer - Reine du Disco - RIP  Fa07e010

Donna Summer, c'est juste 43,6 millions d'occurences sur Google. Autant dire que la disparition de la reine du disco, annoncée jeudi matin en Amérique par TMZ, reprise par Twitter, puis confirmée par les agences de presse, a enflammé la toile en un instant. Quelques minutes seulement après l'annonce de sa mort en Floride en ce jeudi de l'Ascension, des suites d'un cancer, l'information était déjà intégrée dans sa très longue biographie établie en ligne par Wikipedia. L'histoire de cette fille d'une fratrie de sept enfants, moquée au sein de sa famille très chrétienne pour sa voix et son look déjà spectaculaire, est un roman américain. Plus qu'une simple reine du disco, c'est la première diva d'une musique qui allie intimement tradition du chant noir américain et production européenne. Le tout, mixé comme une formule irrésistible, a produit un style 100% sexe et danse.

Sources :

http://www.tetu.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.donnasummer.com
http://www.lefigaro.fr

soléne

soléne
Premier maître
Premier maître



Quelle tristesse elle va nous manquer, et elle était beaucoup aimée.
Une vraie diva..!

Paix à son âme

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