Qu'est-ce qu'un stylo à bille ?
On l'utilise quasi journellement et il fait parti de ces choses qui pour nous sont tout à fait commune et indispensable; mais savez vous au moins d'où vient cet objet ?
Une invention déposée fin des années 40, même si certains situent l’origine du stylo bille au 17ème siècle déjà, dans les travaux de Galilée, il s’agissait alors d’un outil qui servait à marquer le cuir. Le stylo bille des temps modernes est pratique, peu coûteux, pas étonnant donc qu’il ait rapidement remplacé le stylo plume sans toutefois l’évincer totalement.
Un stylo à bille (parfois appelé stylo-bille, pointe-bille, bic ou stylo-bic) est un outil servant à écrire, plus spécifiquement un stylo, proche d'un crayon dans la forme et la dimension. Les stylos-bille possèdent une réserve interne d'encre visqueuse qui est étalée sur le papier lors de l'écriture par l'intermédiaire d'une petite bille (en général entre 0,7 et 1 mm de diamètre) qui est en rotation ; l'encre sèche presque immédiatement après le contact avec le papier. Peu chers, sûrs et ne nécessitant pas d'entretien, ils ont fortement remplacé le stylo-plume.
Historique
n journaliste hongrois du nom de László Bíró remarque un jour que l'encre à séchage rapide utilisée pour l'impression des journaux permet d'éviter les taches par frottement. Il essaie alors cette encre dans un stylo à plume dont un certain Slavoljub Penkala a inventé le principe en 1907 - en vain : la viscosité de l'encre l'empêche de s'écouler. C'est en observant des enfants jouant avec des billes que Bíró a l'idée de mettre une bille à l'intérieur du stylo : il remarque en effet que lorsque les enfants font passer la bille dans une flaque d'eau, elle entraîne derrière elle un mince filet d'eau... C'est ainsi qu'il a l'idée de concevoir ce qui va devenir le « stylo à bille ».
László József Bíró vers 1978
En 1943, les frères Bíró émigrent en Argentine ; le 10 juin ils déposent un autre brevet et créent une société. Les aviateurs britanniques découvrent que le stylo à bille fonctionne mieux à haute altitude que le stylo-plume.
Stylo de László Biró
Le terme « biro » est utilisé dans de nombreux pays pour désigner un stylo à bille, en particulier en Europe, Australie et Nouvelle-Zélande.
Travaillant avec son frère György, chimiste, il développe en 1938 une nouvelle pointe, constituée d'une bille tournant librement dans un alvéole, et qui, en tournant, entraîne l'encre d'une cartouche, et la dépose sur le papier : ainsi naît, en 1938, le « stylo à bille ».
En 1943, Bíró et son frère György doivent se réfugier en Argentine, du fait des lois anti-juives sévissant alors en Hongrie. László Bíró change de nom, devenant Lisandro José.
Les deux frères déposent un nouveau brevet, le 10 juin de la même année. Ils créent alors la société des stylos Biro, qui commercialise leur produit sous le nom de Birome resté en usage dans ce pays. La Royal Air Force britannique l'adopte pour ses pilotes, en vertu de ses performances en altitude.
Tandis qu'Eversharp, un fabricant de portemines des Etats-Unis, s'associe avec Eberhard-Faber en mai 1945 pour exploiter une licence de fabrication du Birome, un autre homme d'affaires fonde la Reynolds International Pen Company et lance avant les détenteurs légitimes des droits une copie pirate à prix inférieur sous le nom de Reynolds Rocket, tuant aussitôt la concurrence. The Rocket, lancé le 29 octobre 1945 au prix de 12,5 US$, se répand très largement aux États-Unis, et poursuit aussitôt sa route triomphale au Royaume-Uni puis en Europe continentale.
Négociant le brevet avec Biro, le baron Marcel Bich fait le pari de commercialiser une pointe-bille jetable à 50 centimes. En 1950, il lance le modèle Cristal, sous la marque Bic. Il ressemble à un crayon muni d'un capuchon dont la couleur annonce la couleur de l'encre, dont la consommation peut être suivie grâce à la transparence des matières plastiques du tube souple qui la contient et du tube rigide à section hexagonale qui en constitue la carrosserie. En 1961, le carbure de tungstène de la bille remplace l'acier inox employé jusque là, et lui garantit un fonctionnement sans crachotements tandis qu'il s'efforce de franchir les portes de l'école et y réussit en 1965 en France.
Bic entre dans le club très fermé des marques devenues noms communs. Il conquiert le monde et inaugure l'ère du jetable et la société de consommation. Il devient monnaie d'échange pour les touristes occidentaux qui visitent les pays du bloc soviétique. Il est l'auxiliaire modeste de l'alphabétisation des pays pauvres.
Aujourd'hui, le Bic Cristal a été vendu à plus de 100 milliards d'exemplaires à travers le monde. Il est aussi entré dans les collections de design contemporain de plusieurs musées. Ce succès est dû en partie à sa forme plus proche du crayon à papier (différentes faces).
Le Bic Cristal est un stylo à bille jetable fabriqué par Bic depuis décembre 1950. Selon le sociologue Umberto Eco le Bic cristal est « l’unique exemple du socialisme réalisé. Il annule tout droit à la propriété et toute distinction sociale ». Depuis son lancement il s'est vendu plus de 100 milliards de Bic Cristal. En France, près de 100 millions de stylos à bille Bic Cristal sont vendus par année, soit à titre indicatif, plus de 3 à la seconde. Et depuis sa sortie, il s'en serait vendu plus de 100 000 milliards d'exemplaires. Le Bic Cristal est notamment exposé de manière permanente au Musée d’Art Moderne de New York (MOMA) et au centre Georges-Pompidou à Paris.
Tous les éléments qui composent le stylo à bille sont fabriqués en usine qui comprend trois secteurs correspondants à trois technologies différentes : la métallurgie (pour la pointe), la chimie (pour l'encre), la plasturgie et l'assemblage de stylos. Les ébauches de billes ou " pellets " sont fabriqués à partir de carbure de tungstène. Formants deux demi-sphères et un cylindre, elles sont d'abord comprimées puis projetées sur un plateau tournant pour remplir une matrice. Un contrôle à la loupe puis au tamis permet de détecter les pellets cassés.
La bille est sertie dans la pointe fabriquée à partir de fil de laiton dans les ateliers de métallurgie. Le tout est ensuite assemblé sur un support en acétal copolymère en machine. Cette étape, qui exige une précision au micron près, est sans doute la plus secrète de l'usine : sa précision conditionne la qualité d'écriture.
Après un dégraissage, des pointes correspondant à des lots de fabrication sont mises sur des cartouches pour effectuer des contrôles par échantillonnage sur des rouleaux de papier de 50 mètres de long. Les tests d'écriture doivent être parfaitement réguliers, sans effet de nuances ou accrochages.
La cartouche du stylo est fabriquée à partir de matière plastique chaude compressée autour d'un boudin. Un long tube continu se forme alors et traverse un bassin de refroidissement qui permet de réduire son diamètre au 1/10e de millimètre près. Dans le cadre d'un tel volume de production, la tolérance de précision doit en effet être minime car la répétabilité du procédé est en jeu. A l'issue de la machine d'extrusion, le tube est sectionné en petite portions de cylindres qui seront assemblées avec la pointe.
Sources:
http://fr.wikipedia.org
http://freakosophy.over-blog.com
http://www.rtbf.be
http://www.linternaute.com
http://60ans.inpi.fr
http://www.journaldunet.com (© Cécile Debise/Journal du Net)