Ados et Adultes - Danger - Les drogues de synthèse, une déferlante via le net
L’alcool et le tabac sont les premiers pro- duits consommés par les jeunes. Pour- tant, aux yeux des parents, ils passent pour inoffensifs, acceptables et acceptés puisque autorisés par la loi, cultivés par la tradition... consommés avec plaisir et en toute connaissance de cause par une majorité d’adultes « responsables ». Démonstration par Chris Paulis, anthropologue à l’ULg et confirmation, avec chiffres à l’appui, par Luc Bils, Directeur du Comité de Concertation sur l’Alcool et les autres Drogues.
Il n’empêche. Si l’alcool et le tabac sont en tête du hit-parade, d’autres produits sont aujourd’hui proposés aux jeunes comme le hasch et ecstasy, des produits illicites et pourtant très faciles d’accès.
Aujourd'hui la vente de substances imitant les effets de la cocaïne ou des amphétamines explose sur internet. Des milliers de consommateurs et de trafiquants profitent d'un vide juridique.
Leurs noms sont une invitation à la fête : "Freedom", "Pink champagnes". Leurs emballages fluo font penser à ceux des bonbons ultrachimiques que les enfants adorent. Ce sont les "drogues légales", les "legal highs". Des pilules et des poudres à gober, à fumer, à s'injecter, à snifer, comme n'importe quelle drogue illicite. La différence ? Elles ne sont pas encore classées comme stupéfiants. Pas besoin de dealer, on se les procure d'un simple clic sur internet, avant de les recevoir directement à la maison par colis postal. Le nombre de sites commercialisant ces nirvanas en sachets a explosé, passant de 314 à 690 de 2011 à 2012. Et pas moins d'une nouvelle drogue de synthèse a fait son apparition chaque semaine l'an dernier, s'alarme l'Observatoire européen des Drogues et des Toxicomanies.
Les legal highs imitent les effets du cannabis, de l'ecstasy, de la cocaïne et des amphétamines. A peine une molécule est-elle interdite qu'une nouvelle, légèrement différente, est créée. Un véritable jeu du chat et de la souris où le fabricant, dans son laboratoire clandestin, en Asie, a toujours un coup d'avance. "Les drogués de synthèse ne nécessitent pas de grosses installations pour être mises au point. Quand on a la matière grise et les composants, c'est facile", explique Erwan Guilmin, directeur régional des douanes de Paris-Ouest. Depuis trois ans, les laboratoires des douanes voient affluer de plus en plus de substances non identifiées. Elles prolifèrent grâce à un vide juridique.
Ces nouvelles substances, on les retrouve en vente sur Internet sous les noms de "sel de bain" ou "engrais", des appellations qui ne désignent pas l’usage réel de ces substances mais permettent de rester plus discrets. A l’intérieur du sachet, on retrouve souvent de la Méphrédone, de la Méthoxétamine ou encore de la Méthylone, produits qualifiés de "drogue de synthèse" car conçus en laboratoire à partir d’ingrédients chimiques bien éloignés de tout produit végétal.
Vous voulez des exemples concret ?
AM-2201
AM-2201 (1 - (5-fluoropentyl) -3 - (1-naphtoyle) indole) est un produit chimique de recherche qui agit comme un puissant mais non sélectif agoniste complet pour le récepteur des cannabinoïdes . Il fait partie de la série AM de cannabinoïdes découverts par Alexandros Makriyannis à la Northeastern University .
Réputé usage récréatif de AM-2201 aux États-Unis a valu d'être expressément mentionnés dans un projet de modification de la 2011 Controlled Substances Act , visant à ajouter un certain nombre de drogues synthétiques dans l'annexe I . Il y a eu des rapports anecdotiques de individus connaissent des crises de panique et des vomissements, à des doses aussi faibles que 2 milligrammes. Comme la dose est beaucoup plus petit que la plupart des autres cannabinoïdes synthétiques, les utilisateurs peuvent accidentellement dose trop. convulsions ont été rapportés à des doses dépassant 10 milligrammes. Il faut être prudent si vous utilisez cette substance car il est actif à des doses aussi faibles que 500 ug (microgrammes), a une très forte courbe dose-réponse et la tolérance s'accumule très rapidement les effets. En Novembre 2011, il n'y a eu aucun cas de décès liés à la drogue. La toxicité de l'AM-2201 est encore un sujet de débat et il peut y avoir des effets secondaires à long terme.
AM-2201 est un agoniste complet pour les récepteurs aux cannabinoïdes. Affinités sont les suivants: avec un K i de 1,0 nm à CB 1 et 2.6nM à CB 2 . Le 4-méthyl fonctionnelle analogique MAM-2201 a des affinités similaires.
Dans le sillage de la méphédrone, stimulant de synthèse de la famille des cathinones aux effets proches de ceux de l’ecstasy et des amphétamines, une nouvelle génération de drogues est maintenant disponible à la vente sur une multitude de sites Internet. « NRG-1 », « NRG-2 », « Buphédrone », « Diméthocaine », « MDAI », telles sont les appellations de ces nouvelles substances...
Selon la presse britannique, la dernière née de ces drogues fait littéralement pâlir d’effroi les spécialistes de la toxicologie. C’est la Naphyrone, alias le NRG (prononcer Energy), dont il existe déjà deux variantes (le NRG-1 et le NRG-2). Cette drogue est accessible sur internet, vendue par les mêmes sites qui proposaient jadis la méphédrone, pour la somme dramatiquement dérisoire de 20 euros, soit le tiers du prix du gramme de cocaïne. Le NRG serait selon les premiers rapports la drogue la plus puissante sur le marché actuellement. Plus forte que la méthamphétamine et plus addictive que l’héroïne, les effets secondaires de cette drogue, que les jeunes peuvent se procurer en quelques clics et se faire livrer par la poste, s’avèrent absolument terribles : impossibilité de dormir pendant plusieurs jours, phases dépressives aigües, palpitations, spasmes et « brainzaps » (sensation de décharge électrique dans le cerveau). Le NRG a été surnommé « the devil’s powder » (la poudre du diable) par le tabloïd anglais The Sun
Dès qu’une nouvelle drogue est classée comme stupéfiant une autre la remplace aussitôt. Il y a une multitude de drogues dites « légales » mais la plus dangereuse de toutes est le NRG (« Energy ») : elle a les mêmes effets que la cocaïne (en 13 fois plus puissant) et coute 3 fois moins cher, plus forte que les métamphétamines et plus addictive que l’héroïne, facile d’accès elle a des effets secondaires terribles : insomnie pendant plusieurs jours, forte dépression, spasmes, palpitations. Elle est surnommée « Poudre du diable » par les anglais.
Les anglais ont été les premières victimes de ces drogues (les adolescents en particulier).
Des fabricants et revendeurs témoignent : « Nrg vas transformer plusieurs vie en enfer et tuer beaucoup plus que la méphédrone ».
Pour déjouer la vigilance des autorités, certains sites se donnent une allure pseudo-scientifique. Les cachets et poudres sont présentés comme des "research chemicals", des produits pour la recherche. Ultime subterfuge, il est même précisé que les research chemicals ne se sont pas destinés à la consommation humaine.
Dans la lignée du NRG, la DMC (la diméthocaine) est également disponible sur ces sites, qui la surnomment la «cocaïne légale ». Il existe en outre une diversité pléthorique de nouveaux stimulants: Ivory Wave, Benzofury , Synthacaine, MDAI, Méthédrone, Méthylone, Bromo-Dragonfly… Le plus préoccupant, c’est qu’une fois que ces substances seront à leur tour classées comme stupéfiants, d’autres prendront immédiatement leurs places, et leurs vendeurs – que l’on peut qualifier de dealers- auront alors quelques mois de tranquillité devant eux pour vendre ces nouvelles drogues à la dangerosité très souvent sous-estimée. L’OFDT, Observatoire Français des drogues et toxicomanies, a déjà publié une note sur la Méphédrone , soulignant les effets néfastes de cette drogue et de ses cousines alors connues. En attendant, il faut espérer que les jeunes européens n’accorderons pas confiance à ces nouvelles substances, qui sous couvert de leur non-illégalité temporaire, tentent de masquer leur toxicité.
3β-(p-Fluorobenzoyloxy)tropane
Un certain nombre de dérivés synthétiques de la cocaïne ont été étudiés en tant qu'agents pharmaceutiques potentiels (par exemple la 4-fluorococaïne et la 2-hydroxycocaïne). Cependant, seuls deux d'entre eux ont été signalés comme substances pouvant faire l’objet d’une utilisation abusive, en l'occurrence le 3-(p-fluorobenzoyloxy)tropane, ou le pFBT et la diméthocaïne. Ces deux dérivés sont disponibles en tant que «research chemicals» auprès de sites web de vente au détail ou ont été identifiés dans des «legal highs».
La structure du pFBT est très proche de celle de la cocaïne, cependant, la diméthocaïne ne contient pas de cycle tropane et sa structure ressemble plus étroitement à celle de la procaïne (figure 4), un anesthésique local ne présentant pas de propriétés psychoactives. Il existe donc un doute sur le fait que la diméthocaïne ait des effets psychoactifs chez l’homme. Aucune de ces substances ne fait l’objet d'un contrôle international, et mis à part le Danemark (pFBT) et la Roumanie (diméthocaïne) il n'y a aucun contrôle national dans l’UE.
Le pFBT et la diméthocaïne se présentent sous la forme d'une poudre blanche. Il est difficile de dire s'ils sont à l'état de bases libres ou de sels.
La pharmacocinétique et la pharamacodynamique détaillées de ces substances chez l'homme sont peu connues. Outre une activité sur le système nerveux central, ces deux substances agissent comme anesthésiques locaux. Des témoignages d'utilisateurs sur Internet décrivent le pFBT comme étant un stimulant. Comme pour la cocaïne, le pFBT a été signalé comme pouvant induire de manière anecdotique de l’hypertension, de la tachycardie, de l’anxiété et une psychose temporaire.
Chez les animaux, la diméthocaïne produit des effets stimulants et inhibe la capture de la dopamine presqu'aussi efficacement que la cocaïne. Cependant, il existe un doute sur le fait qu'elle soit psychoactive chez l’homme. Des témoignages d'utilisateurs sur Internet rapportent qu'elle produit un effet légèrement stimulant.
Le pFBT et la diméthocaïne sont tous deux des substances synthétiques disponibles en tant que «research chemicals» auprès de fournisseurs sur Internet ou dans certains produits «legal highs» auprès de boutiques de type «head shops».
Une «photo instantanée» de la situation en ligne réalisée en janvier et fevrier 2011 par l'OEDT a montré que la diméthocaïne était souvent proposée sur les mêmes sites web à des prix 15 à 20 EUR le gramme. Elle est habituellement vendue en tant que «recherche chimique» («research chemical»), «drogue légale» («legal high») ou «alimentation végétal» («plant food»).
Les services sanitaires ont donc le plus grand mal à identifier les produits qui circulent, d’autant "qu’une nouvelle drogue est détectée chaque semaine sur le marché européen. En 2011, cela représente 49 nouvelles substances psycho actives officiellement signalées", précisait fin avril dans son rapport annuel l’OEDT, l’équivalent français de l’OFDT. Du côté de l'agence française du médicament (ANSM), "on examine chaque année environ une dizaine de molécules qui apparaissent sur le marché français", détaille Nathalie Richard, chef du département Stupéfiants et Psychotropes, chargé d’inscrire les substances sur la liste officielle des drogues.
Reste enfin l'incroyable vide juridique qui complique encore un peu plus la lutte contre ces nouvelles drogues… qui n'en sont paradoxalement pas encore. « Le temps de saisir le produit, de l'analyser, puis de le déclarer comme stupéfiant, il faut au moins six mois. Soit largement assez pour que le trafiquant en invente un autre en changeant une seule petite molécule dans sa formule. Pour l'heure, l'unique parade des douaniers est de classer ces substances comme des médicaments non autorisés. Mais on court après quelque chose qu'on n'attrapera sans doute jamais. »
De l'info assez complète :
http://www.emcdda.europa.eu/publications/drug-profiles/glossary/fr
Sources :
http://tempsreel.nouvelobs.com
http://www.europe1.fr
http://moreas.blog.lemonde.fr
http://www.psychotherapies.org
http://www.sudouest.fr
http://www.emcdda.europa.eu
http://www.revueobservatoire.be
L’alcool et le tabac sont les premiers pro- duits consommés par les jeunes. Pour- tant, aux yeux des parents, ils passent pour inoffensifs, acceptables et acceptés puisque autorisés par la loi, cultivés par la tradition... consommés avec plaisir et en toute connaissance de cause par une majorité d’adultes « responsables ». Démonstration par Chris Paulis, anthropologue à l’ULg et confirmation, avec chiffres à l’appui, par Luc Bils, Directeur du Comité de Concertation sur l’Alcool et les autres Drogues.
Il n’empêche. Si l’alcool et le tabac sont en tête du hit-parade, d’autres produits sont aujourd’hui proposés aux jeunes comme le hasch et ecstasy, des produits illicites et pourtant très faciles d’accès.
Aujourd'hui la vente de substances imitant les effets de la cocaïne ou des amphétamines explose sur internet. Des milliers de consommateurs et de trafiquants profitent d'un vide juridique.
Leurs noms sont une invitation à la fête : "Freedom", "Pink champagnes". Leurs emballages fluo font penser à ceux des bonbons ultrachimiques que les enfants adorent. Ce sont les "drogues légales", les "legal highs". Des pilules et des poudres à gober, à fumer, à s'injecter, à snifer, comme n'importe quelle drogue illicite. La différence ? Elles ne sont pas encore classées comme stupéfiants. Pas besoin de dealer, on se les procure d'un simple clic sur internet, avant de les recevoir directement à la maison par colis postal. Le nombre de sites commercialisant ces nirvanas en sachets a explosé, passant de 314 à 690 de 2011 à 2012. Et pas moins d'une nouvelle drogue de synthèse a fait son apparition chaque semaine l'an dernier, s'alarme l'Observatoire européen des Drogues et des Toxicomanies.
Les legal highs imitent les effets du cannabis, de l'ecstasy, de la cocaïne et des amphétamines. A peine une molécule est-elle interdite qu'une nouvelle, légèrement différente, est créée. Un véritable jeu du chat et de la souris où le fabricant, dans son laboratoire clandestin, en Asie, a toujours un coup d'avance. "Les drogués de synthèse ne nécessitent pas de grosses installations pour être mises au point. Quand on a la matière grise et les composants, c'est facile", explique Erwan Guilmin, directeur régional des douanes de Paris-Ouest. Depuis trois ans, les laboratoires des douanes voient affluer de plus en plus de substances non identifiées. Elles prolifèrent grâce à un vide juridique.
Ces nouvelles substances, on les retrouve en vente sur Internet sous les noms de "sel de bain" ou "engrais", des appellations qui ne désignent pas l’usage réel de ces substances mais permettent de rester plus discrets. A l’intérieur du sachet, on retrouve souvent de la Méphrédone, de la Méthoxétamine ou encore de la Méthylone, produits qualifiés de "drogue de synthèse" car conçus en laboratoire à partir d’ingrédients chimiques bien éloignés de tout produit végétal.
Vous voulez des exemples concret ?
AM-2201
AM-2201 (1 - (5-fluoropentyl) -3 - (1-naphtoyle) indole) est un produit chimique de recherche qui agit comme un puissant mais non sélectif agoniste complet pour le récepteur des cannabinoïdes . Il fait partie de la série AM de cannabinoïdes découverts par Alexandros Makriyannis à la Northeastern University .
Réputé usage récréatif de AM-2201 aux États-Unis a valu d'être expressément mentionnés dans un projet de modification de la 2011 Controlled Substances Act , visant à ajouter un certain nombre de drogues synthétiques dans l'annexe I . Il y a eu des rapports anecdotiques de individus connaissent des crises de panique et des vomissements, à des doses aussi faibles que 2 milligrammes. Comme la dose est beaucoup plus petit que la plupart des autres cannabinoïdes synthétiques, les utilisateurs peuvent accidentellement dose trop. convulsions ont été rapportés à des doses dépassant 10 milligrammes. Il faut être prudent si vous utilisez cette substance car il est actif à des doses aussi faibles que 500 ug (microgrammes), a une très forte courbe dose-réponse et la tolérance s'accumule très rapidement les effets. En Novembre 2011, il n'y a eu aucun cas de décès liés à la drogue. La toxicité de l'AM-2201 est encore un sujet de débat et il peut y avoir des effets secondaires à long terme.
AM-2201 est un agoniste complet pour les récepteurs aux cannabinoïdes. Affinités sont les suivants: avec un K i de 1,0 nm à CB 1 et 2.6nM à CB 2 . Le 4-méthyl fonctionnelle analogique MAM-2201 a des affinités similaires.
Dans le sillage de la méphédrone, stimulant de synthèse de la famille des cathinones aux effets proches de ceux de l’ecstasy et des amphétamines, une nouvelle génération de drogues est maintenant disponible à la vente sur une multitude de sites Internet. « NRG-1 », « NRG-2 », « Buphédrone », « Diméthocaine », « MDAI », telles sont les appellations de ces nouvelles substances...
Selon la presse britannique, la dernière née de ces drogues fait littéralement pâlir d’effroi les spécialistes de la toxicologie. C’est la Naphyrone, alias le NRG (prononcer Energy), dont il existe déjà deux variantes (le NRG-1 et le NRG-2). Cette drogue est accessible sur internet, vendue par les mêmes sites qui proposaient jadis la méphédrone, pour la somme dramatiquement dérisoire de 20 euros, soit le tiers du prix du gramme de cocaïne. Le NRG serait selon les premiers rapports la drogue la plus puissante sur le marché actuellement. Plus forte que la méthamphétamine et plus addictive que l’héroïne, les effets secondaires de cette drogue, que les jeunes peuvent se procurer en quelques clics et se faire livrer par la poste, s’avèrent absolument terribles : impossibilité de dormir pendant plusieurs jours, phases dépressives aigües, palpitations, spasmes et « brainzaps » (sensation de décharge électrique dans le cerveau). Le NRG a été surnommé « the devil’s powder » (la poudre du diable) par le tabloïd anglais The Sun
Dès qu’une nouvelle drogue est classée comme stupéfiant une autre la remplace aussitôt. Il y a une multitude de drogues dites « légales » mais la plus dangereuse de toutes est le NRG (« Energy ») : elle a les mêmes effets que la cocaïne (en 13 fois plus puissant) et coute 3 fois moins cher, plus forte que les métamphétamines et plus addictive que l’héroïne, facile d’accès elle a des effets secondaires terribles : insomnie pendant plusieurs jours, forte dépression, spasmes, palpitations. Elle est surnommée « Poudre du diable » par les anglais.
Les anglais ont été les premières victimes de ces drogues (les adolescents en particulier).
Des fabricants et revendeurs témoignent : « Nrg vas transformer plusieurs vie en enfer et tuer beaucoup plus que la méphédrone ».
Pour déjouer la vigilance des autorités, certains sites se donnent une allure pseudo-scientifique. Les cachets et poudres sont présentés comme des "research chemicals", des produits pour la recherche. Ultime subterfuge, il est même précisé que les research chemicals ne se sont pas destinés à la consommation humaine.
Dans la lignée du NRG, la DMC (la diméthocaine) est également disponible sur ces sites, qui la surnomment la «cocaïne légale ». Il existe en outre une diversité pléthorique de nouveaux stimulants: Ivory Wave, Benzofury , Synthacaine, MDAI, Méthédrone, Méthylone, Bromo-Dragonfly… Le plus préoccupant, c’est qu’une fois que ces substances seront à leur tour classées comme stupéfiants, d’autres prendront immédiatement leurs places, et leurs vendeurs – que l’on peut qualifier de dealers- auront alors quelques mois de tranquillité devant eux pour vendre ces nouvelles drogues à la dangerosité très souvent sous-estimée. L’OFDT, Observatoire Français des drogues et toxicomanies, a déjà publié une note sur la Méphédrone , soulignant les effets néfastes de cette drogue et de ses cousines alors connues. En attendant, il faut espérer que les jeunes européens n’accorderons pas confiance à ces nouvelles substances, qui sous couvert de leur non-illégalité temporaire, tentent de masquer leur toxicité.
3β-(p-Fluorobenzoyloxy)tropane
Un certain nombre de dérivés synthétiques de la cocaïne ont été étudiés en tant qu'agents pharmaceutiques potentiels (par exemple la 4-fluorococaïne et la 2-hydroxycocaïne). Cependant, seuls deux d'entre eux ont été signalés comme substances pouvant faire l’objet d’une utilisation abusive, en l'occurrence le 3-(p-fluorobenzoyloxy)tropane, ou le pFBT et la diméthocaïne. Ces deux dérivés sont disponibles en tant que «research chemicals» auprès de sites web de vente au détail ou ont été identifiés dans des «legal highs».
La structure du pFBT est très proche de celle de la cocaïne, cependant, la diméthocaïne ne contient pas de cycle tropane et sa structure ressemble plus étroitement à celle de la procaïne (figure 4), un anesthésique local ne présentant pas de propriétés psychoactives. Il existe donc un doute sur le fait que la diméthocaïne ait des effets psychoactifs chez l’homme. Aucune de ces substances ne fait l’objet d'un contrôle international, et mis à part le Danemark (pFBT) et la Roumanie (diméthocaïne) il n'y a aucun contrôle national dans l’UE.
Le pFBT et la diméthocaïne se présentent sous la forme d'une poudre blanche. Il est difficile de dire s'ils sont à l'état de bases libres ou de sels.
La pharmacocinétique et la pharamacodynamique détaillées de ces substances chez l'homme sont peu connues. Outre une activité sur le système nerveux central, ces deux substances agissent comme anesthésiques locaux. Des témoignages d'utilisateurs sur Internet décrivent le pFBT comme étant un stimulant. Comme pour la cocaïne, le pFBT a été signalé comme pouvant induire de manière anecdotique de l’hypertension, de la tachycardie, de l’anxiété et une psychose temporaire.
Chez les animaux, la diméthocaïne produit des effets stimulants et inhibe la capture de la dopamine presqu'aussi efficacement que la cocaïne. Cependant, il existe un doute sur le fait qu'elle soit psychoactive chez l’homme. Des témoignages d'utilisateurs sur Internet rapportent qu'elle produit un effet légèrement stimulant.
Le pFBT et la diméthocaïne sont tous deux des substances synthétiques disponibles en tant que «research chemicals» auprès de fournisseurs sur Internet ou dans certains produits «legal highs» auprès de boutiques de type «head shops».
Une «photo instantanée» de la situation en ligne réalisée en janvier et fevrier 2011 par l'OEDT a montré que la diméthocaïne était souvent proposée sur les mêmes sites web à des prix 15 à 20 EUR le gramme. Elle est habituellement vendue en tant que «recherche chimique» («research chemical»), «drogue légale» («legal high») ou «alimentation végétal» («plant food»).
Les services sanitaires ont donc le plus grand mal à identifier les produits qui circulent, d’autant "qu’une nouvelle drogue est détectée chaque semaine sur le marché européen. En 2011, cela représente 49 nouvelles substances psycho actives officiellement signalées", précisait fin avril dans son rapport annuel l’OEDT, l’équivalent français de l’OFDT. Du côté de l'agence française du médicament (ANSM), "on examine chaque année environ une dizaine de molécules qui apparaissent sur le marché français", détaille Nathalie Richard, chef du département Stupéfiants et Psychotropes, chargé d’inscrire les substances sur la liste officielle des drogues.
Reste enfin l'incroyable vide juridique qui complique encore un peu plus la lutte contre ces nouvelles drogues… qui n'en sont paradoxalement pas encore. « Le temps de saisir le produit, de l'analyser, puis de le déclarer comme stupéfiant, il faut au moins six mois. Soit largement assez pour que le trafiquant en invente un autre en changeant une seule petite molécule dans sa formule. Pour l'heure, l'unique parade des douaniers est de classer ces substances comme des médicaments non autorisés. Mais on court après quelque chose qu'on n'attrapera sans doute jamais. »
De l'info assez complète :
http://www.emcdda.europa.eu/publications/drug-profiles/glossary/fr
Sources :
http://tempsreel.nouvelobs.com
http://www.europe1.fr
http://moreas.blog.lemonde.fr
http://www.psychotherapies.org
http://www.sudouest.fr
http://www.emcdda.europa.eu
http://www.revueobservatoire.be
Dernière édition par Speedou le Jeu 11 Oct - 13:54, édité 1 fois