Dernièrement, j'ai reçu un mail vantant la toxicité et les méthodes hors normes d'un poisson nommé Panga (sans mauvais jeu de mots).
Voici une copie de ce mail :
Le panga est un nouveau poisson asiatique que nous trouvons chez CARREFOUR et
PICARD, surtout sous forme de filets, à un prix relativement bas.
> > > > > > > > Au Vietnam, le panga est un poisson de culture industrielle intensive, plus
exactement, il vient du delta du Mékong, et il est en train d'envahir le marché à cause
de son prix.
> > > > > > > > Voici ce qu' il y a à savoir sur le panga :
le Mékong est l'un des fleuves les plus contaminés de la planète. Les pangas sont infectés, à hauts niveaux, de venins et bactéries (arsenic, résidus industriels toxiques et dangereux, sous-produits du secteur industriel en pleine croissance), métaux contaminés, phénols poly chlorés (PCB) ou DDT et leurs (DDTs), chlorate; des composants relationnés (CHLs), hexachlorociloxane, isomères (HCHs) et hexa chlorobenzène (HCB).
Ils sont alimentés avec des poissons morts, des restes d'os et avec une farine d'Amérique du Sud, le manioc et des résidus de soja et graines.
> > > > > > > > Il est évident que ce type d'alimentation peu salubre n'a rien à voir avec l' alimentation d'un environnement naturel. Cela ressemble beaucoup à l' alimentation des vaches folles (vaches qui furent alimentées avec des vaches). Vous en rappelez-vous ? L' alimentation des pangas est complètement en dehors de toute réglementation judiciaire. Le panga grandit 4 fois plus vite que dans la nature, à l'état normal. De plus, les pangas sont injectés avec (PEE).
Quelques scientifiques ont découvert que si l' on injectait les femelles panga avec des hormones féminines dérivées d' urine déshydratée de femmes enceintes, la femelle panga produirait ses œufs plus rapidement et en grande quantité, ce qui n'arriverait pas dans un environnement naturel (une femelle panga arrive ainsi à produire 500.000 œufs en une seule fois).
De fait, ce sont des poissons qui ont des hormones injectables (produites par une entreprise pharmaceutique chinoise pour accélérer le processus de croissance et de reproduction. En achetant du panga, nous collaborons avec des entreprises gigantesques sans aucun scrupule et spéculatrices, qui ne se préoccupent pas de la santé et du bien être des êtres humains.
NOTE : Étant donné la prodigieuse quantité de pangas disponible, ils termineront également dans d' autres aliments : surimi (ces petits bâtonnets faits avec de la chair de poisson), poisson en boîte et probablement dans quelques aliments pour animaux (chiens et chats).
François HARMEGNIES
> > > > > > > > IFREMER
> > > > > > > > Centre de Brest
> > > > > > > > Département REM (Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer)
> > > > > > > > Unité de Recherche - Géosciences Marines
> > > > > > > > BP 70
> > > > > > > > 29280 PLOUZANE
> > > > > > > > Tel : 02 98 22 42 40
> > > > > > > > Fax : 02 98 22 45 70
Etant un grand sceptique quant aux mails reçus m'invitant à m'alarmer et à le faire suivre à mes contacts, je me suis mis à la recherche d'informations tentant de prouver la véracité des affirmations contenues dans ce mail.
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un Panga ?
Le panga est un poisson, faisant partie de l'ordre des siluriformes. C'est un poisson d'élevage, qui provient quasi-exclusivement du delta du Mékong en Asie du Sud-Est. Vivant en eau douce, mais également dans une eau faiblement salée, il ne peut pas survivre dans une eau dont le pH est inférieur à 4. La température idéale pour qu'il se développe est comprise entre 25 et 35 °C.
Voilà la bête
Depuis le milieu des années 2000, le filet de Pangasius hypophthalmus rencontre un vif succès sur les étals des poissonniers et dans les hypermarchés, notamment du fait de son prix compétitif, mais aussi grâce à ses filets blancs sans arêtes et au goût peu prononcé de sa chair, ce qui en fait un poisson bien adapté aux goûts de la clientèle occidentale. Avec la perche du Nil, ce poisson est parmi ceux dont le prix d'achat est le plus abordable pour le consommateur.
Les Vietnamiens ont littéralement «lancé» cette nouvelle variété de poisson sur le marché mondial dans les années 1996-1997. Supportant une densité d'élevage record, et grandissant très vite, toute une industrie est née dans les dix dernières années grâce à ce poisson. Selon Nicolas Privet, spécialiste de l'élevage du pangasius, son bilan écologique est bon, principalement car l'élevage du panga nécessite une faible consommation de farines de poissons pour la production de son aliment.
S'il n’est pas élevé pour être commercialisé, le panga peut vivre jusqu'à vingt ans. Dans la nature, le poisson se reproduit une à deux fois par an et produit 2000 œufs par ponte, alors qu’avec une ovulation artificielle, il peut atteindre des centaines de millions d’œufs. Le lieu d’élevage est composé de plusieurs bassins d’une taille de 500 m², et de 2,5 à 3 m de profondeur. Pour l’approvisionnement de l’étang un barrage est installé pour gérer le débit d’eau. Le panga est nourri avec des déchets de poisson, des petites crevettes, de la farine de soja, de blé, ou de haricots. Leur principale nourriture est une farine importée du Pérou, elle est élaborée à partir de cadavres de poissons mélangés à du manioc, du soja et à diverses céréales. Le panga est élevé a 90% en étang, pendant une durée de 5 à 8 mois, dans une eau à une température de 28-32 °C.
À la fin de cette étape le panga atteint un poids compris entre 900 grammes et 1,5 kg. Le poisson est ensuite transporté chez un industriel non loin de la zone de pêche pour y être découpé et congelé (transformation). Cette congélation est nécessaire, au vu de la durée du transport vers les pays occidentaux, et permet que le produit ne subisse pas d'altération. Il est ensuite emballé puis stocké, et enfin acheminé par bateau ou par avion jusqu’aux lieux de commercialisation.
Certains documents officiels sont nécessaires pour le transport du panga :
- la liste de colisage,
- le certificat de santé (publié par le ministère de la pêche au Vietnam NAFIQUAVED),
- le certificat d’origine (publié par la Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam VCCI).
Arrivé à destination, le produit est décongelé pour ensuite être vendu aux grossistes, aux centrales d’achats, etc.
Du premier jour de pêche du poisson jusqu'à son arrivée chez le client, il y a un délai de 15 jours, qui correspond à :
- Le premier jour, le poisson est pêché.
- Le deuxième jour le poisson est transformé dans l’usine.
- Il faut ensuite 3 jours pour produire les spécifications relatives au produit, puis 7 jours pour le certificat de santé et encore 3 jours pour l’exportation des documents.
En pisciculture, les pangasius sont notamment sensibles à la bactérie Edwardsiella tarda.
Edwardsiella tarda, autrefois nommée Edwardsiella anguillimortifera, est une dénomination regroupant de nombreuses souches de bactéries génétiquement proches d'une souche dite ATCC 15947 dont certaines peuvent être parfois très pathogènes. Présentes dans le tractus digestif, elles survivent facilement dans l’eau douce, et ont été détectées dans le monde entier.
L'infection peut se manifester par une bactériémie souvent associée à un choc septique et à une mortalité élevée, ou par une fièvre paratyphoïde, une gastroentérite, une infection localisée ou asymptomatique. Au moins un cas d’hémoglobinopathie à cellules falciformes a été rapporté.
Liste des espèces
Pangasius bocourti Sauvage, 1880 — poisson-chat du Mékong
Pangasius conchophilus Roberts & Vidthayanon, 1991.
Pangasius djambal Bleeker, 1846.
Pangasius elongatus Pouyaud, Gustiano & Teugels, 2002.
Pangasius gigas (Chevey, 1931) — poisson-chat du Mékong, silure requin.
Pangasius humeralis Roberts, 1989.
Pangasius hypophthalmus (Sauvage, 1878), syn. Pangasius sutchi
Pangasius kinabatanganensis Roberts & Vidthayanon, 1991.
Pangasius krempfi Fang & Chaux in Chaux & Fang, 1949.
Pangasius kunyit Pouyaud, Teugels & Legendre, 1999.
Pangasius larnaudii Bocourt, 1866.
Pangasius myanmar Roberts & Vidthayanon, 1991.
Pangasius nasutus (Bleeker, 1863).
Pangasius nieuwenhuisii (Popta, 1904).
Pangasius pangasius (Hamilton, 1822).
Pangasius pleurotaenia Sauvage, 1878.
Pangasius polyuranodon Bleeker, 1852.
Pangasius rheophilus Pouyaud & Teugels, 2000.
Pangasius sabahensis Gustiano, Teugels & Pouyaud, 2003.
Pangasius sanitwongsei Smith, 1931.
Pangasius siamensis Steindachner, 1878.
Pangasius tubbi Inger & Chin, 1959.
Voilà qui est fini pour la présentation de ce poisson.
Attaquons maintenant au mail !
La signature :
François HARMEGNIES
IFREMER
Centre de Brest
Département REM (Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer)
Unité de Recherche - Géosciences Marines
BP 729280 PLOUZANE
fremer Brest (France)
Voilà ce que je trouve sur cette personne.
Ingénieur Électronique – Conception et mise en œuvre de matériel pour les chercheurs.
Département Géosciences Marines
diplôme d'ingénieur en Électronique acquis en 1974, François a rejoint le Cnexo (devenu depuis Ifremer) en 1983. Il a participé au sein du Département de Recherche en Géosciences à plusieurs conceptions et développements de stations d'observation, de capteurs et diverses instrumentations nécessaires aux chercheurs.
Son travail à bord
Leg 2.
Mise en œuvre des systèmes de mesure de Flux de Chaleur sur carottier Kullenberg, sur T-Sticks et la Lance Thermique ROV.
Le Delta du Mekong
Les piscicultures sont localisées essentiellement dans le delta du Mékong qui représente l’un des réseaux aquatiques d’eau douce les plus importants dans le monde. L’eau du fleuve est le support des élevages qui ont fleuri dans les multiples branches deltaïques.
Inconnu des européens il y a 15 ans, le panga du delta du Mékong a su tirer profit du développement aquacole et s’imposer sur le marché d’excellence du poisson blanc. Dans l’Union Européenne, sur le plus grand marché mondial aux poissons, le panga vietnamien est même devenu le numéro 3 sur le créneau des filets de poisson blanc, derrière le cabillaud et le colin d’Alaska, devançant merlu, lieu noir, églefin, sébaste et hoki. Dorénavant, le Vietnam est le premier fournisseur de filets de poisson surclassant dans l'ordre Chine, USA, Norvège….
Des chercheurs de plusieurs universités renommées (*) ont voulu en savoir plus sur ce panga qui a redistribué les cartes du marché mondial du poisson blanc. Ils viennent de rendre leur verdict : Le panga est sûr, sain et bon pour le marché européen même s’il peut encore améliorer ses performances. Dans une étude (publiée en ligne sur Sciencedirect), au titre évocateur « Guerre du poisson blanc. Panga, politique et confusion des consommateurs en Europe » (« Whitefish wars - Pangasius, politics and consumer confusion in Europe ») car il s’agit bien d’une guerre commerciale que se livrent les différentes filières de poissons blancs sur le marché européen…
Derrière l’avant-garde représentée par les Ong avec le WWF Allemagne comme porte-drapeau et par les politiciens avec l’eurodéputé écossais, Struan Stevenson, en chef de file, il y a l’industrie de la pêche des pays du nord et communautaire en particulier :
-L’industrie espagnole qui défend ses merlus issus des mers du sud,
-L’industrie écossaise qui défend son cabillaud, son églefin, son lieu noir,...
-L’industrie norvégienne, son cabillaud et son églefin,…
- Et même l’industrie étatsunienne, son colin d’Alaska et son cabillaud du pacifique qui transitent par les usines à poisson chinoises avant d'atterrir sur le marché européen...
Les poissons Panga regroupent de nombreuses espèces vivant dans les cours d'eau d'Asie du Sud-Est. Seul le Vietnam est parvenu à les reproduire en captivité et à les élever dans un but commercial. Grâce à l'amélioration du processus d'élevage, ces poissons sont de plus en plus compétitifs. Les produits vétérinaires et chimiques utilisés répondent aux normes des pays importateurs, qui réalisent régulièrement les contrôles de qualité sur les lieux d'élevage et dans les usines de transformation.
Un texte à lire dans son intégralité pour ce qui concerne la véracité des propos tenus dans l'émission de M6 mettant en cause l'élevage du Panga
ICI
Apparemment, le début de cette histoire serait due à un rapport déposé par la WWF faisant passer le Panga de la catégorie orange (deuxième choix) à rouge (à éviter) dans les grands magasins (Rapport datant de 2008).
Depuis, le Vietnam a fait d’énormes efforts, notamment en faisant apposé le label ASC, qui est un gage d’élevage durable. Tout cela en vue de remonter la pente descendante engendrée par ce fameux rapport.
le panga parcourt 9 000 kilomètres avant de finir dans nos assiettes et son bilan écologique est lourd. Mais surtout, ses conditions d’élevage ont de quoi choquer certaines sensibilités. Utilisation d’hormones fabriquées à base d’urine de femme enceinte et d’antibiotiques, concentration très dense des élevages et alimentation à base de farine de poisson sont au nombre des critiques qui visent ce poisson asiatique.
Cependant, les contrôles réalisés sur des échantillons vendus en Europe aboutissent à des résultats parfaitement conformes aux règlements européens. Le panga est donc jugé propre à la consommation.
Un peu de littérature :
Analyse du cycle de vie du pangas issu d'élevage intensif dans le Delta du Mékong pour la sélection des points critiques en tant que donnée d'entrée pour la politique environnementale et pour la recherche
http://www.bibliomer.com/consult.php?ID=2012-5983
Un petit tour sur http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/usages-et-pressions/pollution_PCB/pcb-arretes-interdiction.php
Vous fera revoir votre avis sur la qualité des eaux en France par exemple.
Et pour conclure, voici un mail que j'ai reçu après avoir pris contact avec la personne mentionnée en signature.
Bonjour,
J’ai été victime d’une diffusion non voulue de ce message reçu dans ma boite mail à Ifremer le 12/01/2012. Je n’ai jamais transmis cette « alerte » à aucune autre personne et si vous avez été infesté par ce mail jetez-le. Il n’a aucun fondement officiel et doit être classé dans les SPAMS.
Tous les articles, les sites internet se référant à Ifremer et mon nom sont faux.
François HARMEGNIES
Ce mail n'a donc aucune valeur informative et scientifique et ne doit faire l'objet que d'une chose comme l'a écrit mon correspondant .....La poubelle !
Sources :
http://aquaculture-aquablog.blogspot.be
http://lecourrier.vnanet.vn
http://vovworld.vn
http://aquatrop.cirad.fr
http://www.hoaxbuster.com/forum/attention-avec-le-poisson-panga
http://www.reporterre.net
http://www.sante-gagnante.com
http://fr.wikipedia.org
Voici une copie de ce mail :
Le panga est un nouveau poisson asiatique que nous trouvons chez CARREFOUR et
PICARD, surtout sous forme de filets, à un prix relativement bas.
> > > > > > > > Au Vietnam, le panga est un poisson de culture industrielle intensive, plus
exactement, il vient du delta du Mékong, et il est en train d'envahir le marché à cause
de son prix.
> > > > > > > > Voici ce qu' il y a à savoir sur le panga :
le Mékong est l'un des fleuves les plus contaminés de la planète. Les pangas sont infectés, à hauts niveaux, de venins et bactéries (arsenic, résidus industriels toxiques et dangereux, sous-produits du secteur industriel en pleine croissance), métaux contaminés, phénols poly chlorés (PCB) ou DDT et leurs (DDTs), chlorate; des composants relationnés (CHLs), hexachlorociloxane, isomères (HCHs) et hexa chlorobenzène (HCB).
Ils sont alimentés avec des poissons morts, des restes d'os et avec une farine d'Amérique du Sud, le manioc et des résidus de soja et graines.
> > > > > > > > Il est évident que ce type d'alimentation peu salubre n'a rien à voir avec l' alimentation d'un environnement naturel. Cela ressemble beaucoup à l' alimentation des vaches folles (vaches qui furent alimentées avec des vaches). Vous en rappelez-vous ? L' alimentation des pangas est complètement en dehors de toute réglementation judiciaire. Le panga grandit 4 fois plus vite que dans la nature, à l'état normal. De plus, les pangas sont injectés avec (PEE).
Quelques scientifiques ont découvert que si l' on injectait les femelles panga avec des hormones féminines dérivées d' urine déshydratée de femmes enceintes, la femelle panga produirait ses œufs plus rapidement et en grande quantité, ce qui n'arriverait pas dans un environnement naturel (une femelle panga arrive ainsi à produire 500.000 œufs en une seule fois).
De fait, ce sont des poissons qui ont des hormones injectables (produites par une entreprise pharmaceutique chinoise pour accélérer le processus de croissance et de reproduction. En achetant du panga, nous collaborons avec des entreprises gigantesques sans aucun scrupule et spéculatrices, qui ne se préoccupent pas de la santé et du bien être des êtres humains.
NOTE : Étant donné la prodigieuse quantité de pangas disponible, ils termineront également dans d' autres aliments : surimi (ces petits bâtonnets faits avec de la chair de poisson), poisson en boîte et probablement dans quelques aliments pour animaux (chiens et chats).
François HARMEGNIES
> > > > > > > > IFREMER
> > > > > > > > Centre de Brest
> > > > > > > > Département REM (Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer)
> > > > > > > > Unité de Recherche - Géosciences Marines
> > > > > > > > BP 70
> > > > > > > > 29280 PLOUZANE
> > > > > > > > Tel : 02 98 22 42 40
> > > > > > > > Fax : 02 98 22 45 70
Etant un grand sceptique quant aux mails reçus m'invitant à m'alarmer et à le faire suivre à mes contacts, je me suis mis à la recherche d'informations tentant de prouver la véracité des affirmations contenues dans ce mail.
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un Panga ?
Le panga est un poisson, faisant partie de l'ordre des siluriformes. C'est un poisson d'élevage, qui provient quasi-exclusivement du delta du Mékong en Asie du Sud-Est. Vivant en eau douce, mais également dans une eau faiblement salée, il ne peut pas survivre dans une eau dont le pH est inférieur à 4. La température idéale pour qu'il se développe est comprise entre 25 et 35 °C.
Voilà la bête
Depuis le milieu des années 2000, le filet de Pangasius hypophthalmus rencontre un vif succès sur les étals des poissonniers et dans les hypermarchés, notamment du fait de son prix compétitif, mais aussi grâce à ses filets blancs sans arêtes et au goût peu prononcé de sa chair, ce qui en fait un poisson bien adapté aux goûts de la clientèle occidentale. Avec la perche du Nil, ce poisson est parmi ceux dont le prix d'achat est le plus abordable pour le consommateur.
Les Vietnamiens ont littéralement «lancé» cette nouvelle variété de poisson sur le marché mondial dans les années 1996-1997. Supportant une densité d'élevage record, et grandissant très vite, toute une industrie est née dans les dix dernières années grâce à ce poisson. Selon Nicolas Privet, spécialiste de l'élevage du pangasius, son bilan écologique est bon, principalement car l'élevage du panga nécessite une faible consommation de farines de poissons pour la production de son aliment.
S'il n’est pas élevé pour être commercialisé, le panga peut vivre jusqu'à vingt ans. Dans la nature, le poisson se reproduit une à deux fois par an et produit 2000 œufs par ponte, alors qu’avec une ovulation artificielle, il peut atteindre des centaines de millions d’œufs. Le lieu d’élevage est composé de plusieurs bassins d’une taille de 500 m², et de 2,5 à 3 m de profondeur. Pour l’approvisionnement de l’étang un barrage est installé pour gérer le débit d’eau. Le panga est nourri avec des déchets de poisson, des petites crevettes, de la farine de soja, de blé, ou de haricots. Leur principale nourriture est une farine importée du Pérou, elle est élaborée à partir de cadavres de poissons mélangés à du manioc, du soja et à diverses céréales. Le panga est élevé a 90% en étang, pendant une durée de 5 à 8 mois, dans une eau à une température de 28-32 °C.
À la fin de cette étape le panga atteint un poids compris entre 900 grammes et 1,5 kg. Le poisson est ensuite transporté chez un industriel non loin de la zone de pêche pour y être découpé et congelé (transformation). Cette congélation est nécessaire, au vu de la durée du transport vers les pays occidentaux, et permet que le produit ne subisse pas d'altération. Il est ensuite emballé puis stocké, et enfin acheminé par bateau ou par avion jusqu’aux lieux de commercialisation.
Certains documents officiels sont nécessaires pour le transport du panga :
- la liste de colisage,
- le certificat de santé (publié par le ministère de la pêche au Vietnam NAFIQUAVED),
- le certificat d’origine (publié par la Chambre de commerce et d'industrie du Vietnam VCCI).
Arrivé à destination, le produit est décongelé pour ensuite être vendu aux grossistes, aux centrales d’achats, etc.
Du premier jour de pêche du poisson jusqu'à son arrivée chez le client, il y a un délai de 15 jours, qui correspond à :
- Le premier jour, le poisson est pêché.
- Le deuxième jour le poisson est transformé dans l’usine.
- Il faut ensuite 3 jours pour produire les spécifications relatives au produit, puis 7 jours pour le certificat de santé et encore 3 jours pour l’exportation des documents.
En pisciculture, les pangasius sont notamment sensibles à la bactérie Edwardsiella tarda.
Edwardsiella tarda, autrefois nommée Edwardsiella anguillimortifera, est une dénomination regroupant de nombreuses souches de bactéries génétiquement proches d'une souche dite ATCC 15947 dont certaines peuvent être parfois très pathogènes. Présentes dans le tractus digestif, elles survivent facilement dans l’eau douce, et ont été détectées dans le monde entier.
L'infection peut se manifester par une bactériémie souvent associée à un choc septique et à une mortalité élevée, ou par une fièvre paratyphoïde, une gastroentérite, une infection localisée ou asymptomatique. Au moins un cas d’hémoglobinopathie à cellules falciformes a été rapporté.
Liste des espèces
Pangasius bocourti Sauvage, 1880 — poisson-chat du Mékong
Pangasius conchophilus Roberts & Vidthayanon, 1991.
Pangasius djambal Bleeker, 1846.
Pangasius elongatus Pouyaud, Gustiano & Teugels, 2002.
Pangasius gigas (Chevey, 1931) — poisson-chat du Mékong, silure requin.
Pangasius humeralis Roberts, 1989.
Pangasius hypophthalmus (Sauvage, 1878), syn. Pangasius sutchi
Pangasius kinabatanganensis Roberts & Vidthayanon, 1991.
Pangasius krempfi Fang & Chaux in Chaux & Fang, 1949.
Pangasius kunyit Pouyaud, Teugels & Legendre, 1999.
Pangasius larnaudii Bocourt, 1866.
Pangasius myanmar Roberts & Vidthayanon, 1991.
Pangasius nasutus (Bleeker, 1863).
Pangasius nieuwenhuisii (Popta, 1904).
Pangasius pangasius (Hamilton, 1822).
Pangasius pleurotaenia Sauvage, 1878.
Pangasius polyuranodon Bleeker, 1852.
Pangasius rheophilus Pouyaud & Teugels, 2000.
Pangasius sabahensis Gustiano, Teugels & Pouyaud, 2003.
Pangasius sanitwongsei Smith, 1931.
Pangasius siamensis Steindachner, 1878.
Pangasius tubbi Inger & Chin, 1959.
Voilà qui est fini pour la présentation de ce poisson.
Attaquons maintenant au mail !
La signature :
François HARMEGNIES
IFREMER
Centre de Brest
Département REM (Ressources physiques et Écosystèmes de fond de Mer)
Unité de Recherche - Géosciences Marines
BP 729280 PLOUZANE
fremer Brest (France)
Voilà ce que je trouve sur cette personne.
Ingénieur Électronique – Conception et mise en œuvre de matériel pour les chercheurs.
Département Géosciences Marines
diplôme d'ingénieur en Électronique acquis en 1974, François a rejoint le Cnexo (devenu depuis Ifremer) en 1983. Il a participé au sein du Département de Recherche en Géosciences à plusieurs conceptions et développements de stations d'observation, de capteurs et diverses instrumentations nécessaires aux chercheurs.
Son travail à bord
Leg 2.
Mise en œuvre des systèmes de mesure de Flux de Chaleur sur carottier Kullenberg, sur T-Sticks et la Lance Thermique ROV.
Le Delta du Mekong
Les piscicultures sont localisées essentiellement dans le delta du Mékong qui représente l’un des réseaux aquatiques d’eau douce les plus importants dans le monde. L’eau du fleuve est le support des élevages qui ont fleuri dans les multiples branches deltaïques.
Inconnu des européens il y a 15 ans, le panga du delta du Mékong a su tirer profit du développement aquacole et s’imposer sur le marché d’excellence du poisson blanc. Dans l’Union Européenne, sur le plus grand marché mondial aux poissons, le panga vietnamien est même devenu le numéro 3 sur le créneau des filets de poisson blanc, derrière le cabillaud et le colin d’Alaska, devançant merlu, lieu noir, églefin, sébaste et hoki. Dorénavant, le Vietnam est le premier fournisseur de filets de poisson surclassant dans l'ordre Chine, USA, Norvège….
Des chercheurs de plusieurs universités renommées (*) ont voulu en savoir plus sur ce panga qui a redistribué les cartes du marché mondial du poisson blanc. Ils viennent de rendre leur verdict : Le panga est sûr, sain et bon pour le marché européen même s’il peut encore améliorer ses performances. Dans une étude (publiée en ligne sur Sciencedirect), au titre évocateur « Guerre du poisson blanc. Panga, politique et confusion des consommateurs en Europe » (« Whitefish wars - Pangasius, politics and consumer confusion in Europe ») car il s’agit bien d’une guerre commerciale que se livrent les différentes filières de poissons blancs sur le marché européen…
Derrière l’avant-garde représentée par les Ong avec le WWF Allemagne comme porte-drapeau et par les politiciens avec l’eurodéputé écossais, Struan Stevenson, en chef de file, il y a l’industrie de la pêche des pays du nord et communautaire en particulier :
-L’industrie espagnole qui défend ses merlus issus des mers du sud,
-L’industrie écossaise qui défend son cabillaud, son églefin, son lieu noir,...
-L’industrie norvégienne, son cabillaud et son églefin,…
- Et même l’industrie étatsunienne, son colin d’Alaska et son cabillaud du pacifique qui transitent par les usines à poisson chinoises avant d'atterrir sur le marché européen...
Les poissons Panga regroupent de nombreuses espèces vivant dans les cours d'eau d'Asie du Sud-Est. Seul le Vietnam est parvenu à les reproduire en captivité et à les élever dans un but commercial. Grâce à l'amélioration du processus d'élevage, ces poissons sont de plus en plus compétitifs. Les produits vétérinaires et chimiques utilisés répondent aux normes des pays importateurs, qui réalisent régulièrement les contrôles de qualité sur les lieux d'élevage et dans les usines de transformation.
Un texte à lire dans son intégralité pour ce qui concerne la véracité des propos tenus dans l'émission de M6 mettant en cause l'élevage du Panga
ICI
Apparemment, le début de cette histoire serait due à un rapport déposé par la WWF faisant passer le Panga de la catégorie orange (deuxième choix) à rouge (à éviter) dans les grands magasins (Rapport datant de 2008).
Depuis, le Vietnam a fait d’énormes efforts, notamment en faisant apposé le label ASC, qui est un gage d’élevage durable. Tout cela en vue de remonter la pente descendante engendrée par ce fameux rapport.
le panga parcourt 9 000 kilomètres avant de finir dans nos assiettes et son bilan écologique est lourd. Mais surtout, ses conditions d’élevage ont de quoi choquer certaines sensibilités. Utilisation d’hormones fabriquées à base d’urine de femme enceinte et d’antibiotiques, concentration très dense des élevages et alimentation à base de farine de poisson sont au nombre des critiques qui visent ce poisson asiatique.
Cependant, les contrôles réalisés sur des échantillons vendus en Europe aboutissent à des résultats parfaitement conformes aux règlements européens. Le panga est donc jugé propre à la consommation.
Un peu de littérature :
Analyse du cycle de vie du pangas issu d'élevage intensif dans le Delta du Mékong pour la sélection des points critiques en tant que donnée d'entrée pour la politique environnementale et pour la recherche
http://www.bibliomer.com/consult.php?ID=2012-5983
Un petit tour sur http://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/usages-et-pressions/pollution_PCB/pcb-arretes-interdiction.php
Vous fera revoir votre avis sur la qualité des eaux en France par exemple.
Et pour conclure, voici un mail que j'ai reçu après avoir pris contact avec la personne mentionnée en signature.
Bonjour,
J’ai été victime d’une diffusion non voulue de ce message reçu dans ma boite mail à Ifremer le 12/01/2012. Je n’ai jamais transmis cette « alerte » à aucune autre personne et si vous avez été infesté par ce mail jetez-le. Il n’a aucun fondement officiel et doit être classé dans les SPAMS.
Tous les articles, les sites internet se référant à Ifremer et mon nom sont faux.
François HARMEGNIES
Ce mail n'a donc aucune valeur informative et scientifique et ne doit faire l'objet que d'une chose comme l'a écrit mon correspondant .....La poubelle !
Sources :
http://aquaculture-aquablog.blogspot.be
http://lecourrier.vnanet.vn
http://vovworld.vn
http://aquatrop.cirad.fr
http://www.hoaxbuster.com/forum/attention-avec-le-poisson-panga
http://www.reporterre.net
http://www.sante-gagnante.com
http://fr.wikipedia.org