Les scandales de prêtres pédophiles accusés par leurs victimes d'abus sexuels se suivent et ne se ressemblent pas. De plus en plus fréquents, ils éclatent au grand jour. Semaine après semaine, de nouveaux cas arrivent devant les tribunaux, et ce n'est pas fini...
Les publications dans les quotidiens et sur internet ne sont que la partie émergée de l'iceberg.
Mais non moins scandaleux est l'acharnement de l'Église pour étouffer ces affaires, cacher et protéger ses ministres déviants.
"L'Eglise doit payer son silence" © La Dernière Heure 2010
Ce prêtre a réagit à un sondage du journal "La dernière Heure"
Si 77 % des Belges estiment que les coupables d’abus sexuels au sein de l’Église doivent indemniser les victimes, selon le sondage que nous vous avons livré en exclusivité ce mercredi, le prêtre français Guy Gilbert, contacté hier par nos soins, partage cet avis et va même plus loin :
“Non seulement le bourreau doit racheter son erreur, notamment par son argent, mais l’Église doit aussi payer ce silence dans lequel elle s’est plongée. L’Église est coupable aussi. La couverture médiatique énorme autour de ces faits a ceci de bon que les choses ont été dévoilées et qu’on peut dès lors craindre peu de récidives”, poursuit celui qui aime être surnommé le curé des loubards.
Guy Gilbert se dit également, comme 85 % des Belges, favorable au fait que les prêtres puissent se marier. Mais il n’est pas d’accord de leur permettre d’entretenir uniquement des relations sexuelles avec des adultes sans passer par le sacrement du mariage. “Que l’Église autorise les prêtres à se marier, oui bien sûr, il en est même grand temps et peut-être que sous Benoît XVII (NdlR : allusion à un prochain pape), nous pourrons voir ce souhait se concrétiser. Par contre, je ne suis pas d’accord que les prêtres puissent entretenir des relations sexuelles sans passer par le mariage. Il faudrait instaurer la possibilité de choisir entre le mariage ou le célibat. Le célibat est une magnifique histoire d’amour mais elle doit être vécue délibérément. Pas question non plus juste d’aller se vider les c… sans se marier. Cela tomberait dans la prostitution, ce qui est contraire à l’Église.”
Guy Gilbert estime également, tout comme la toute grande majorité des Belges interrogés dans notre sondage exclusif, que c’est à la justice des hommes de condamner les auteurs d’abus sexuels au sein de l’Église. “Le droit canon ne doit pas surpasser le droit pénal. Un prêtre abuseur est un citoyen comme un autre et c’est donc la justice du peuple qui doit se prononcer sur ses actes”, insiste le prêtre, actuellement en mission en Algérie.
“Si une victime dénonce un prêtre auprès d’un évêque, ce dernier a le devoir d’en informer la justice. Si, en revanche, aucune victime ne dénonce les faits et que le prêtre se confesse à son évêque, ce dernier ne peut en principe pas dévoiler le contenu de cette confession”, ajoute Guy Gilbert.
Et de rappeler qu’en France, où les actes de pédophilie éclaboussent également l’Église, trois évêques ont déjà conduit des prêtres directement au commissariat afin qu’ils avouent à la justice des hommes les faits qu’ils avaient commis.
Nawal Bensalem
© La Dernière Heure 2010
En aparté :
Eric Dejaeger, signalé par Interpol pour abus sur mineurs au Canada, va se livrer lundi matin au parquet de Louvain selon VTM
BRUXELLES Le religieux aurait pris conscience de ses actes, notamment après les révélations relatives à l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe. Depuis des années, on connaissait dans les milieux autorisés le lieu de résidence de l'intéressé, à savoir la communauté des Pères Oblats de Blanden, près de Louvain. Selon VTM, ce sont ces derniers qui auraient incité le père Dejaeger à se livrer à la justice.
Celui-ci a abusé de huit enfants lorsqu'il était missionnaire au Canada. Il a déjà purgé une peine de 18 mois pour ces faits, mais neuf autres plaintes pour abus sexuels sur enfants ont encore été déposées. Il y a trois mois encore, le Canada avait, via Interpol, demandé à la Belgique de lui livrer le religieux.
Les publications dans les quotidiens et sur internet ne sont que la partie émergée de l'iceberg.
Mais non moins scandaleux est l'acharnement de l'Église pour étouffer ces affaires, cacher et protéger ses ministres déviants.
"L'Eglise doit payer son silence" © La Dernière Heure 2010
Ce prêtre a réagit à un sondage du journal "La dernière Heure"
Si 77 % des Belges estiment que les coupables d’abus sexuels au sein de l’Église doivent indemniser les victimes, selon le sondage que nous vous avons livré en exclusivité ce mercredi, le prêtre français Guy Gilbert, contacté hier par nos soins, partage cet avis et va même plus loin :
“Non seulement le bourreau doit racheter son erreur, notamment par son argent, mais l’Église doit aussi payer ce silence dans lequel elle s’est plongée. L’Église est coupable aussi. La couverture médiatique énorme autour de ces faits a ceci de bon que les choses ont été dévoilées et qu’on peut dès lors craindre peu de récidives”, poursuit celui qui aime être surnommé le curé des loubards.
Guy Gilbert se dit également, comme 85 % des Belges, favorable au fait que les prêtres puissent se marier. Mais il n’est pas d’accord de leur permettre d’entretenir uniquement des relations sexuelles avec des adultes sans passer par le sacrement du mariage. “Que l’Église autorise les prêtres à se marier, oui bien sûr, il en est même grand temps et peut-être que sous Benoît XVII (NdlR : allusion à un prochain pape), nous pourrons voir ce souhait se concrétiser. Par contre, je ne suis pas d’accord que les prêtres puissent entretenir des relations sexuelles sans passer par le mariage. Il faudrait instaurer la possibilité de choisir entre le mariage ou le célibat. Le célibat est une magnifique histoire d’amour mais elle doit être vécue délibérément. Pas question non plus juste d’aller se vider les c… sans se marier. Cela tomberait dans la prostitution, ce qui est contraire à l’Église.”
Guy Gilbert estime également, tout comme la toute grande majorité des Belges interrogés dans notre sondage exclusif, que c’est à la justice des hommes de condamner les auteurs d’abus sexuels au sein de l’Église. “Le droit canon ne doit pas surpasser le droit pénal. Un prêtre abuseur est un citoyen comme un autre et c’est donc la justice du peuple qui doit se prononcer sur ses actes”, insiste le prêtre, actuellement en mission en Algérie.
“Si une victime dénonce un prêtre auprès d’un évêque, ce dernier a le devoir d’en informer la justice. Si, en revanche, aucune victime ne dénonce les faits et que le prêtre se confesse à son évêque, ce dernier ne peut en principe pas dévoiler le contenu de cette confession”, ajoute Guy Gilbert.
Et de rappeler qu’en France, où les actes de pédophilie éclaboussent également l’Église, trois évêques ont déjà conduit des prêtres directement au commissariat afin qu’ils avouent à la justice des hommes les faits qu’ils avaient commis.
Nawal Bensalem
© La Dernière Heure 2010
En aparté :
Eric Dejaeger, signalé par Interpol pour abus sur mineurs au Canada, va se livrer lundi matin au parquet de Louvain selon VTM
BRUXELLES Le religieux aurait pris conscience de ses actes, notamment après les révélations relatives à l'ancien évêque de Bruges, Roger Vangheluwe. Depuis des années, on connaissait dans les milieux autorisés le lieu de résidence de l'intéressé, à savoir la communauté des Pères Oblats de Blanden, près de Louvain. Selon VTM, ce sont ces derniers qui auraient incité le père Dejaeger à se livrer à la justice.
Celui-ci a abusé de huit enfants lorsqu'il était missionnaire au Canada. Il a déjà purgé une peine de 18 mois pour ces faits, mais neuf autres plaintes pour abus sexuels sur enfants ont encore été déposées. Il y a trois mois encore, le Canada avait, via Interpol, demandé à la Belgique de lui livrer le religieux.