Pour entamer ce sujet, un petit rappel de ce que sont les prothèses mammaires :
Un implant mammaire est une prothèse utilisée en chirurgie plastique pour augmenter le volume d'un sein ou pour reconstruire un sein (par exemple après une mastectomie).
Les premiers implants mammaires sont utilisés au moins depuis 1865 pour augmenter la taille des seins des femmes. La pose du premier implant connu s'est effectuée en Allemagne où on a retiré de la graisse d'une tumeur bénigne d'une femme noire pour l'implanter dans son sein. Les années suivantes, le corps médical élabora divers implants avec tous types de matériaux, le plus fréquemment en paraffine. La première utilisation probable du silicone se fait au Japon et date du début de l'après-Seconde Guerre mondiale : les prostituées japonaises se seraient directement injecté du silicone dans les seins.
Des plasticiens de Houston, Thomas Cronin et Frank Gerow, développèrent la première prothèse mammaire en silicone avec la collaboration de la Dow Corning Corporation en 1961 et la première pose de ce type d'implant remonte à 1962. L'implant était constitué par une enveloppe de silicone remplie d'un gel épais et visqueux de silicone.
Depuis lors, les spécialistes ont cherché à parfaire ces implants en augmentant leur durée de vie, en améliorant la sensation qu'ils engendrent et en stimulant moins le tissu fibreux au niveau des capsules. Les capsules tendent à rendre l'implant mammaire plus dur, à le tordre et le rendre moins naturel ; ceci peut provoquer des douleurs.
Les bactéries, le silicone qui s'effrite et le temps sont les facteurs principaux de formation de capsules. Les implants remplis de solution physiologique peuvent également former des capsules. Les taux de formation des capsules a diminué avec les derniers implants. Ces derniers sont texturisés, leurs coquilles sont plus épaisses et fuient moins, et leur gel a davantage de « cohésion ».
Vue en coupe d'un sein
Vue en coupe d'un sein avec implant mammaire rétro-glandulaire
Vue en coupe d'un sein avec implant mammaire rétro-pectoral
De nos jours, il existe différentes formes d'implants mammaires à discuter à partir des éléments de l'anatomie initiale du sein et de la forme de la poitrine désirée :
- les implants ronds avec des niveaux de remplissage différents (profil bas, moyen ou haut) qui remplissent plus le décolleté dans les volumes importants ou profil haut ;
- les implants anatomiques ou profilés utilisés initialement en reconstruction mammaire, trouvent une indication en esthétique pour limiter le bombé du sein dans les volumes importants ou quand la poitrine s'est modifiée suite à une grossesse ou un allaitement ;
- les implants asymétriques qui ont une forme adaptée pour chaque côté et qui sont dessinés en fonction de la forme du thorax.
Composition
Il existe différents types d'implants mammaires, selon leur composition :
- enveloppe en silicone remplie de solution physiologique ;
- enveloppe en silicone remplie de gel ;
- volume de polypropylène. Permettant des volumes extrêmes et développés par le docteur Gerald W. Johnson, ils sont utilisés dans l'industrie pornographique.
Aux États-Unis, l'utilisation d'implants remplis de gel de silicone a été restreinte par la Food and Drug Administration (FDA) à cause d'un souci croissant sur l'impact de tels implants sur la santé. Plus d'un million de femmes portaient des implants à l'heure de l'interdiction, et le litige en résultant mena les fabricants à s'accorder sur une indemnisation de 4,25 milliards de dollars américains. La question sur l'importance du risque lié à ces implants a été débattue au sein de la communauté scientifique.
On a largement discuté des risques sanitaires liés aux implants mammaires depuis l'an 2000. Comme pour toute chirurgie la pose de prothèses mammaires comporte des risques : l'asymétrie, la rupture, l'explosion, l'infection ou le durcissement des implants, compensés par la satisfaction des patientes.
Par ailleurs, il semblerait qu'il n'y ait pas de contre-indication quant à l'allaitement pour une femme portant des implants. Une femme qui n'a pas à l'origine beaucoup de glandes mammaires et qui se fait poser des prothèses aura le plus souvent moins de lait qu'une femme avec une poitrine naturelle. La position rétro pectoral de l'implant a l'avantage de ne pas gêner la formation de lait par les canaux galactophoriques du sein.
Le sein est généralement une zone érogène, il n'y aurait pas de différence significative dans la sensibilité de l'aréole et du téton après la pose des implants.
Le 22 Décembre 2000, L'Afssaps décide de suspendre la mise sur le marché et l’utilisation des prothèses mammaires internes pour la grande majorités des fabricants de prothèses.
Le 31 Juillet 2001, L'Afssaps lève cette interdiction pour la grande majorité des entreprises concernées incluant Les laboratoires Laboratoires Arion , Sebbin, Eurosilicone et PIP
Selon l'Association des chirurgiens-plasticiens américains, l'augmentation du volume des seins est l'opération de chirurgie esthétique la plus pratiquée sur les femmes aux États-Unis. En 2002, 236 888 femmes ont subi cette opération, toujours aux États-Unis. Selon le National Institute for Women, une femme opérée sur quatre doit refaire de la chirurgie dans les cinq ans pour corriger des problèmes au niveau des implants.
Suite aux impacts sur la santé, les implants mammaires ont soulevé une polémique de société. Certaines femmes voient dans cette pratique une manière de contrôler leur corps selon leur volonté, d'autres la voient comme un assujettissement volontaire du corps aux désirs sexuels masculins et comme un pas en arrière pour l'émancipation des femmes.
En 2005, les implants mammaires en gel de silicone ont été réintroduits aux États-Unis (alors qu'ils n'avaient pas disparu ailleurs) après avoir été à tort incriminés dans l'apparition de maladies rhumatismales. La FDA a de nouveau autorisé leur production.
En 2011, le scandale des prothèses PIP révèle le risque potentiel d'implants de mauvaise qualité, avec plusieurs décès attribués à la fraude organisée par le directeur de l'entreprise, Jean-Claude Mas.
Malgré cette polémique, les implants mammaires semblent de plus en plus tolérés et répandus dans la plupart des pays occidentaux.
En France, l'agence des produits de santé a retiré du marché des prothèses mammaires fabriqués par la société Poly Implant Prothèse (PIP). Environ 30 000 femmes seraient concernées.
L'Agence a identifié un taux de rupture "de l'ordre du double en terme de fréquence (comparé aux autres fabricants), et ce, sans éléments d'explication qui justifient ce taux anormal et des mesures correctives", a indiqué mardi Jean-Claude Ghislain de l'Afssaps.
Habituellement, "les implants mammaires ont une durée de vie d'une dizaine d'années", ajoute le directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux à l'Afssaps.
Mais là, il y a "plus de rupture et plus tôt" qu'avec les autres implants, renchérit Jean Marimbert, patron de l'Afssaps.
Une inspection a donc été faite sur le site de production pour trouver par exemple une anomalie sur la chaîne de fabrication comme cela peut arriver.
Et c'est de là que le scandale est arrivé !
Ce fabricant utilisait en majorité un gel de silicone qui ne correspondait pas à celui déclaré, donc il s'agissait de produits non évalués. Nous avons donc pris la décision de suspension de la mise sur le marché de son utilisation, assortie d'un retrait des produits", indique Jean-Claude Ghislain.
Vu "l'ampleur de la fraude" qui remonte à plusieurs années, l'inspecteur dépêché sur place estime difficile d'accorder du crédit aux déclarations du fabricant selon lesquelles une catégorie d'implants n'aurait pas été concernée par ce subterfuge.
Depuis 2001, date de réintroduction des prothèses mammaires au silicone, "35 000 à 45 000 femmes sont porteuses d'implants PIP". "Un millier d'entre elles auront un remplacement", évalue Jean-Claude Ghislain pour ensuite relativiser en évoquant une fourchette de "cent à un millier".
On estime tous fabricants confondus, qu'"environ 500 000 femmes sont porteuses d'implants mammaires en France, 80% à la suite de chirurgie esthétique et 20% de chirurgie reconstructrice (après opération d'un cancer)", précise-t-il.
PIP, actuellement en redressement judiciaire pour raisons économiques, exporte à 90%.
Depuis toujours, les prothèses remplies de gel de silicone ont un défaut de taille : elles finissent par laisser échapper de la silicone. Une étude menée par la FDA auprès de 344 femmes qui avaient de telles prothèses depuis 17 ans en moyenne montre que 69 % des porteuses avaient au moins un implant rompu : chez 12 % d’entre elles, on trouvait même de la silicone à l’extérieur de la capsule Dans son laboratoire des biomatériaux, à Québec, le Dr Robert Guidoin a examiné près de 700 prothèses remplies de gel de silicone qui ont été retirées de la poitrine des femmes (après le moratoire, plusieurs porteuses ont décidé de faire enlever leurs prothèses; d’autres ont simplement changé leurs prothèses remplies de gel de silicone pour des prothèses remplies d’eau saline). Il a également effectué des autopsies. Il affirme qu’on a trouvé du gel de silicone dans les reins, le foie et le cerveau des femmes. “La silicone se répand inévitablement dans l’organisme, soit parce qu’elle suinte à travers l’enveloppe, soit parce que la prothèse finit par déchirer. ”
500 000 femmes portent des implants en France aujourd'hui, ce qui constitue une énorme évolution vis-à-vis de 2003 où elles n'étaient que 200 000. Dans 80% des cas, elles le font pour des raisons esthétiques et 20 % pour reconstruire le sein après une ablation. Pourtant, le coût de « faux seins » est élevé, l'opération de chirurgie esthétique varie entre 3 000 et 5 000 euros.
Malgré le moratoire, les prothèses remplies de gel de silicone reviennent peu à peu sur le marché. Ainsi, entre décembre 1999 et janvier 2002, Santé Canada a autorisé l’implantation de telles prothèses chez 1350 femmes. La plupart de ces implants sont semblables à ceux qui étaient sur le marché entre la fin des années 80 et le moment du moratoire de 1992 : un sac de silicone lisse ou texturée rempli de gel fluide de silicone. À l’époque, plus de 850 femmes porteuses avaient appelé l’ACEF-Centre (devenue depuis Option consommateurs) pour obtenir de l’information ou porter plainte. De ce nombre, 85 % affirmaient souffrir de différents problèmes de santé : douleurs aux seins et aux articulations, durcissement des seins, fatigue chronique, maladies rénales, infections fréquentes, difficulté à respirer, sclérodermie, etc. Ces problèmes étaient survenus après la pose de leurs prothèses et, selon plusieurs spécialistes, n’étaient pas sans liens avec elles.
Le gouvernement Français a recommandé le retrait des prothèses incriminées "à titre préventif et sans caractère d'urgence". Une partie des implants PIP ont été remplis d'un gel de silicone non médical "irritant" qui entraîne un risque accru de rupture de la prothèse, "le seul risque avéré", selon M. Bertrand. ( © AFP)
Deux catégories de victimes différentes existent, non pas en considération de leurs droits mais des préjudices potentiels:
Les femmes ayant subi une abblation chirurgicale suite à un cancer, et reconstruction.
Les femmes ayant bénéficié d'une augmentation mammaire esthétique.
Les risques sanitaires prévisibles sont essentiellement des inflammations au contact du silicone qui s'échappe des prothèse. Qui entraînent des kystes et "siliconomes" mais aussi des dysfonctionnements articulaires ou nerveux (douleurs ou perte de sensibilité).
Sur le métabolisme affaibli des femmes ayant subi un cancer, il est à craindre que les inflammations déclenchent d'autres troubles métaboliques.
«Tout le monde s’est laissé abuser», regrette Patrick Baraf. La société PIP a été placée en liquidation judiciaire en mars 2010. Jean-Claude Mas devrait être cité dans l’enquête pour tromperie aggravée, obstacle aux contrôles de l'Afssaps et non présence de marquage CE, mais n’aurait pas été mis en examen, selon Europe 1.
(Julien Ménielle - http://www.20minutes.fr/sante/846987-scandale-protheses-mammaires-defectueuses-fondateur-pip-etait-charcutier)
Sources :
http://www.option-consommateurs.org
http://www.marieclaire.fr
http://fr.wikipedia.org/wiki/Implant_mammaire
http://www.lexpress.fr
http://www.liberation.fr
http://avocats.fr
Un implant mammaire est une prothèse utilisée en chirurgie plastique pour augmenter le volume d'un sein ou pour reconstruire un sein (par exemple après une mastectomie).
Les premiers implants mammaires sont utilisés au moins depuis 1865 pour augmenter la taille des seins des femmes. La pose du premier implant connu s'est effectuée en Allemagne où on a retiré de la graisse d'une tumeur bénigne d'une femme noire pour l'implanter dans son sein. Les années suivantes, le corps médical élabora divers implants avec tous types de matériaux, le plus fréquemment en paraffine. La première utilisation probable du silicone se fait au Japon et date du début de l'après-Seconde Guerre mondiale : les prostituées japonaises se seraient directement injecté du silicone dans les seins.
Des plasticiens de Houston, Thomas Cronin et Frank Gerow, développèrent la première prothèse mammaire en silicone avec la collaboration de la Dow Corning Corporation en 1961 et la première pose de ce type d'implant remonte à 1962. L'implant était constitué par une enveloppe de silicone remplie d'un gel épais et visqueux de silicone.
Depuis lors, les spécialistes ont cherché à parfaire ces implants en augmentant leur durée de vie, en améliorant la sensation qu'ils engendrent et en stimulant moins le tissu fibreux au niveau des capsules. Les capsules tendent à rendre l'implant mammaire plus dur, à le tordre et le rendre moins naturel ; ceci peut provoquer des douleurs.
Les bactéries, le silicone qui s'effrite et le temps sont les facteurs principaux de formation de capsules. Les implants remplis de solution physiologique peuvent également former des capsules. Les taux de formation des capsules a diminué avec les derniers implants. Ces derniers sont texturisés, leurs coquilles sont plus épaisses et fuient moins, et leur gel a davantage de « cohésion ».
Une poitrine de femme avant et après une mammoplastie
Vue en coupe d'un sein
Vue en coupe d'un sein avec implant mammaire rétro-glandulaire
Vue en coupe d'un sein avec implant mammaire rétro-pectoral
De nos jours, il existe différentes formes d'implants mammaires à discuter à partir des éléments de l'anatomie initiale du sein et de la forme de la poitrine désirée :
- les implants ronds avec des niveaux de remplissage différents (profil bas, moyen ou haut) qui remplissent plus le décolleté dans les volumes importants ou profil haut ;
- les implants anatomiques ou profilés utilisés initialement en reconstruction mammaire, trouvent une indication en esthétique pour limiter le bombé du sein dans les volumes importants ou quand la poitrine s'est modifiée suite à une grossesse ou un allaitement ;
- les implants asymétriques qui ont une forme adaptée pour chaque côté et qui sont dessinés en fonction de la forme du thorax.
Composition
Il existe différents types d'implants mammaires, selon leur composition :
- enveloppe en silicone remplie de solution physiologique ;
- enveloppe en silicone remplie de gel ;
- volume de polypropylène. Permettant des volumes extrêmes et développés par le docteur Gerald W. Johnson, ils sont utilisés dans l'industrie pornographique.
Aux États-Unis, l'utilisation d'implants remplis de gel de silicone a été restreinte par la Food and Drug Administration (FDA) à cause d'un souci croissant sur l'impact de tels implants sur la santé. Plus d'un million de femmes portaient des implants à l'heure de l'interdiction, et le litige en résultant mena les fabricants à s'accorder sur une indemnisation de 4,25 milliards de dollars américains. La question sur l'importance du risque lié à ces implants a été débattue au sein de la communauté scientifique.
On a largement discuté des risques sanitaires liés aux implants mammaires depuis l'an 2000. Comme pour toute chirurgie la pose de prothèses mammaires comporte des risques : l'asymétrie, la rupture, l'explosion, l'infection ou le durcissement des implants, compensés par la satisfaction des patientes.
Par ailleurs, il semblerait qu'il n'y ait pas de contre-indication quant à l'allaitement pour une femme portant des implants. Une femme qui n'a pas à l'origine beaucoup de glandes mammaires et qui se fait poser des prothèses aura le plus souvent moins de lait qu'une femme avec une poitrine naturelle. La position rétro pectoral de l'implant a l'avantage de ne pas gêner la formation de lait par les canaux galactophoriques du sein.
Le sein est généralement une zone érogène, il n'y aurait pas de différence significative dans la sensibilité de l'aréole et du téton après la pose des implants.
Le 22 Décembre 2000, L'Afssaps décide de suspendre la mise sur le marché et l’utilisation des prothèses mammaires internes pour la grande majorités des fabricants de prothèses.
Le 31 Juillet 2001, L'Afssaps lève cette interdiction pour la grande majorité des entreprises concernées incluant Les laboratoires Laboratoires Arion , Sebbin, Eurosilicone et PIP
Selon l'Association des chirurgiens-plasticiens américains, l'augmentation du volume des seins est l'opération de chirurgie esthétique la plus pratiquée sur les femmes aux États-Unis. En 2002, 236 888 femmes ont subi cette opération, toujours aux États-Unis. Selon le National Institute for Women, une femme opérée sur quatre doit refaire de la chirurgie dans les cinq ans pour corriger des problèmes au niveau des implants.
Suite aux impacts sur la santé, les implants mammaires ont soulevé une polémique de société. Certaines femmes voient dans cette pratique une manière de contrôler leur corps selon leur volonté, d'autres la voient comme un assujettissement volontaire du corps aux désirs sexuels masculins et comme un pas en arrière pour l'émancipation des femmes.
En 2005, les implants mammaires en gel de silicone ont été réintroduits aux États-Unis (alors qu'ils n'avaient pas disparu ailleurs) après avoir été à tort incriminés dans l'apparition de maladies rhumatismales. La FDA a de nouveau autorisé leur production.
En 2011, le scandale des prothèses PIP révèle le risque potentiel d'implants de mauvaise qualité, avec plusieurs décès attribués à la fraude organisée par le directeur de l'entreprise, Jean-Claude Mas.
Malgré cette polémique, les implants mammaires semblent de plus en plus tolérés et répandus dans la plupart des pays occidentaux.
En France, l'agence des produits de santé a retiré du marché des prothèses mammaires fabriqués par la société Poly Implant Prothèse (PIP). Environ 30 000 femmes seraient concernées.
L'Agence a identifié un taux de rupture "de l'ordre du double en terme de fréquence (comparé aux autres fabricants), et ce, sans éléments d'explication qui justifient ce taux anormal et des mesures correctives", a indiqué mardi Jean-Claude Ghislain de l'Afssaps.
Habituellement, "les implants mammaires ont une durée de vie d'une dizaine d'années", ajoute le directeur de l'évaluation des dispositifs médicaux à l'Afssaps.
Mais là, il y a "plus de rupture et plus tôt" qu'avec les autres implants, renchérit Jean Marimbert, patron de l'Afssaps.
Une inspection a donc été faite sur le site de production pour trouver par exemple une anomalie sur la chaîne de fabrication comme cela peut arriver.
Et c'est de là que le scandale est arrivé !
Ce fabricant utilisait en majorité un gel de silicone qui ne correspondait pas à celui déclaré, donc il s'agissait de produits non évalués. Nous avons donc pris la décision de suspension de la mise sur le marché de son utilisation, assortie d'un retrait des produits", indique Jean-Claude Ghislain.
Vu "l'ampleur de la fraude" qui remonte à plusieurs années, l'inspecteur dépêché sur place estime difficile d'accorder du crédit aux déclarations du fabricant selon lesquelles une catégorie d'implants n'aurait pas été concernée par ce subterfuge.
Depuis 2001, date de réintroduction des prothèses mammaires au silicone, "35 000 à 45 000 femmes sont porteuses d'implants PIP". "Un millier d'entre elles auront un remplacement", évalue Jean-Claude Ghislain pour ensuite relativiser en évoquant une fourchette de "cent à un millier".
On estime tous fabricants confondus, qu'"environ 500 000 femmes sont porteuses d'implants mammaires en France, 80% à la suite de chirurgie esthétique et 20% de chirurgie reconstructrice (après opération d'un cancer)", précise-t-il.
PIP, actuellement en redressement judiciaire pour raisons économiques, exporte à 90%.
Depuis toujours, les prothèses remplies de gel de silicone ont un défaut de taille : elles finissent par laisser échapper de la silicone. Une étude menée par la FDA auprès de 344 femmes qui avaient de telles prothèses depuis 17 ans en moyenne montre que 69 % des porteuses avaient au moins un implant rompu : chez 12 % d’entre elles, on trouvait même de la silicone à l’extérieur de la capsule Dans son laboratoire des biomatériaux, à Québec, le Dr Robert Guidoin a examiné près de 700 prothèses remplies de gel de silicone qui ont été retirées de la poitrine des femmes (après le moratoire, plusieurs porteuses ont décidé de faire enlever leurs prothèses; d’autres ont simplement changé leurs prothèses remplies de gel de silicone pour des prothèses remplies d’eau saline). Il a également effectué des autopsies. Il affirme qu’on a trouvé du gel de silicone dans les reins, le foie et le cerveau des femmes. “La silicone se répand inévitablement dans l’organisme, soit parce qu’elle suinte à travers l’enveloppe, soit parce que la prothèse finit par déchirer. ”
500 000 femmes portent des implants en France aujourd'hui, ce qui constitue une énorme évolution vis-à-vis de 2003 où elles n'étaient que 200 000. Dans 80% des cas, elles le font pour des raisons esthétiques et 20 % pour reconstruire le sein après une ablation. Pourtant, le coût de « faux seins » est élevé, l'opération de chirurgie esthétique varie entre 3 000 et 5 000 euros.
Malgré le moratoire, les prothèses remplies de gel de silicone reviennent peu à peu sur le marché. Ainsi, entre décembre 1999 et janvier 2002, Santé Canada a autorisé l’implantation de telles prothèses chez 1350 femmes. La plupart de ces implants sont semblables à ceux qui étaient sur le marché entre la fin des années 80 et le moment du moratoire de 1992 : un sac de silicone lisse ou texturée rempli de gel fluide de silicone. À l’époque, plus de 850 femmes porteuses avaient appelé l’ACEF-Centre (devenue depuis Option consommateurs) pour obtenir de l’information ou porter plainte. De ce nombre, 85 % affirmaient souffrir de différents problèmes de santé : douleurs aux seins et aux articulations, durcissement des seins, fatigue chronique, maladies rénales, infections fréquentes, difficulté à respirer, sclérodermie, etc. Ces problèmes étaient survenus après la pose de leurs prothèses et, selon plusieurs spécialistes, n’étaient pas sans liens avec elles.
Le gouvernement Français a recommandé le retrait des prothèses incriminées "à titre préventif et sans caractère d'urgence". Une partie des implants PIP ont été remplis d'un gel de silicone non médical "irritant" qui entraîne un risque accru de rupture de la prothèse, "le seul risque avéré", selon M. Bertrand. ( © AFP)
Deux catégories de victimes différentes existent, non pas en considération de leurs droits mais des préjudices potentiels:
Les femmes ayant subi une abblation chirurgicale suite à un cancer, et reconstruction.
Les femmes ayant bénéficié d'une augmentation mammaire esthétique.
Les risques sanitaires prévisibles sont essentiellement des inflammations au contact du silicone qui s'échappe des prothèse. Qui entraînent des kystes et "siliconomes" mais aussi des dysfonctionnements articulaires ou nerveux (douleurs ou perte de sensibilité).
Sur le métabolisme affaibli des femmes ayant subi un cancer, il est à craindre que les inflammations déclenchent d'autres troubles métaboliques.
«Tout le monde s’est laissé abuser», regrette Patrick Baraf. La société PIP a été placée en liquidation judiciaire en mars 2010. Jean-Claude Mas devrait être cité dans l’enquête pour tromperie aggravée, obstacle aux contrôles de l'Afssaps et non présence de marquage CE, mais n’aurait pas été mis en examen, selon Europe 1.
(Julien Ménielle - http://www.20minutes.fr/sante/846987-scandale-protheses-mammaires-defectueuses-fondateur-pip-etait-charcutier)
Sources :
http://www.option-consommateurs.org
http://www.marieclaire.fr
http://fr.wikipedia.org/wiki/Implant_mammaire
http://www.lexpress.fr
http://www.liberation.fr
http://avocats.fr