Tournai (en néerlandais : Doornik) est une ville francophone de Belgique située en Région wallonne, chef-lieu d’arrondissement en province de Hainaut et siège de l'évêché de Tournai.
Tournai est une des plus vieilles villes de Belgique avec Arlon et Tongres. Elle a joué un rôle historique, économique, religieux et culturel important au sein du Comté de Flandre durant le Moyen Âge.
Le beffroi (le plus ancien de Belgique) et la cathédrale Notre-Dame de Tournai sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. La cathédrale, imposante construction d’art roman et d’architecture gothique, est célèbre pour ses cinq tours ainsi que pour son trésor. Tournai est surnommée la ville au cinq clochers.
La cathédrale
Le beffroi
Le Tournaisis est le nom que l’on donne à la région de Tournai.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Turris Nerviorum Ier siècle, Turnacum 300, Turnaco 365.
Tournai se situe dans la Basse-Belgique, à la limite sud de la plaine flamande, dans le bassin de l'Escaut. Elle fait partie de la province de Hainaut, de la Région wallonne et de la Communauté française de Belgique. Tournai a son propre arrondissement qui réunit les communes de Tournai, Antoing, Brunehaut, Celles, Estaimpuis, Leuze-en-Hainaut, Mont-de-l'Enclus, Pecq, Péruwelz et Rumes. Tournai est une ville qui comprend de nombreux parcs, églises et remparts.
Cette ville francophone fut pendant longtemps un des centres urbains les plus importants du Comté de Flandre, du Royaume de France et des Pays-Bas (autrichiens, espagnols, …), mais un déclin économique et une stagnation démographique à la révolution industrielle a fait d'elle une ville de petite taille de la dorsale européenne.
Sa superficie de 213,75 km² en fait la commune la plus étendue de Belgique, et elle est la plus importante en population du Hainaut occidental. Elle est située à 85 kilomètres à l'ouest de Bruxelles et à 25 kilomètres à l'est de Lille. Elle est constituée de 30 communes avant la fusion.
La « cité aux cinq clochers » est traversée par l'Escaut et fait partie du sous-bassin Haut-Escaut. Elle fait partie du chapelet de villes scaldiennes, toutes distantes entre elles d'une trentaine de kilomètres : Cambrai, Valenciennes, Tournai, Audenarde, Gand, Termonde et Anvers. L'Escaut naît sur les plateaux de la Picardie. Après avoir divagué dans la plaine alluviale, le fleuve se resserre aux environs d'Antoing, en perçant le dôme du Mélantois, jusqu'à Tournai pour ensuite pénétrer la plaine flamande et continuer une route autrefois pleine de méandres. Tournai est donc entre deux régions duales : des plateaux au sud et des plaines au nord, régions de pierre calcaire propice à l'exploitation de carrières en amont et la plaine flamande propice au commerce en aval.
Grâce à cette ouverture de la vallée de l'Escaut, Tournai a eu dès sa fondation une vocation de ville de passage et de contact. La rive gauche est plus redressée que la rive droite, avec un point culminant à 77 mètres (le Pic-Au-Vent). Par contre, la rive droite est occupée par une plaine alluviale d'un petit rieu, le rieu d'Amour. La position surélevée de la rive gauche y a favorisé l'établissement de la ville, en plus de la rencontre entre la voie romaine Arras-Asse et l'Escaut, ainsi qu'une voie romaine secondaire, la voie Bavay-Cassel-Boulogne-sur-Mer.
L'Escaut a eu un rôle économique important tout au long de l'histoire de la ville. Le tonnage autorisé de l'Escaut à Tournai est aujourd'hui de 1 350 tonnes.
Le fleuve est assez pollué, même si la qualité de l'eau s'améliore depuis la construction de stations d'épuration. Les industries lourdes françaises à la frontière ont pendant de nombreuses années déversé beaucoup de polluants. Le fleuve est également pollué par la consommation des habitants et l'épandage des agriculteurs. Au début du XXe siècle, l'Escaut était réputé pour contenir énormément de poissons, particulièrement des saumons à la belle saison. Les populations de poissons sont assez faibles maintenant.
La ville, fondée il y a plus de 2 000 ans, a changé bien souvent de culture dominante : gallo-romaine, franque (cité royale sous le règne de Childéric Ier et de Clovis Ier, et donc ainsi la première capitale du royaume franc).
Tournai est déjà une cité importante au temps des Romains. Au IIIe siècle, Saint Piat évangélise la ville qui passe au Ve siècle sous la domination des Francs Saliens. Aux alentours de 850, elle est intégrée dans le comté de Flandre, qui deviendra pays vassal du roi de France. À partir de 1187, suite aux luttes des Tournaisiens, la ville acquiert une certaine indépendance vis-à-vis du reste du comté en dépendant directement de la couronne de France (tandis que son pays, le Tournaisis, reste flamand jusqu’à son annexion par Philippe le Bel).
Elle reste française jusqu’en 1521 (exceptée une brève occupation anglaise sous Henri VIII en 1513). En 1521, le siège de la ville fait passer cette dernière aux mains de Charles Quint et Tournai rejoint ainsi les Pays-Bas espagnols. Au XVIe siècle, Tournai, surnommée la Genève du Nord, est le foyer de la contestation contre régime espagnol dans les provinces wallonnes des Pays-Bas. Louis XIV la conquiert en 1668, mais doit la céder à l’Autriche en 1713. À partir de cette date, la cité connaîtra le même sort que l'ensemble des Pays-Bas autrichiens.
En 1745 a lieu la bataille de Fontenoy (village situé à plus ou moins 10 km de Tournai) avec la victoire française et irlandaise contre les troupes anglaises et autrichiennes. La ville est conquise par la France sous la Révolution et l’Empire, puis est rattachée au royaume des Pays-Bas (1815). En 1830, elle est intégrée dans la Belgique indépendante. Au début de la seconde guerre mondiale, les bombardements de la ville par l'aviation allemande détruisent une grande partie du centre historique. Par la suite, la ville fut un réel lieu de passage, surtout au niveau de l'aviation militaire
Tournai est une ville belge de langue française. La langue locale est le picard, comme dans le reste des autres communes du Hainaut et du nord de la France.
La ville de Tournai, qui a par le passé toujours profité d'une assez large autonomie, fait partie de la Flandre romane, tout comme Lille, Douai, Tourcoing ou Mouscron. Ces villes, bilingues ou non, font partie de l'aire culturelle flamande et possèdent donc des caractéristiques flamandes que l'on retrouve dans leur héritage artistique (architecture, peinture, sculpture...)9.
La Grand-Place, Christine de Lalaing (Statue), le beffroi et la cathédrale Notre-Dame de Tournai
Ainsi, la ville de Tournai fut l'un des grands centres culturels et économiques flamands :
Le chœur gothique de la cathédrale « Notre-Dame flamande » de Tournai fut un élément précurseur de l'art scaldien, qui est typiquement flamand. Tournai fut la capitale religieuse de la Flandre durant plus de mille ans (de 496 à 1559).
La tapisserie et la draperie tournaisiennes appartiennent à la grande école flamande et Tournai faisait même partie de la Hanse flamande de Londres qui regroupait les villes drapières de Flandre.
L'église Saint-Brice de Tournai est le premier exemplaire du style hallekerk qui est si typique des villes et campagnes flamandes.
Certains grands noms des primitifs flamands sont tournaisiens : Robert Campin (considéré comme le premier maître de cette école), Roger de la Pasture, Jacques Daret. La tradition du lundi perdu ou parjuré (en néerlandais verloren maandag ou verzworen maandag) est une tradition flamande très vivace à Tournai.
Même si elle se situe dans l'aire culturelle flamande, Tournai possède également des trésors de l'art mosan, style typique de l'espace culturel wallon. En effet, les deux plus importantes châsses de la cathédrale Notre-Dame de Tournai, les châsses de Notre-Dame flamande et de Saint-Eleuthère (XIIIe siècle), sont deux œuvres de Nicolas de Verdun (artiste liégeois né en 1181) dont l'évêché de Tournai avait passé commande. Ces reliquaires témoignent de l'opulence des villes de Tournai et de Liège au Moyen Âge : en particulier la châsse de Notre-Dame flamande qui est considérée comme l'une des sept merveilles de Belgique.
Gastronomie
Le lapin du lundi parjuré (ou « Lundi perdu »)
La salade tournaisienne
Les Succès du Jour
Les biscuits « Delacre »
Les biscuits " Desobry"
Les ballons tournaisiens
Les apéritifs « Le tournaisien » et « la tournaisienne », "Le pont des trous"
Les produits de l'entité de Tournai :
- La bière « La Tournay » de la Brasserie de Cazeau (seule brasserie de l'entité de Tournai)
- La bière « Saint-Martin », blonde ou brune, trouve ses racines en 1096 ac. Son verre représente un des nombreux vitraux de la cathédrale de Tournai. (de la brasserie de Brunehaut).
Folklore
Le lundi parjuré, dit « Lundi perdu »
Le carnaval de Tournai (22 jours avant Pâques)
Les Quatre Cortèges, avec ses géants (le deuxième dimanche de juin)
La Grande procession de Tournai
Le jeu de Fer
Les jeux de Boules
La Balle pelote
La Royale Compagnie du Cabaret Wallon Tournaisien
La Saint Nicolas
Personnalités
Clovis Ier (vers 466-511), roi des Francs (Ve siècle)
Lethalde et Englebert, croisés flamands (XIe siècle)
Le Bienheureux Guerric d'Igny (vers 1070-1157), né à Tournai, auteur cistercien, abbé d'Igny.
Philippe Mouskes, évêque et chroniqueur (XIIIe siècle)
Robert Campin (vers 1378-1444), mort à Tournai, dit le Maître de Flémalle, peintre.
Rogier de la Pasture (vers 1399/1400-1464), né à Tournai, peintre, primitif flamand.
Christine de Lalaing, épouse du Gouverneur de Tournai, Princesse d'Épinoy (XVIe siècle)
Gillion-Othon Ier de Trazegnies (1598-1669), marquis de Trazegnies, gouverneur de Philippeville, d'Artois et de Tournai.
Charles Hovine (1596-1671), né à Tournai, chef-président du Conseil privé du roi à Bruxelles.
Guillaume de Melun, prince d'Espinoy (XVIIe siècle)
Théobald Michau (1676-1765), né à Tournai, peintre.
Ferdinand-Ignace Malotau de Villerode, né en 1682 à Tournai.
Charles-Joseph de Pollinchove (1695-1756) president du Parlement de Flandres
Pierre Joseph Fauquez (mort en 1741), originaire de Tournai, fondateur de la faïencerie de Tournai, de Saint-Amand-les-Eaux.
Robert Dubois (1709–1769), céramiste, co-fondateur de la Manufacture de Vincennes (porcelaine) ; travailla avec son frère à Valenciennes, Saint-Amand et Tournai où il dirigea la Manufacture en 1750 ; décédé dans cette ville.
Albert Delin (1712-1771), mort à Tournai, facteur de clavecins.
Piat Sauvage (1744-1818), né à Tournai, peintre.
Louis-François-Joseph de la Barre, historien et écrivain (XVIIIe siècle)
Donat Casterman, imprimeur (XVIIIe siècle)
Denis de Rasse de La Faillerie (1762-1839), avocat et homme politique belge.
Léopold Lefebvre (1769-1844), industriel et homme politique belge.
Bruno Renard (1781-1861), né à Tournai, architecte.
Albert Goblet d'Alviella (1790-1873), né à Tournai, militaire et homme politique.
Jules de Rasse (1808-1883), né à Tournai, diplomate et homme politique.
Alphonse de Rasse (1813-1892), frère du précédent, né et mort à Tournai, bourgmestre de Tournai et sénateur.
Louis Gallait (1810-1887), né à Tournai, peintre.
Jules Bara (1835-1900), né à Tournai, personnalité politique.
Georges Rodenbach (1855-1898), né à Tournai, écrivain.
Jean-Baptiste Noté (1858-1922), né à Tournai, baryton.
Gabrielle Révelard (1882-1976) Infirmière inspire le nom "Dorcas"
Henry Lacoste (1885–1968), né à Tournai, architecte.
René Lefebvre (1893-1976), homme politique belge.
Gabrielle Petit (1893-1916), née à Tournai, infirmière, espionne de la Première Guerre mondiale.
George Grard (1901-1984), né à Tournai, sculpteur.
Joseph Lacasse (1894-1975), né à Tournai, peintre
Luc Varenne (1914-2002), né à Tournai, célèbre commentateur sportif.
Pierre Caille (1911-1996), né à Tournai, sculpteur.
Marcel Marlier (1930-2011), mort à Tournai, illustrateur et créateur de la série Martine.
Henri Vernes, né en 1918, enfance à Tournai, auteur des romans Bob Morane.
Émile Desmedt, né en 1956 à Tournai, sculpteur et céramiste.
Pour connaitre les activités voici le site de L'office de tourisme de la ville de Tournai
ADMINISTRATION COMMUNALE DE TOURNAI
Rue Saint-Martin, 52
7500 Tournai
Tél. +32 69 33 22 11
Fax +32 69 23 57 16
@ : info@tournai.be
Office du Tourisme de Tournai
Vieux Marché aux Poteries, 14
7500 Tournai
Téléphone : +32 69 22 20 45
Télécopie : +32 69 21 62 21
@ : tourisme@tournai.be
Et le portail de City-Net
http://www.tournai-city.net
Sources :
http://fr.wikipedia.org
http://www.tournai.com
http://www.maisonculturetournai.com
http://www.tournai-city.net/