Le déséquilibre des écosystèmes pourrait précipiter la fin du monde.
La Terre s’éteindrait en 2100
Une étude d’une vingtaine de chercheurs démontre que les écosystèmes de la planète pourraient être chamboulés et, in fine, précipiter la Terre dans la fin du monde à l’horizon 2100.
Ce n’est pas une théorie ubuesque venue d’une civilisation ancienne: l’équilibre écologique de la planète est bel et bien sur le déclin. Et s’éteindrait même plus rapidement que prévu. «Il y a des réalités biologiques que nous ne pouvons ignorer, affirme au site «Ware» le paléontologiste Anthony Barnoski de l’université de Berkeley en Californie. Si nous esquivons ces problèmes, nous seront pris par surprise un jour ou l’autre». Lui et 21 autres chercheurs, issus pour la plupart d’universités américaines et canadiennes, ont cosigné une étude établissant la fin de vie de notre planète à l’horizon 2100. D’ici là, les écosystèmes de la Terre pourraient en effet s’effondrer et de manière irréversible, selon la très sérieuse revue «Nature», qui a publié l’étude.
«A l'époque où la planète est passée d'une période glaciaire à celle actuelle, interglaciaire, des changements biologiques des plus extrêmes sont apparus en seulement mille ans, explique Arne Moers de l’université Simon Fraser de Vancouver. A l'échelle de la Terre, c’est comme passer de l’état de bébé à l’âge adulte en moins d’une année». Un chamboulement qui s’accélère encore. «La planète est en train de changer encore plus vite aujourd'hui, poursuit la chercheuse. La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent. Nous prenons un énorme risque à modifier le bilan radiatif de la Terre: faire basculer brutalement le système climatique vers un nouvel état d'équilibre auquel les écosystèmes et nos sociétés seront incapables de s'adapter».
«Nous pouvons le voir venir maintenant. C’est toute la différence»
Progressivement, les climats actuels muteraient. Selon l’étude, entre 12% et 39% de la surface de la Terre deviendraient des zones climatiques dont les conditions de vie seraient inconnues pour nos organismes. Et nos sociétés n’y survivraient pas. Pour Anne Moers, «le prochain changement pourrait être extrêmement destructeur pour la planète. Une fois que le seuil critique sera dépassé, il n’y aura plus de possibilité de revenir en arrière». Seul problème: les scientifiques ne pourront définir ce point de non retour qu’une fois qu’il sera dépassé.
Il n’empêche que les mutations écologiques ne sont pas inédites sur notre planète. L’étude rappelle à titre d’exemple que le Sahara était une vaste étendue d’herbe il y a plus de 5000 ans. Pour arriver à son état actuel la «planète bleue» a franchi cinq grands caps géologiques majeurs. «Il y a déjà eu de grands changements géologiques auparavant, rappelle Barnosky.
Les auteurs de l’étude pressent les gouvernements d’agir vite. Pour cela, ils proposent plusieurs pistes:
Tout d'abord, diminuer la pression démographique et laisser au repos certains territoires pour qu’ils retrouvent un équilibre naturel, en concentrant davantage la population dans les zones déjà fortement peuplées. Selon les chercheurs, il faudrait aussi réduire l’écart des niveaux de vie entre les pays pauvres et les pays riches. Ainsi que promouvoir le développement technologique des moyens de production et de distribution.
Maxime Laurent - Parismatch.com