Bien que nous ne fassions pas de politique sur cet espace, il est toujours intéressant de connaitre les choses dont on ne sait pas toujours définir leurs origines.
C'est pourquoi à la question posée, "qu"est-ce que la gauche et la droite en politique" peut paraitre quand même assez opportune pour le citoyen lambda que nous sommes !
Les notions de droite et de gauche renvoient à une opposition en politique qui, depuis la France de 1789 s'est étendue dans une grande partie des systèmes politiques d'assemblée. L'évolution et les nuances de cette bipolarisation opposent globalement :
la défense d'un ordre efficace respectant l'autorité et la propriété (droite)
la revendication d'un progrès égalitaire organisé par l'État (gauche)
Historiquement, Philippe IV, surnommé le Bel, réunit dans les Etats Généraux, c'est-a-dire les Assemblées de la Nation qui traitaient des affaires publiques et réunissaient les représentants de la nation entière. Il appela, pour la première fois, le tiers-état (ceux qui ne sont ni du clergé ni de la noblesse composent le tiers-état) à ces grandes assemblées (1302). Ces derniers étaient installés à la gauche du Roi, tandis que les nobles, les aristocrates et le clergé étaient installés à droite.
Philippe IV de France, dit Philippe le Bel ou le roi de fer (Fontainebleau, avril/juin 1268 - Fontainebleau, 29 novembre 1314), fils de Philippe III de France (1245-1285) et de sa première épouse Isabelle d'Aragon. Il fut roi de France de 1285 à 1314, onzième roi de la dynastie des Capétiens directs.
En France, après la Révolution, ce clivage s'est instituée dans la culture politique des systèmes d'assemblées, même si d'autres groupes antagonistes émergèrent, tels les «montagnards» proches des tribunes du peuple, et la «plaine». Au XIXe siècle, elle s'est étendue à l'Europe et, en 1830, à l'Amérique du Sud sous l'influence révolutionnaire, puis durant les XIXe et XXe siècles, aux pays décolonisés.
La culture politique britannique et américaine fut également influencée.
En Grande-Bretagne, l'opposition originelle entre libéraux et conservateurs Whig/Tory fut doublée par l'opposition gauche droite conduisant à l'affaiblissement du parti libéral et à la montée du parti travailliste.
Aux États-Unis d'Amérique, la bipolarisation oppose toujours démocrates et républicains depuis le débat sur le fédéralisme, ce qui ne recouvre pas l'opposition gauche/droite : défense des droits des citoyens autonomes et des communautés minoritaires solidaires d'un côté ; défense des valeurs WASP fédératives dominantes de l'autre. Pour plusieurs, il est périlleux, par exemple, de classer Abraham Lincoln à gauche ou à droite. De plus, le fait est que les doctrines des deux partis ont totalement changé, elles sont en fait littéralement substitué, le parti démocrate devenant au cours du XXe siècle le défenseur des minorités tandis que le parti républicain se repliait sur un électorat traditionnel et rural à majorité protestante. De même, les républicains défendent aujourd'hui la souveraineté des États fédérés, alors qu'ils étaient les plus grands partisans du fédéralisme deux cents ans plus tôt.
La cohérence des choix collectifs se retrouve assez largement, même si, on considère parfois l'opposition systématique des valeurs de droite et de gauche comme un peu caricaturales. À l'origine de nombreux conflits politiques, bipolarisation peut s’ordonner, mutatis mutandis, sur un axe principal qu'on retrouve, par exemple, aujourd'hui, dans les cas suivants :
En France, Union pour un mouvement populaire et Parti socialiste ;
Aux États-Unis, Parti républicain et Parti démocrate ;
En Grande-Bretagne, conservateurs et travaillistes ;
En Allemagne, chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates ;
En Australie, libéraux et travaillistes ;
En Belgique, libéraux et socialistes ;
Au Canada, l'opposition conservateurs et libéraux recouvre l'opposition historique britannique.
En Espagne, le Parti Populaire et le Parti Socialiste
D'un point de vue de la théorie des sciences politiques, la bipolarisation semble être le système permettant la meilleure cohérence : on ne dispose pour le moment que d’hypothèses. L’une d’entre elles a trait au paradoxe de Condorcet et au théorème d'impossibilité d'Arrow, qui aboutissent aux conclusions suivantes :
Les systèmes de votes simples à dépouiller ne garantissent pas une cohérence des choix d’une assemblée. En particulier, ils peuvent conduire dans certains cas spécifiques à préférer A à B en l’absence de C, B à C en l’absence de A, et C à A en l’absence de B (circularité), ce qui indique un comportement incohérent. Il s’agit d’un inconvénient qui n'est pas inhérent à la démocratie, comme Condorcet l'indique, mais au contraire à ces systèmes de vote. Le système de Hare propose une solution qui fut utilisée à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle.
Le nom « paradoxe de Condorcet » vient de Nicolas de Condorcet, qui l'a énoncé en 1785 dans son ouvrage Essai sur l’application de l’analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix, le résumant à l’intransitivité possible de la majorité.
Le théorème d'impossibilité d'Arrow, également appelé « paradoxe d'Arrow », est une confirmation mathématique dans certaines conditions précises du paradoxe évoqué dès 1785 par Nicolas de Condorcet selon lequel il n'existe pas de fonction de choix social indiscutable, permettant d'agréger des préférences individuelles en préférences sociales. Pour Condorcet, il n'existe pas de système simple assurant cette cohérence. Arrow tente de démontrer, sous réserve d'acceptation de ses hypothèses, qu'il n'existe pas du tout de système assurant la cohérence, hormis celui où la fonction de choix social coïncide avec les choix d'un seul individu, parfois surnommé dictateur, indépendamment du reste de la population.
On distingue, traditionnellement, la gauche et la droite des extrêmes. Les centre droit et centre gauche ont pu parfois faire alliance :
- pour les extrémistes l'usage de la force pour évincer définitivement le système adverse du pouvoir est préférable au compromis avec l'adversaire.
D'un point de vue politique et social, le mouvement ouvrier s'est positionné à l'extrême gauche dans la tradition révolutionnaire et marxiste.
L'histoire de l'extrême droite est marquée par l'évolution de ses courants qui vont de la défense d'un absolutisme monarchique de droit divin à un totalitarisme nationaliste à fondement racial.
Voici aussi les réponses de Gil Delannoi, chercheur en politique :
Gil Delannoi est un politologue et sociologue français, spécialiste du nationalisme, du libéralisme et de la pensée politique française contemporaine. Chercheur au CEVIPOF depuis 1982 et responsable du pôle « pensée politique, histoire des idées » du même centre de recherche, il est également professeur de théorie politique et d'histoire des idées à Sciences Po.
Delannoi a travaillé notamment en collaboration avec Pierre-André Taguieff et traduit un ouvrage d'Isaiah Berlin. Il est directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, membre du comité scientifique « sciences et citoyens » du CNRS, de la commission « philosophie » du Centre national du livre (2005-2007), de la commission des chercheurs de la FNSP et des comités de rédaction des revues Esprit, Commentaire, Zénon.
« Traditionnellement, la droite est plutôt attachée au maintien, à la conservation. La gauche est plutôt tournée vers le changement. C’est pourquoi, en général, on est plutôt de droite dans les milieux riches ou aisés, pour préserver ses richesses. Et on est plutôt de gauche dans les milieux modestes, pour espérer avoir une vie meilleure.
À droite, l’idée dominante est que la société n’est pas si mal faite. Qu’il faut corriger quelques‑uns de ses défauts, mais que, dans l’ensemble, elle est satisfaisante. À gauche, même si l’on sait que tout n’est pas possible, on a plutôt tendance à vouloir améliorer la société. Et des principes de base sont remis en cause comme par exemple, la place de l’argent et les problèmes d’inégalités. »
Par la nature relative de cet axe, créé par l'évolution des sociétés et donc des regards portés sur celles-ci, sa signification change au cours du temps. L'électorat démocratique lui-même peut choisir de rééquilibrer par une alternance.
Le thème du retour à la terre cher à Philippe Pétain (donc de droite) a été quelque temps l’une des composantes du mouvement écologiste (surtout dans les années 1970).
La colonisation a été, vers 1870, prônée par une partie de la gauche (Victor Hugo, ou du centre Jules Ferry contre le radical Clemenceau puis contre Jaurès…) au nom du devoir d’aide aux populations, et combattue par une partie de la droite (en particulier Adolphe Thiers) au nom du détournement de capitaux dont la métropole avait besoin pour se développer. En 1960, les positions s’étaient inversées.
En dépit de l'ouvrage classique de René Rémond, Les Droites en France (1954), le concept reste à géométrie très variable au cours du temps. Depuis les années 1980, gauche et droite semblent se définir en France par consensus sur la devise nationale : la droite mettrait l’accent sur la liberté à qui elle donne priorité sur l’égalité, et la gauche donnerait priorité à l'égalité sur la liberté. Ce positionnement présente au moins le mérite de rappeler que ce qui unit ces mouvements est bien plus grand que ce qui les sépare. Il ne s’agit pas contrairement à la vision de Sartre dans les années 1950 d’un combat du bien contre le mal, mais bien selon l’expression de Norman Spinrad d’une opposition dans le cadre démocratique entre deux visions différentes et partiellement incompatibles du bien.
Rappelons d’ailleurs, qu’en 1914, la notion d’impôt sur le revenu était considérée comme de gauche et celle d’impôt sur le capital comme d’extrême-gauche. En 2004, la contestation de ces deux impôts est devenue plus que marginale sur le principe, les conflits portant davantage sur les taux à adopter. Deux autres impôts ont été créés depuis (TVA et CSG) qui n’étaient réclamés en 1914 ni par la droite, ni par la gauche, puisque la sécurité sociale a été créée en 1945. Pour cette raison, aucune maison n’est vraiment propriétaire de son électorat, qui ne se gêne pas d’ailleurs pour le lui faire savoir.
Toutefois en dépit de positionnements sur des sujets particuliers qui peuvent être appropriés par un côté ou l'autre, le clivage droite/gauche, est avant tout fondé sur l'opposition conservatisme/progressisme, le conservatisme étant fondé, lui, sur la conservation des hiérarchies économiques et sociales au nom des valeurs "transcendantales" (pour la droite religieuse, l'ordre divin moral et, pour la droite libérale, la loi du marché).
Le progressisme a pour but l'égalité sociale et économique des citoyens et leur émancipation des règles traditionnelles, en favorisant la transformation de la société par l'évolution des lois adaptées par et pour les citoyens.
C'est ainsi qu'au cours de l'histoire de la France, les libéraux se sont décalés vers la droite. Au moment de la révolution, les libéraux étaient à gauche de l'échiquier et ont participé aux transformations de la société française de l'ancien régime en participant à la rédaction des constitutions et des lois.
Cependant, avec l'évolution de la société, les inégalités n'étaient plus dues à des privilèges de rang, mais à une propriété économique favorisée par le libéralisme économique. Ainsi, au cours du XIXe siècle, la défense du libéralisme économique s'est-elle rapprochée de la défense des inégalités en faveur d'un patronat capitaliste triomphant au nom de la loi du marché et des libertés économiques.
Dans le même mouvement, la gauche s'est transformée en mouvement d'opposition au libéralisme économique et à la loi "transcendantale" du marché, en faisant la promotion de lois régulant l'économie (Théorie Keynésienne) pour favoriser l'égalité économique et sociale.
Dans l'ensemble, on peut noter un basculement des partis de la gauche vers la droite au fur à mesure des conquêtes sociales. Ainsi on peut prendre l'exemple du Parti radical : à l'extrême gauche au début de la troisième République, il passe progressivement au centre-gauche sous la quatrième, pour terminer aujourd'hui à droite (il soutient l'UMP).
Inversement, lors des retours en arrière, on constate un retour vers la gauche des partis qui étaient passés à droite. On peut citer l'exemple des républicains modérés (ou girondins) : classés à droite dans la république ultra-progressiste de 1792-1794, ils passent au centre au moment du directoire en arbitrant le conflit entre jacobins et monarchistes, puis à gauche au moment de la restauration de la monarchie.
Voici un exemple de ce que l'on trouve en France actuellement;pour faire connaître leurs idées et tenter de les faire appliquer, les hommes politiques se rassemblent dans des partis politiques.
À gauche :
- PS : Parti Socialiste
– Front de Gauche (PC : Parti Communiste + PG : Parti de Gauche)
– EELV : Europe Écologie Les Verts
– NPA : Nouveau Parti Anticapitaliste
– LO : Lutte Ouvrière
Au centre :
- MoDem : Mouvement Démocrate
À droite :
- UMP : Union pour un Mouvement Populaire
- DLR : Debout la République
– FN : Front National
Pour terminer, le terme "centrisme" est utilisé pour désigner les courants politiques du centre. Le centrisme peut se percevoir soit comme l'affirmation d'une force politique distincte de la droite et de la gauche, soit comme un compromis entre les deux. Le terme peut également être associé à l'idée de modération entre des antagonismes politiques : conservatisme et progressisme sur le plan des réformes, socialisme, libéralisme et conservatisme sur le plan des idées, interventionnisme et laissez-faire sur le plan économique.
Cela remonte encore au tout début de l’histoire parlementaire lorsqu'un centre politique est apparu après la Révolution française. Dans l’Assemblée de 1791, la force principale (plus de 300 députés) mais inorganisée, est constituée par des députés qui sont attachés aux principes et aux conquêtes de 1789 mais qui craignent autant la surenchère des proches du roi que ceux des révolutionnaires extrémistes. Ils sont représentés dès la constitution de l'assemblée nationale, fruit de la réunion des ordres (clergé, noblesse et Tiers-Etat) par la tendance girondine et par deux orateurs Mirabeau et Barnave, adepte d'une monarchie constitutionnelle sans suprématie du pouvoir législatif.
En 1793, ils seront baptisés la « Plaine » . Ce terme vient de l'opposition entre eux et les Montagnards qui sont les révolutionnaires extrémistes et qui ont décidé de se placer en haut et à gauche de l'Assemblée. C'est ainsi que naît la lutte entre la Montagne et la Plaine.
Au XIXe siècle, le centre est incarnée par des modérés qui regroupent plusieurs tendances : orléanistes, libérales et catholiques sociaux de la deuxième république (Alphonse de Lamartine, François Arago)qui s'opposent au royalisme puis au bonapartisme, tout en refusant un retour à l'Ancien Régime ou l'avènement d'une république autoritaire comme le fût la Ire République, ou encore plus tardivement l'adhésion aux thèses socialistes. Les Républicains seront considérés à gauche durant la première moitié du XIXe siècle, puis passeront à droite sous l'influence d'Adolphe Thiers, tenant d'un républicanisme conservateur gardien de l'ordre public et de la propriété privée, repris ensuite par le radicalisme qui y ajoutera l'anticléricalisme laïc.
Au XXe siècle, le centre est mû par deux grandes évolutions. En premier lieu, le ralliement définitif de la droite orléaniste à la République qui positionnera la démocratie chrétienne au centre de l'échiquier politique, d'autant qu'elle est rapidement concurrencée à sa droite par l'émergence de forces plus conservatrices ou héritières de la tradition bonapartiste (gaullistes). En second lieu, la modération d'une partie des socialistes abandonnant les références au marxisme et assumant leur adhésion à la social-démocratie et une économie sociale de marché, à la fois de libre accès mais régulée.
En Belgique par exemple, les partis démocrates chrétiens (Centre démocrate humaniste et Christen-Democratisch en Vlaams) sont généralement considérés comme centristes, car ils se situent au centre de l'échiquier politique, entre les courants libéral et socialiste. Ce sont des défenseurs assidus de l'économie sociale de marché.
Les divergences entre ces deux partis sont clairement apparues après les élections fédérales de 2007 et l'échec de la formation d'un gouvernement Orange bleue. Ainsi, le Centre démocrate humaniste est désormais considéré comme un parti de gauche allié du PS alors que le Christen-Democratisch en Vlaams comme centre-droit à tendance nationaliste flamande, vu son alliance avec les indépendantistes flamands de la N-VA.
Cependant le Christen-Democratisch en Vlaams et la N-VA se sont depuis séparés, ce qui fait de ces deux parti politique une force Centriste indépendante.
En France, le centrisme est un courant politique et philosophique possédant un comportement caractéristique, des structures propres et une culture spécifique. Ce courant peut se constituer au sein de partis de gauche ou de droite, ou bien au contraire défendre une position indépendante, au-dessus des clivages traditionnels.
Il peut-être regroupé au sein de trois grandes familles politiques : les modérés, démocrates et démocrates-chrétiens, les radicaux et les sociaux-démocrates, sociaux-libéraux et chrétiens sociaux.
Autre exemple, les trotskistes utilisent le terme centrisme pour désigner un mouvement ou un parti politique oscillant entre réformisme et révolution et en Suisse, le Parti démocrate-chrétien est un parti anciennement chrétien-conservateur qui est aujourd'hui à cheval entre le centre-droit et le centre-gauche. Le Parti chrétien-social s'étale quant à lui entre la gauche modérée et le centre-gauche.
Être au centre n'a jamais été politiquement facile, mais il est vrai que le centre n'est pas aisé à trouver... Qu'est-ce qu'un homme du centre ? Un centriste, oui, mais encore ? Est-il de centre-droit ou de centre-gauche, puisqu'il semble que le centre absolu n'existe pas... Est-ce un démocrate chrétien, un social-démocrate ou un social libéral ?
Sources :
http://fr.wikipedia.org
http://www.pourquois.com
http://philosophie.initiation.cours.over-blog.com
http://1jour1actu.com
http://leplus.nouvelobs.com
http://www.zurbains.com
C'est pourquoi à la question posée, "qu"est-ce que la gauche et la droite en politique" peut paraitre quand même assez opportune pour le citoyen lambda que nous sommes !
Les notions de droite et de gauche renvoient à une opposition en politique qui, depuis la France de 1789 s'est étendue dans une grande partie des systèmes politiques d'assemblée. L'évolution et les nuances de cette bipolarisation opposent globalement :
la défense d'un ordre efficace respectant l'autorité et la propriété (droite)
la revendication d'un progrès égalitaire organisé par l'État (gauche)
Historiquement, Philippe IV, surnommé le Bel, réunit dans les Etats Généraux, c'est-a-dire les Assemblées de la Nation qui traitaient des affaires publiques et réunissaient les représentants de la nation entière. Il appela, pour la première fois, le tiers-état (ceux qui ne sont ni du clergé ni de la noblesse composent le tiers-état) à ces grandes assemblées (1302). Ces derniers étaient installés à la gauche du Roi, tandis que les nobles, les aristocrates et le clergé étaient installés à droite.
Philippe IV de France, dit Philippe le Bel ou le roi de fer (Fontainebleau, avril/juin 1268 - Fontainebleau, 29 novembre 1314), fils de Philippe III de France (1245-1285) et de sa première épouse Isabelle d'Aragon. Il fut roi de France de 1285 à 1314, onzième roi de la dynastie des Capétiens directs.
En France, après la Révolution, ce clivage s'est instituée dans la culture politique des systèmes d'assemblées, même si d'autres groupes antagonistes émergèrent, tels les «montagnards» proches des tribunes du peuple, et la «plaine». Au XIXe siècle, elle s'est étendue à l'Europe et, en 1830, à l'Amérique du Sud sous l'influence révolutionnaire, puis durant les XIXe et XXe siècles, aux pays décolonisés.
La culture politique britannique et américaine fut également influencée.
En Grande-Bretagne, l'opposition originelle entre libéraux et conservateurs Whig/Tory fut doublée par l'opposition gauche droite conduisant à l'affaiblissement du parti libéral et à la montée du parti travailliste.
Aux États-Unis d'Amérique, la bipolarisation oppose toujours démocrates et républicains depuis le débat sur le fédéralisme, ce qui ne recouvre pas l'opposition gauche/droite : défense des droits des citoyens autonomes et des communautés minoritaires solidaires d'un côté ; défense des valeurs WASP fédératives dominantes de l'autre. Pour plusieurs, il est périlleux, par exemple, de classer Abraham Lincoln à gauche ou à droite. De plus, le fait est que les doctrines des deux partis ont totalement changé, elles sont en fait littéralement substitué, le parti démocrate devenant au cours du XXe siècle le défenseur des minorités tandis que le parti républicain se repliait sur un électorat traditionnel et rural à majorité protestante. De même, les républicains défendent aujourd'hui la souveraineté des États fédérés, alors qu'ils étaient les plus grands partisans du fédéralisme deux cents ans plus tôt.
La cohérence des choix collectifs se retrouve assez largement, même si, on considère parfois l'opposition systématique des valeurs de droite et de gauche comme un peu caricaturales. À l'origine de nombreux conflits politiques, bipolarisation peut s’ordonner, mutatis mutandis, sur un axe principal qu'on retrouve, par exemple, aujourd'hui, dans les cas suivants :
En France, Union pour un mouvement populaire et Parti socialiste ;
Aux États-Unis, Parti républicain et Parti démocrate ;
En Grande-Bretagne, conservateurs et travaillistes ;
En Allemagne, chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates ;
En Australie, libéraux et travaillistes ;
En Belgique, libéraux et socialistes ;
Au Canada, l'opposition conservateurs et libéraux recouvre l'opposition historique britannique.
En Espagne, le Parti Populaire et le Parti Socialiste
D'un point de vue de la théorie des sciences politiques, la bipolarisation semble être le système permettant la meilleure cohérence : on ne dispose pour le moment que d’hypothèses. L’une d’entre elles a trait au paradoxe de Condorcet et au théorème d'impossibilité d'Arrow, qui aboutissent aux conclusions suivantes :
Les systèmes de votes simples à dépouiller ne garantissent pas une cohérence des choix d’une assemblée. En particulier, ils peuvent conduire dans certains cas spécifiques à préférer A à B en l’absence de C, B à C en l’absence de A, et C à A en l’absence de B (circularité), ce qui indique un comportement incohérent. Il s’agit d’un inconvénient qui n'est pas inhérent à la démocratie, comme Condorcet l'indique, mais au contraire à ces systèmes de vote. Le système de Hare propose une solution qui fut utilisée à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle.
Le nom « paradoxe de Condorcet » vient de Nicolas de Condorcet, qui l'a énoncé en 1785 dans son ouvrage Essai sur l’application de l’analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix, le résumant à l’intransitivité possible de la majorité.
Le théorème d'impossibilité d'Arrow, également appelé « paradoxe d'Arrow », est une confirmation mathématique dans certaines conditions précises du paradoxe évoqué dès 1785 par Nicolas de Condorcet selon lequel il n'existe pas de fonction de choix social indiscutable, permettant d'agréger des préférences individuelles en préférences sociales. Pour Condorcet, il n'existe pas de système simple assurant cette cohérence. Arrow tente de démontrer, sous réserve d'acceptation de ses hypothèses, qu'il n'existe pas du tout de système assurant la cohérence, hormis celui où la fonction de choix social coïncide avec les choix d'un seul individu, parfois surnommé dictateur, indépendamment du reste de la population.
On distingue, traditionnellement, la gauche et la droite des extrêmes. Les centre droit et centre gauche ont pu parfois faire alliance :
- pour les extrémistes l'usage de la force pour évincer définitivement le système adverse du pouvoir est préférable au compromis avec l'adversaire.
D'un point de vue politique et social, le mouvement ouvrier s'est positionné à l'extrême gauche dans la tradition révolutionnaire et marxiste.
L'histoire de l'extrême droite est marquée par l'évolution de ses courants qui vont de la défense d'un absolutisme monarchique de droit divin à un totalitarisme nationaliste à fondement racial.
Voici aussi les réponses de Gil Delannoi, chercheur en politique :
Gil Delannoi est un politologue et sociologue français, spécialiste du nationalisme, du libéralisme et de la pensée politique française contemporaine. Chercheur au CEVIPOF depuis 1982 et responsable du pôle « pensée politique, histoire des idées » du même centre de recherche, il est également professeur de théorie politique et d'histoire des idées à Sciences Po.
Delannoi a travaillé notamment en collaboration avec Pierre-André Taguieff et traduit un ouvrage d'Isaiah Berlin. Il est directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, membre du comité scientifique « sciences et citoyens » du CNRS, de la commission « philosophie » du Centre national du livre (2005-2007), de la commission des chercheurs de la FNSP et des comités de rédaction des revues Esprit, Commentaire, Zénon.
« Traditionnellement, la droite est plutôt attachée au maintien, à la conservation. La gauche est plutôt tournée vers le changement. C’est pourquoi, en général, on est plutôt de droite dans les milieux riches ou aisés, pour préserver ses richesses. Et on est plutôt de gauche dans les milieux modestes, pour espérer avoir une vie meilleure.
À droite, l’idée dominante est que la société n’est pas si mal faite. Qu’il faut corriger quelques‑uns de ses défauts, mais que, dans l’ensemble, elle est satisfaisante. À gauche, même si l’on sait que tout n’est pas possible, on a plutôt tendance à vouloir améliorer la société. Et des principes de base sont remis en cause comme par exemple, la place de l’argent et les problèmes d’inégalités. »
Par la nature relative de cet axe, créé par l'évolution des sociétés et donc des regards portés sur celles-ci, sa signification change au cours du temps. L'électorat démocratique lui-même peut choisir de rééquilibrer par une alternance.
Le thème du retour à la terre cher à Philippe Pétain (donc de droite) a été quelque temps l’une des composantes du mouvement écologiste (surtout dans les années 1970).
La colonisation a été, vers 1870, prônée par une partie de la gauche (Victor Hugo, ou du centre Jules Ferry contre le radical Clemenceau puis contre Jaurès…) au nom du devoir d’aide aux populations, et combattue par une partie de la droite (en particulier Adolphe Thiers) au nom du détournement de capitaux dont la métropole avait besoin pour se développer. En 1960, les positions s’étaient inversées.
En dépit de l'ouvrage classique de René Rémond, Les Droites en France (1954), le concept reste à géométrie très variable au cours du temps. Depuis les années 1980, gauche et droite semblent se définir en France par consensus sur la devise nationale : la droite mettrait l’accent sur la liberté à qui elle donne priorité sur l’égalité, et la gauche donnerait priorité à l'égalité sur la liberté. Ce positionnement présente au moins le mérite de rappeler que ce qui unit ces mouvements est bien plus grand que ce qui les sépare. Il ne s’agit pas contrairement à la vision de Sartre dans les années 1950 d’un combat du bien contre le mal, mais bien selon l’expression de Norman Spinrad d’une opposition dans le cadre démocratique entre deux visions différentes et partiellement incompatibles du bien.
Rappelons d’ailleurs, qu’en 1914, la notion d’impôt sur le revenu était considérée comme de gauche et celle d’impôt sur le capital comme d’extrême-gauche. En 2004, la contestation de ces deux impôts est devenue plus que marginale sur le principe, les conflits portant davantage sur les taux à adopter. Deux autres impôts ont été créés depuis (TVA et CSG) qui n’étaient réclamés en 1914 ni par la droite, ni par la gauche, puisque la sécurité sociale a été créée en 1945. Pour cette raison, aucune maison n’est vraiment propriétaire de son électorat, qui ne se gêne pas d’ailleurs pour le lui faire savoir.
Toutefois en dépit de positionnements sur des sujets particuliers qui peuvent être appropriés par un côté ou l'autre, le clivage droite/gauche, est avant tout fondé sur l'opposition conservatisme/progressisme, le conservatisme étant fondé, lui, sur la conservation des hiérarchies économiques et sociales au nom des valeurs "transcendantales" (pour la droite religieuse, l'ordre divin moral et, pour la droite libérale, la loi du marché).
Le progressisme a pour but l'égalité sociale et économique des citoyens et leur émancipation des règles traditionnelles, en favorisant la transformation de la société par l'évolution des lois adaptées par et pour les citoyens.
C'est ainsi qu'au cours de l'histoire de la France, les libéraux se sont décalés vers la droite. Au moment de la révolution, les libéraux étaient à gauche de l'échiquier et ont participé aux transformations de la société française de l'ancien régime en participant à la rédaction des constitutions et des lois.
Cependant, avec l'évolution de la société, les inégalités n'étaient plus dues à des privilèges de rang, mais à une propriété économique favorisée par le libéralisme économique. Ainsi, au cours du XIXe siècle, la défense du libéralisme économique s'est-elle rapprochée de la défense des inégalités en faveur d'un patronat capitaliste triomphant au nom de la loi du marché et des libertés économiques.
Dans le même mouvement, la gauche s'est transformée en mouvement d'opposition au libéralisme économique et à la loi "transcendantale" du marché, en faisant la promotion de lois régulant l'économie (Théorie Keynésienne) pour favoriser l'égalité économique et sociale.
Dans l'ensemble, on peut noter un basculement des partis de la gauche vers la droite au fur à mesure des conquêtes sociales. Ainsi on peut prendre l'exemple du Parti radical : à l'extrême gauche au début de la troisième République, il passe progressivement au centre-gauche sous la quatrième, pour terminer aujourd'hui à droite (il soutient l'UMP).
Inversement, lors des retours en arrière, on constate un retour vers la gauche des partis qui étaient passés à droite. On peut citer l'exemple des républicains modérés (ou girondins) : classés à droite dans la république ultra-progressiste de 1792-1794, ils passent au centre au moment du directoire en arbitrant le conflit entre jacobins et monarchistes, puis à gauche au moment de la restauration de la monarchie.
Voici un exemple de ce que l'on trouve en France actuellement;pour faire connaître leurs idées et tenter de les faire appliquer, les hommes politiques se rassemblent dans des partis politiques.
À gauche :
- PS : Parti Socialiste
– Front de Gauche (PC : Parti Communiste + PG : Parti de Gauche)
– EELV : Europe Écologie Les Verts
– NPA : Nouveau Parti Anticapitaliste
– LO : Lutte Ouvrière
Au centre :
- MoDem : Mouvement Démocrate
À droite :
- UMP : Union pour un Mouvement Populaire
- DLR : Debout la République
– FN : Front National
Pour terminer, le terme "centrisme" est utilisé pour désigner les courants politiques du centre. Le centrisme peut se percevoir soit comme l'affirmation d'une force politique distincte de la droite et de la gauche, soit comme un compromis entre les deux. Le terme peut également être associé à l'idée de modération entre des antagonismes politiques : conservatisme et progressisme sur le plan des réformes, socialisme, libéralisme et conservatisme sur le plan des idées, interventionnisme et laissez-faire sur le plan économique.
Cela remonte encore au tout début de l’histoire parlementaire lorsqu'un centre politique est apparu après la Révolution française. Dans l’Assemblée de 1791, la force principale (plus de 300 députés) mais inorganisée, est constituée par des députés qui sont attachés aux principes et aux conquêtes de 1789 mais qui craignent autant la surenchère des proches du roi que ceux des révolutionnaires extrémistes. Ils sont représentés dès la constitution de l'assemblée nationale, fruit de la réunion des ordres (clergé, noblesse et Tiers-Etat) par la tendance girondine et par deux orateurs Mirabeau et Barnave, adepte d'une monarchie constitutionnelle sans suprématie du pouvoir législatif.
En 1793, ils seront baptisés la « Plaine » . Ce terme vient de l'opposition entre eux et les Montagnards qui sont les révolutionnaires extrémistes et qui ont décidé de se placer en haut et à gauche de l'Assemblée. C'est ainsi que naît la lutte entre la Montagne et la Plaine.
Au XIXe siècle, le centre est incarnée par des modérés qui regroupent plusieurs tendances : orléanistes, libérales et catholiques sociaux de la deuxième république (Alphonse de Lamartine, François Arago)qui s'opposent au royalisme puis au bonapartisme, tout en refusant un retour à l'Ancien Régime ou l'avènement d'une république autoritaire comme le fût la Ire République, ou encore plus tardivement l'adhésion aux thèses socialistes. Les Républicains seront considérés à gauche durant la première moitié du XIXe siècle, puis passeront à droite sous l'influence d'Adolphe Thiers, tenant d'un républicanisme conservateur gardien de l'ordre public et de la propriété privée, repris ensuite par le radicalisme qui y ajoutera l'anticléricalisme laïc.
Au XXe siècle, le centre est mû par deux grandes évolutions. En premier lieu, le ralliement définitif de la droite orléaniste à la République qui positionnera la démocratie chrétienne au centre de l'échiquier politique, d'autant qu'elle est rapidement concurrencée à sa droite par l'émergence de forces plus conservatrices ou héritières de la tradition bonapartiste (gaullistes). En second lieu, la modération d'une partie des socialistes abandonnant les références au marxisme et assumant leur adhésion à la social-démocratie et une économie sociale de marché, à la fois de libre accès mais régulée.
En Belgique par exemple, les partis démocrates chrétiens (Centre démocrate humaniste et Christen-Democratisch en Vlaams) sont généralement considérés comme centristes, car ils se situent au centre de l'échiquier politique, entre les courants libéral et socialiste. Ce sont des défenseurs assidus de l'économie sociale de marché.
Les divergences entre ces deux partis sont clairement apparues après les élections fédérales de 2007 et l'échec de la formation d'un gouvernement Orange bleue. Ainsi, le Centre démocrate humaniste est désormais considéré comme un parti de gauche allié du PS alors que le Christen-Democratisch en Vlaams comme centre-droit à tendance nationaliste flamande, vu son alliance avec les indépendantistes flamands de la N-VA.
Cependant le Christen-Democratisch en Vlaams et la N-VA se sont depuis séparés, ce qui fait de ces deux parti politique une force Centriste indépendante.
En France, le centrisme est un courant politique et philosophique possédant un comportement caractéristique, des structures propres et une culture spécifique. Ce courant peut se constituer au sein de partis de gauche ou de droite, ou bien au contraire défendre une position indépendante, au-dessus des clivages traditionnels.
Il peut-être regroupé au sein de trois grandes familles politiques : les modérés, démocrates et démocrates-chrétiens, les radicaux et les sociaux-démocrates, sociaux-libéraux et chrétiens sociaux.
Autre exemple, les trotskistes utilisent le terme centrisme pour désigner un mouvement ou un parti politique oscillant entre réformisme et révolution et en Suisse, le Parti démocrate-chrétien est un parti anciennement chrétien-conservateur qui est aujourd'hui à cheval entre le centre-droit et le centre-gauche. Le Parti chrétien-social s'étale quant à lui entre la gauche modérée et le centre-gauche.
Être au centre n'a jamais été politiquement facile, mais il est vrai que le centre n'est pas aisé à trouver... Qu'est-ce qu'un homme du centre ? Un centriste, oui, mais encore ? Est-il de centre-droit ou de centre-gauche, puisqu'il semble que le centre absolu n'existe pas... Est-ce un démocrate chrétien, un social-démocrate ou un social libéral ?
Sources :
http://fr.wikipedia.org
http://www.pourquois.com
http://philosophie.initiation.cours.over-blog.com
http://1jour1actu.com
http://leplus.nouvelobs.com
http://www.zurbains.com